Déterminants et prévision du comportement des populations riveraines

Extrait du rapport déterminants et prévision du comportement des populations riveraines

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II.2.2.1 La prédominance des hiérarchies sociales influe sur le fonctionnement associatif
Dans toutes les activités quotidiennes villageoises, les relations qui existent sont sujettes à des hiérarchies sociales évidentes. Ces hiérarchies donnent lieu à des relations de pouvoir qui influent dans tous les autres domaines autres que sociaux.
Le pouvoir de décision dans les villages revient fondamentalement aux « olobe » les notables qui représentent le village et parfois aux nantis ou « mpanarivo ». Bien sûr, les institutions administratives constituent un autre paramètre, mais à un niveau différent. Les chefs quartier ou les chefs « fokonolona » sont le lien avec les instances administratives. Ils s’occupent essentiellement du côté administratif des relations à quelques exceptions près.
À Beroboka, le chef fokontany s’occupe surtout des passeports pour bovins. Lors de notre séjour, des bœufs ont été volés et celui-ci a été très sollicité pour la confection des autorisations de suivi des traces par le propriétaire des bœufs volés. Les personnes de passage dans le village se doivent également de lui présenter leurs passeports. Cette mesure a été instaurée dans le but de faire diminuer les vols de zébus qui sont assez fréquents dans cette région.
On peut conclure que les relations entre clans ou « Dodoky » sont encore prépondérantes par rapport aux hiérarchies administratives existantes dans la résolution des conflits sociaux.
Un fait pour argumenter cet état de fait est relatif aux travaux de nettoiement des pompes communes dans le village de Beroboka. Une rixe a éclaté entre une femme sakalava et une femme antanosy. Cette dispute s’est étendue jusqu’au chef de famille antanosy et la discussion a failli dégénérer. Pourtant, le chef fokontany, qui est sakalava, n’est pas intervenu. Le soir venu, ayant discuté des mesures qu’il allait prendre, les conseils avisés d’un autre habitant sakalava, plus âgé a été positivement accueilli et accepté par tous.
Ici, il a été remarqué que la notion d’âge et de place sociale (chef lignager ou simple parent, homme ou femme…) joue un rôle très important dans la reconnaissance des membres du <clan.
Mais tout ce qui se passe dans le village est en rapport avec les institutions traditionnelles.
Au niveau des « dodoky », le chef de famille ou de clan surtout, a une influence certaine sur les autres membres. Dans le village de Kirindy, lors d’une campagne de vaccination, le président du « komity » fokonolona bénéficiait de faveurs quant à la place pour s’asseoir, quant à l’ordre de priorité dans la vaccination de ses enfants, mais aussi dans le fait qu’il portait pratiquement tous les enfants de sa famille pour aller se faire vacciner. Il est à noter que ces avantages ne découlent pas du fait qu’il soit le suppléant du président du fokontany mais plutôt qu’il soit le chef de famille de la lignée « renive ».
Ainsi, les relations sociales suivraient ces règles de respect et de hiérarchie entre les différentes familles, mais également entre l’homme et la femme.
En effet, une relation de respect particulier lie les rapports entre femmes et hommes avec une certaine domination du sexe masculin. Par exemple, si une femme voulait discuter ou s’informer auprès d’un groupe de discussion, elle s’assied légèrement derrière l’homme et attend patiemment un temps de parole. C’est uniquement après les salutations d’usage qu’elle prendra effectivement la parole. Une fois cette discussion terminée, elle ne reste pas à écouter la suite de la discussion, elle se lève et quitte le groupe pour aller faire autre chose. La femme et les enfants s’occupent généralement des corvées ménagères dans le village (puiser l’eau, s’occuper du petit élevage, de la cuisson…).
Si le niveau de hiérarchisation sociale présenté ultérieurement s’observe surtout au niveau des « dodoky », un autre aspect des relations de pouvoir s’observe au niveau extralignager.
Le village de Kirindy est très éparpillé par contre on peut isoler au nord-est la zone où les nouveaux migrants sont installés. Dans cette partie du village, 3 familles Antesaka et une famille Antenala ont été identifiées. Le reste a été des Antandroy et pratiquement tous sontde nouveaux migrants. Au centre du village, ce sont surtout les villageois les plus anciens.
La plus grande majorité est en fait des Antandroy mais on peut aussi y trouver des Antanala, des Antanosy et des Sakalava.
Ici, le niveau de hiérarchisation entre nouveaux migrants et autochtones est visible. Cet aspect n’est pas négligeable puisque les populations autochtones ont une influence certaine sur les nouveaux migrants. Ils possèdent un pouvoir de décision concernant
certains domaines de la vie quotidienne tels que la répartition des terres disponibles ou les décisions publiques par exemple.
La conséquence immédiate de ce type de hiérarchisation s’observe au niveau des associations gestionnaires des transferts de gestion. Concernant cette analyse des associations, deux conséquences peuvent être distinguées. La première conséquence a une influence positive sur son fonctionnement général. La seconde par contre apporte une influence négative sur l’efficacité de l’association.
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Sommaire: Déterminants et prévision du comportement des populations riveraines

Résumé
Abstract
Introduction
Chapitre I : Problématique, hypothèses et méthodologie
I.1. Problématique et hypothèses
I.2 Indicateurs de vérification
I.2.1 Les indicateurs de vérification
I.2.2 Les informations collectées
I.3 Méthodologie
I.3.1 Collecte d’informations sur la dimension institutionnelle
I.3.2 Collecte d’informations relatives à la dimension socioéconomique et sociale
I.3.2.1 Caractéristiques sociales
I.3.2.1 Informations se rapportant directement aux populations
I.4 Etapes du traitement et de l’analyse
I.4.1 Traitement des données
I.5 Limites
Chapitre II : Résultats et interprétations.
II.1 Mise en place du projet « site de conservation » pour le Menabe central
II.2 Efficience de gestion
II.2.1 Restrictions par rapport à l’usage de la ressource
II.2.1.1 Diversité des observations par rapport aux suivis de défrichement
II.2.1.1.1 – Observations directes
II.2.2.1.1 – Résultats des suivis
II.2.1.2 L’étude de l’aspect social n’explique pas entièrement les observations faites
II.2.1.2.1 – Tabous ou « fady »
II.2.1.2.1 – Sanctions
II.2.1.3 Une apparente importance du critère ethnique
II.2.1.4 Les besoins de subsistance déterminent l’inclination comportementale
II.2.2 Exercice du suivi, du contrôle et des sanctions
II.2.2.1 La prédominance des hiérarchies sociales influe sur le fonctionnement associatif
II.2.2.2 Le degré d’exercice du suivi et des sanctions est essentiel quant à l’efficacité de ces mesures
II.2.2.3 Nécessité de redéfinir le rôle administratif concernant les niveaux d’application des sanctions
Chapitre III : Discussions et recommandations
III.1 Les observations mettent en avant l’importance de la satisfaction des besoins de subsistance
III.2 L’analyse statistique distingue la caractéristique ethnique
III.3 Conclusion générale
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
Articles/Fichiers Internet/Rapports
Mémoires de fin d’études/Thèses
Liens Internet
ANNEXES
Annexe I
Fondement des relations de pouvoir et leurs aspects au niveau de la région du Menabe
Annexe II
Modes de gestion mis en place.
Annexe III
Liste des procès verbaux des infractions concernant la commune de Bemanonga
Annexe IV
Feux et défrichements observés
Annexe V
Suivi écologique participatif 2005.

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Déterminants et prévision du comportement des populations riveraines (2,30 MO) (Rapport PDF)
prévision du comportement des populations

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