Comment expliquer que les habitants aient quitté leur habitation aussi rapidement ?

ANALYSE DU DEPART DES HABITANTS

Dans cette partie nous allons nous intéresser à notre dernière question spécifique apparue suite à nos constatations sur le terrain : « Comment expliquer que les habitants de Charron aient quitté leur habitation aussi rapidement ? ». D’après l’analyse des questionnaires administrés aux élus, nous avons émis l’hypothèse suivante : « L’indemnisation très élevée de l’Etat a incité une grande partie des personnes en zones  Dans le Rapport d’expertise des zones de solidarité Xynthia en Charente-Maritime, publié le 9 février 2011, on peut trouver les chiffres concernant les ventes déjà effectuées et les habitations restant à acquérir.  d’habitants en zone noire le jour de notre visite de terrain est que toutes ces maisons ont été plus ou moins inondées. La plupart ont été vraiment très dégradées et ne  facteur important puisque comme nous l’avons vu dans la deuxième partie, une personne inondée connait le risque, a pu être traumatisée et ne souhaite pas revivre le même évènement. Ces personnes sont donc plus facilement incitées à vendre leur bien.  On peut voir sur la carte que ces deux habitations sont situées en limite de zonage. Dans le premier cas, la maison concernée marque la limite de la zone noire de cette rue. Après, les biens ne sont plus situés en zone de solidarité, même si certains ont pourtant  été inondés. On peut citer l’exemple de la maison située juste en face dont la hauteur d’eau était beaucoup plus importante mais qui ne fait pourtant pas partie du zonage. En  constat : les maisons situées au sud du même côté de la rue ne sont pas en zone noire. Ceci peut donc expliquer le refus de ces deux habitants de céder leur bien à l’amiable à l’Etat même si d’autres raisons sont aussi surement en cause (par exemple, l’attachement à la maison).

Comme nous l’avons vu dans la première partie, pour évaluer les biens, les agents du service du Domaine se sont fondés sur la valeur du bien avant la tempête, en prenant comme référence l’état du marché à ce moment là, sans tenir compte de l’existence du  L’indemnisation proposée est donc parfois largement supérieure à la véritable valeur du bien. D’après la Fédération Française des Sociétés d’Assurance, les propositions d’achat sont en moyenne de 250 000 euros par maison. On peut citer l’exemple d’une habitante de Charron (exemple tiré d’un article du journal Libération du 16 décembre 2010) qui s’est d’abord vu proposer une somme de 204 000 euros, qu’elle a refusé. L’indemnisation est alors montée à 222 000 euros. Cette habitante a finalement accepté l’offre qui lui permettait de racheter une maison. du 1er juillet 2010, on peut lire l’exemple d’une maison sur l’île d’Aix qui vaut 300 000 euros et pour laquelle il a été proposé 650 000 euros : « les services de l’Etat surcotent les maisons pour inciter leurs propriétaires à les vendre ».

Certains sinistrés ont voulu quitter Charron car ils y avaient trop de mauvais souvenirs. D’autres, prêts à céder leur maison à l’Etat, ne souhaitaient pas pour autant quitter la commune puisqu’ils y sont parfois fortement attachés et y possèdent des relations sociales. Les élus de Charron ont donc souhaité encourager les nouvelles constructions sur le territoire de la commune. C’est pourquoi le Conseil Municipal a voté la modification du Plan d’Occupation des Sols (POS) qui dotera la commune de 15  (c’est-à-dire à des altitudes plus élevées). Trois zones destinées à l’habitat ont donc été localisées : les Hautes-Groies, les Morines et le Peu Relevé. Le Conseil Municipal du 10 juin 2010 a donc approuvé les modifications suivantes : Dans la lettre destinée aux personnes situées en zone noire, envoyée par la préfecture le 26 avril 2010, les habitants ont pu lire : « vous pouvez ne pas souscrire à cette offre d’acquisition à l’amiable. Une déclaration d’utilité publique pour raisons de sécurité sera alors mise en œuvre. […] Au terme de cette procédure, les juridictions compétentes se prononceront sur une éventuelle expropriation ».

 

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