Caractérisation agro-morphologique de trois populations F4 de lignées recombinantes de sorgho [Sorghum bicolor (L) Moench] pour la tolérance aux moisissures des grains

Généralités sur le sorgho [Sorghum bicolor (L) Moench]

Systématique et classification : Sorghum bicolor appartient selon Chantereau et Nicou (1991) au règne des végétaux, à l’embranchement des Angiospermes, à la classe des Monocotylédone, à l’ordre des Glumales, à la famille des Poacées, à la sous-famille des Panicoideaes, à la tribu des Andropogonées et au genre : Sorghum.
D’après Schémaeza (2013), la classification du sorgho est l’œuvre de Snowden car elle prend en compte les formes cultivées et les formes sauvages du sorgho. Trente-une (31) espèces, 158 variétés et 523 formes de sorgho ont été identifiées par Snowden mais cette classification, aussi bien qu’elle soit complète, est très peu utilisée à cause de sa complexité. La classification la plus utilisée de nos jours est celle de Harlan et de Wet (1972) car celle-ci est beaucoup plus simple. Elle divise les sorghos cultivés en cinq races fondamentales qui sont bicolor, caudatum, kafir, guinéa et durra et dix races intermédiaires qui sont Caudatum-Bicolor, Kafir – Bicolor, durra – Bicolor, Guinea – Caudatum, Durra – Caudatum, Guinea – Kafir, Guinea – Durra, Kafir – Caudatum, Durra – Caudatum, et Kafir – Durra. Ces races ont été caractérisées sur la base de la forme du grain, des pièces de l’épillet fertile et de l’inflorescence par Chantereau et Nicou (1991).

Ecologie du sorgho

Le sorgho est produit entre le 45° de latitude Nord et le 45° de latitude Sud, dans les régions qui sont trop chaudes ou trop sèches pour le maïs. Cette culture peut être pratiquée dans les sols arides des régions tropicales et subtropicales et peut donc supporter les périodes de sécheresses prolongées. Une température moyenne minimum de 25°C est nécessaire pour assurer une production céréalière maximum (Kante, 2011). L’humidité est le facteur agro-climatique qui limite la production du sorgho dans la majorité des régions. Les conditions pluviométriques varient d’une région à l’autre (300 à 1100 mm d’eau) et selon Clerget (2004) cité par Kanté (2011), le sorgho est cultivé en Afrique de l’ouest dans la zone soudano-guinéenne dont la pluviométrie est comprise entre 900 mm et 1250 mm et entre 500 mm et 900 mm par an dans la zone sahelo-soudanéenne. Les sols sableux, limoneux et profonds sont idéaux contrairement aux sols lourds qui limitent sérieusement le développement des racines (Kanté, 2011).

Caractéristiques morphologiques

House (1987) dans son manuel pour la sélection du sorgho donne quelques caractéristiques morphologiques de chaque organe.
Les racines : Le système racinaire du sorgho est développé, et avec de nombreux poils radiculaires. Au moment de la germination apparaît la racine primaire ou embryonnaire. Plusieurs racines de ce type se développent. Celles-ci sont peu ou pas du tout ramifiées. Les racines secondaires se forment à partir du premier nœud ; ce sont ces racines qui, en se développant, constituent le système racinaire abondant de la plante. 80% de ce système racinaire se concentrent dans les 30 premiers cm (Balole et Legwaila, 2006). Par la suite, les racines primaires meurent pour donner naissance plus tard sur des nœuds inférieurs à des racines adventives. Ces dernières peuvent être nombreuses si le plant n’est pas en bonne condition. Ces racines ne sont pas fonctionnelles quant à l’alimentation de la plante.
La tige : La tige ou chaume est constituée de séries de nœuds alternant avec des entre-nœuds et peut-être de talle unique, grêle à très robuste. Elle mesure de 0,5 cm à 5 cm de diamètre près de la base, s’amenuisant vers l’extrémité terminale et ayant une longueur de 0,5 m à 4 m.
Les feuilles : Les feuilles sont distribuées de façon variable le long de la tige chez le sorgho ; chez certains types, elles sont concentrées près de la base, alors que chez d’autres elles sont plus ou moins uniformément disposées. Leur longueur peut atteindre 1 m pour 10 à 15 cm de large. Le nombre de feuilles varie de 14 à 30 suivant les plants.
L’inflorescence : L’inflorescence est une panicule compacte ou lâche et recouverte de glume ou non suivant les variétés. Elle mesure 4 à 25 cm ou plus de long sur 2 à 20 cm ou plus de large. L’axe central de la panicule est appelé rachis à partir duquel partent les branches primaires. Ces branches produisent à leur tour des branches secondaires et même tertiaires.
Racème : Le racème porte des épillets sessiles et fertiles dont le nombre varie de 2000 à 4000 par panicule. Les fleurs du sorgho sont de deux types groupés par paire. L’une est sessile et hermaphrodite, l’autre est pédicellée et stérile
Le grain : Le grain est un caryopse sphérique, peu aplati, constitué de trois parties : l’embryon, le péricarpe et l’albumen. La couleur du péricarpe (rouge, brun, jaune ou crème) est caractéristique de la variété et dépend également de plusieurs facteurs génétiques.

Dommages et pertes économiques causés par les moisissures des grains

Les moisissures des grains ont, à plusieurs reprises, été associées à des pertes en masse des grains (Somani et Indira, 1999), de la densité du grain et au mauvais taux de germination des grains (Prom et al., 2014). D’autres types de dommages se rapportent à la qualité de stockage, de la nourriture et la transformation des aliments (Hodges et al., 1999). Les informations précises sur les pertes causées par la maladie sont difficiles à obtenir car elles impliquent l’évaluation des pertes de la production à la commercialisation et enfin l’utilisation de la culture. Néanmoins, l’Institut International de Recherche sur les Cultures des zones Tropicales Semi-arides (ICRISAT) a estimé à 130 millions de dollars US par an les pertes totales dues aux moisissures des grains dans les zones tropicales semi- arides de l’Asie et de l’Afrique (ICRISAT, 1992). Les pertes de récolte varient de 30 à 100% selon le cultivar, la période de floraison et la prédominance des conditions qui ont lieu entre la phase de la floraison et celle de la maturité (Singh et Bandyopadhyay, 2000). Cependant, une attaque sévère chez les variétés sensibles pourrait entrainer des pertes de récolte de 100% (Bandyopadhyay et al., 2002).

Production de métabolites secondaires et problèmes de santé

Plusieurs champignons impliqués dans le complexe de moisissures des grains produisent des toxines. Les variétés de sorgho à cycle court qui arrivent à maturité au cours de la saison des pluies sont plus sujettes à une contamination que les variétés à cycle long arrivant à maturité après la fin de la saison des pluies (Salifu, 1981). L’absence de croissance de moisissures visibles ne garantit pas nécessairement que le grain soit exempt de contamination (Bowman et Hagler, 1991).
Les mycotoxines telles que les fumonisines, moniliformines, fusaproliférines, acides fusariques, fusarins, beauvéricines et les acides gibbérelliques sont produites par des champignons appartenant au genre Fusarium spp. (Leslie, 1999). La zéaralénone est principalement produite par Fusarium graminearum qui produit également la vomitoxine encore appelée déoxynivalénol (DON). La Toxine T-2, produite par plusieurs espèces de Fusarium spp., est une toxine qui provoque chez l’homme une intoxication alimentaire appelée aleucie. L’ochratoxine, communément produite par Aspergillus ochraceus et Penicillium viridicatum peut se retrouver dans le maïs, l’orge et le sorgho. Elle peut être présente en même temps que l’aflatoxine, l’une des plus puissantes molécules cancérigènes.
Les principaux producteurs de l’aflatoxine sont Aspergillus flavus Link et Aspergillus parasiticus Speare.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I- Revue bibliographique
1 Généralités sur le sorgho [Sorghum bicolor (L) Moench]
1-1 Systématique et classification
1-2 Origine, domestication et évolution
1-3 Ecologie du sorgho
1-4 Caractéristiques morphologiques
1-5 Utilisations du sorgho
1-6 Importance
2- Généralités sur les moisissures des grains du sorgho
2-1 Terminologie et définition de la moisissure des grains
2-2 Les insectes phytophages
2-3 Agents responsables de la moisissure des grains
2-4 Epidémiologie
2-5 Dommages et pertes économiques causés par les moisissures des grains
2-6 Production de métabolites secondaires et problèmes de santé
2-7 Autres plantes hôtes
2-8 Méthodes de gestion des moisissures des grains
Chapitre II : Matériel et méthodes
1- Présentation de la zone d’étude
1-1 Climat
1-2 Sols
2 Matériel biologique
3 Méthodes 
3-1 Dispositif expérimental
3-2 Conduite de l’essai
3-3 Paramètres mesurés
3-4 Méthode d’analyse statistique des données
Chapitre III : Résultats
3-1 Analyse de variance 
3-2 Les notes de sévérités
3-3 Observations phytopathologiques
3-3-1 Symptômes observés sur le terrain
3-4 Observations des caractères agro-morphologiques
3-4-1 Compacité de la panicule
3-4-2 Exsertion paniculaire
3-4-3 Couleur des grains
3-4-4 Couverture des grains par les glumes
3-4-5 Couleur des glumes
3-4-6 Texture de l’endosperme
3-4-7 Durée semi-floraison
3-4-8 Hauteur des plantes
3-5 Classification hiérarchique des lignées retenues en fonction des variables qualitatives 
3-6 Classification hiérarchique des lignées retenues en fonction des variables quantitatives
3-7 Classification des lignées retenues en fonction de toutes les variables
3-8 Relation entre les variables 
Chapitre IV : Discussion
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 

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