CONTRIBUTION A L’ETUDE BIOLOGIQUE DE L’EXTRAIT DE FEUILLES DE Buddleja madagascariensis

CONTRIBUTION A L’ETUDE BIOLOGIQUE DE L’EXTRAIT DE FEUILLES DE Buddleja madagascariensis

Généralités sur les plantes médicinales

 Par définition, les plantes médicinales sont des plantes reconnues à avoir des propriétés curatives ou préventives mais parfois même toxiques selon leur dosage. Elles constituent des ressources naturelles les plus utilisées et précieuses pour la majorité de la population rurale des pays en développement car elles sont indispensables au maintien de la santé [RATSARALAZA, 2010]. Particulièrement en Afrique et à Madagascar , plus de 80% des populations s’en servent pour se soigner soit par la phytothérapie, soit par l’aromathérapie, soit par l’intermédiaire des tradipraticiens [Georges, 2012]. Les plantes médicinales et leurs vertus ont une importance capitale pour le monde entier grâce aux principes actifs que possèdent ces plantes. Les principes actifs sont des composants naturels contenus dans les plantes médicinales qui leur confèrent leur activité thérapeutique [RANDIMBIARIVELO,2008]. Toutes les parties de la plante sont utiles, des racines aux feuilles, en passant par les écorces, rien ne se perd [RANDIMBIARIVELO,2008] mais les plus utilisées sont les feuilles et les rameaux feuillés. I-1-1- Mode de préparation des plantes médicinales Avant la consommation, la majorité de la préparation des plantes, par les utilisateurs, est faite par décoction et inhalation. Différents modes de préparation [RANDRIAMBELONA, 2002] existent, tels

 Tisanes (faites avec des plantes fraîches ou séchées) 

Quelques feuilles ou un morceau de tige sont mises à bouillir dans 1L d’eau jusqu’à obtenir une quantité demi-litre ou « very sasaka ». La plante fraîche contient pour le même poids moins de principes actifs que la plante séchée par la présence du taux élevé d’eau (jusqu’à 80%) mais son goût est plus prononcé. 

Infusion

 Elle consiste à faire bouillir de l’eau, y introduire la partie de la plante utilisée (une tige ou quelques feuilles par exemple) pendant 10 à 20 min et laisser refroidir, on peut le réchauffer par la suite.

 Décoction

 Il s’agit de déposer les ingrédients (feuilles, tiges, ….) dans l’eau froide et bouillir l’ensemble pendant 10 à 20 min. 5 L’eau est le solvant le plus facile à utiliser pour extraire les parties pharmacologiquement actives des plantes médicinales. Certains composants sont sensibles à la chaleur, d’autres difficiles à mettre en solution, donc on peut jouer sur la température de l’eau et le temps de maintien pour extraire spécifiquement les parties intéressantes.

 Différents secteurs utilisant les plantes médicinales

Les plantes médicinales ont un large spectre d’utilisations[ANDRIAMIHAJA,2006]: 

 La médecine traditionnelle

 La médecine traditionnelle, par l’intermédiaire des tradipraticiens ou guérisseurs, utilise des plantes médicinales pour traiter certaines maladies. Leur savoir est hérité par les expériences vécues et les observations transmises par les parents ou leur environnement. Selon l’OMS, la médecine traditionnelle comprend diverses pratiques, approches connaissances et croyances sanitaires intégrants des médicaments qui impliquent l’usage de plantes ou à base de plantes, appliqués seuls ou en association afin de maintenir le bien-être, pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou préserver la santé. Les pays à revenu faible ont besoin de traitements peu coûteux et efficaces contre les maladies courantes [OMS, 2003].

 La phytothérapie

 Dans les pays en développement où l’industrie pharmaceutique n’est pas encore très développée et les produits pharmaceutiques sont souvent inaccessibles pour la majorité de la population, la phytothérapie est un secteur porteur de développement. Elle utilise les plantes en l’état ou sous forme de tisane ou sous forme de poudre. Ce secteur exploite scientifiquement les plantes qui ont un pouvoir thérapeutique. Ce marché pourrait être développé parce que les soins sont naturels et les produits n’induisent pas d’effets secondaires. A Antananarivo, par exemple, pour ce secteur, trois sociétés sont plus connues : l’HOMEOPHARMA, l’IMRA et RIRA qui proposent des soins médicaux à base de plantes à des prix accessibles pour tous [RABEFIRAISANA,2011]. 

 L’industrie pharmaceutique

 Le matériel végétal est la source de molécules de base importante pour le secteur pharmaceutique. Cette industrie utilise directement les plantes médicinales comme source de matières premières dans la mesure où les plantes sont abondantes même certaines d’entre-elles possèdent des molécules très complexes. 

 La cosmétique 

Comme dans le secteur pharmaceutique, la cosmétique n’est pas encore très développée dans les pays en développement, mais ce secteur utilise aussi des plantes médicinales pour des soins particuliers. Par exemple, les plantes à pouvoir amincissant, cicatrisant, hydratant…

Avantages et inconvénients de l’utilisation de la plante médicinale

 L’utilisation des plantes médicinales présente alors beaucoup d’avantages, entr’autres :  Moindre coût par rapport aux médicaments pharmaceutiques ;  Action thérapeutique douce et efficace;  Effet calmant pour les personnes âgées ;  Moyen agressif pour l’organisme. Mais toutefois, des inconvénients sont aussi observés comme :  La difficulté de définir la dose optimale c’est-à-dire qu’à dose trop forte, elle peut causer la mort ; à dose inférieure, la guérison n’est pas assurée, donc son utilisation exige de la prudence;  Utilisations abusives pouvant entraîner la disparition totale des espèces endémiques. 

 Etude botanique 

L’étude concerne surtout la famille, le genre et l’espèce de la plante étudiée. 

La famille des Scrophulariaceae La famille des Scrophulariacées est une famille de plantes dicotylédones. Ce sont des plantes herbacées, plus rarement des arbustes ou des arbres, comprenant environ 3000 espèces réparties en 280 genres largement répandues autour du monde. Par l’évolution de la classification, les études phylogénétiques ont conduit à déplacer un grand nombre de genres de la classification classique dans d’autres familles, par exemple, le genre Buddleja appartenant à la famille des Loganiacées auparavant est déplacé maintenant vers la famille des Scrophulariacées [S. Mifsud, 2002]. 

Le genre Buddleja 

Le genre Buddleja regroupe une certaine d’espèces originaires des régions tropicales et subtropicales d’Amérique, d’Afrique et d’Asie. Ce sont surtout des arbustes, plus rarement des arbres, des lianes ou des herbacées semi-ligneuses. Les feuilles sont en général opposées et les fleurs comportent des pièces multiples de quatre [ Boiteau et Boiteau, 1993]. Il présente environ 90 espèces dont 8 se trouvent à Madagascar qui sont : acudrinata, axillaris, cuspidata, fragifera, fusca, Indica, madagascariensis, sphaerocalyxbaker. Parmi eux, cuspidata, fragifera, fusca, madagascariensis et sphaerocalyxbaker sont endémiques de Madagascar [MAMISOA, 2005]. 

 Buddleia de Madagascar ou Buddleja madagascariensis

Description botanique [ Boiteau et Boiteau;1993] 

Buddleja madagascariensis est originaire comme son nom l’indique, de Madagascar, mais on le trouve également au Botswana, au Mozambique et en Australie. C’est un arbuste 2 à 4m de haut, à rameaux blanchâtres, flexueux avec une partie fleurie retombante. Lorsqu’il trouve un support, il peut atteindre jusqu’à 8m de hauteur. Il a un odeur de verveine. La figure 1 montre la plante portée par l’Eucalyptus qui représente le support. Figure 1 : La plante Buddleja madagascariensis (Source : auteur) Les feuilles sont simples, pétiolées, persistantes, opposées, étroitement ové c’est-à-dire de forme ovale deux à trois fois plus long que large, un peu acuminées au sommet. Limbe entier, vert foncé dessus mais d’un blanc farineux dessous du faite de la couleur des poils. L’illustration est donnée par la figure 2: 9 (Rameau feuillé) (face supérieure de la feuille) (face inférieure de la feuille) Figure 2 : Rameau feuillé et feuille de B. madagascariensis (Source : auteur) L’inflorescence est en grappe terminale, formé de nombreuses fleurs de couleur jaune ocre ou orangée. La floraison se situe entre Avril et Novembre. Les fleurs sont quatre-mères c’est-à-dire que tous les verticilles comportent quatre pièces. La figure 3 représente l’inflorescence et les fleurs de Buddleja madagascariensis. (Rameau florifère) (inflorescence) (fleurs) Figure 3 : Rameau florifère et fleurs de B. madagascariensis (Source : auteur) La fructification a lieu du mois de Mai à Novembre. Les fruits sont bacciformes violacés à maturité, charnus et à saveur sucrée. 

Répartition géographique à Madagascar 

C’est une plante endémique de Madagascar fréquente dans les lieux abandonnés mais très répandue en culture. Elle est réparti: dans les régions de Farafangana, Vondrozo, Fort-Dauphin à l’Est; de Diego Suarez, Andranomavo, Boina, Morondava à l’Ouest et au Nord; de Tuléar et Amboasary au Sud; lac Alaotra, Ambatondrazaka, Moramanga, gorges de la rivière Mandraka, Antananarivo, Tsiroanomandidy, Betafo, Fianarantsoa et vallée de l’Ihosy sur les hauts plateaux au centre [LEEUWENBERG, F. Loganiaceae]. La répartition géographique est donnée par la figure 4: :Lieu de la plante Figure 4 : Répartition géographique de Buddleja madagascariensis Source : www.tropicos.org 

 Exploitation et utilisation 

Tous les genres de Buddleja sont employés comme anti-diarrhéique en thérapeutie traditionnelle et pour Buddleja madagascariensis, les utilisations sont multiples dans la vie quotidienne de l’Homme. C’est une plante fréquemment utilisée dans les manifestations fébriles [RAKOTOBE et al.,1993]. Elle est surtout connue pour ses propriétés antitussives et en ce qui concerne la région de l’Alaotra, elle est aussi employée lors des rites traditionnels contre l’« Ambalavelona » et « Androbe » en le mélangeant avec d’autres plantes comme « harongana » et « bararata » [RABESA et al.,1986]. Buddleja madagascariensis est une plante considérée comme béchique, pectorale utilisée et préconisée dans le traitement traditionnel de l’asthme, des bronchites et ainsi que dans la lutte contre le catarrhe bronchique [PERNET, 1957; BEAUJARD, 1988]. En outre, elle est aussi indiquée thérapeutiquement comme antivénérienne, anti-tumorale, anti-galeuse et qui possède une propriété antiinflammatoire [DESCHEEMAEKER, 1979; HLADICK et al.,2000; HOUGHTON et al.,2003; RANDRIAMAHEFA et RAKOTOZAFY, 1979]. Les feuilles de Buddleja madagascariensis sont consommées pour le fameux « tambavin-jaza » contre l’évanouissement [DESCHEEMAEKER, 1979]. Elles sont également utilisées contre la céphalée, sinusite, grippe et aussi utilisées contre les parasites [RANDRIAMAHEFA et RAKOTOZAFY, 1979; TERRAC, 1947]. Le mode d’utilisation pratiqué est de la tisane ou de l’infusion. Par contre, l’usage des fleurs contre les maladies adénites, les maladies cutanées et lèpres, les maladies scrofuleuses et les affections chroniques est fréquente [TERRAC, 1987; PERNET, 1957]. Tandis que les racines sont toniques, aromatiques et dépuratives [PERNET, 1957; DEBRAY et al., 1971]. Les racines sont aussi utilisées contre les maladies de l’appareil digestif et de l’appareil respiratoire [RANDRIAMAHEFA et RAKOTOZAFY, 1979]. Cette plante est aussi utilisée comme insecticide en employant des feuilles fraîches écrasées, en raison de leur odeur forte, pour nettoyer les planchers et les murs en éliminant les puces, les poux de riz et autres parasites par les effets répulsifs des feuilles [ Boiteau et Boiteau; 1993].

Table des matières

REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
GLOSSAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I-1-Généralités sur les plantes médicinale
I-1-1- Mode de préparation des plantes médicinales
I-1-1-1) Tisanes
I-1-1-2) Infusion
I-1-1-3) Décoction
I-1-2- Différents secteurs utilisant les plantes médicinales
I-1-2-1) La médecine traditionnelle
I-1-2-2) La phytothérapie
I-1-2-3) L’industrie pharmaceutique
I-1-2-4) La cosmétique
I-1-3- Avantages et inconvénients de l’utilisation de la plante médicinale
I-2- Etude botanique
I-2-1-La famille des Scrophulariaceae
I-2-2-Le genre Buddleja
I-2-3-Buddleia de Madagascar ou Buddleja madagascariensis
I-2-3-1-Systématique
I-2-3-2- Description botanique
I-2-3-3- Répartition géographique à Madagascar
I-2-3-4- Exploitation et utilisation
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
II-1-Matériels
II-1-1- Matériel végétal
II-1-2- Les souches bactériennes
II-1-3- Les réactifs utilisés
II-1-4- Appareils et verreries
II-1-4-1- Verreries
II-1-4-2- Petits matériels
II-1-4-3- Gros matériels
II-2-Méthodes
II-2-1- Préparation du matériel végétal
II-2-2- Extraction
II-2-2-1- Extraction aqueuse à froid
II-2-2-2- Extraction aqueuse à chaud
II-2-2-3- Méthode de concentration et rendement de l’extraction
II-2-3- Détermination des familles chimiques de l’extrait
II-2-3-1) But
II-2-3-2) Principe
II-2-3-3) Mode opératoire
A-Les alcaloïdes
B-Les flavonoïdes et leucoanthocyanes
C-Les tannins et polyphénols
D-Les stéroïdes, les triterpènes et les stérols insaturés
E-Les irridoïdes
F-Les saponosides ou saponines
G-Les anthraquinones
H-Les quinones
I-Les désoxyoses
J-Les hétérosides cyanogénétiques
II-2-4- Test d’antibiogramme
II-2-4-1) But
II-2-4-2) Principe
II-2-4-3) Expérimentatin
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
RESULTATS et INTERPRETATIO
III-1-Caractéristiques des extraits obtenus
III-1-1- Extraction aqueuse à froid
III-1-2- Extraction aqueuse à chaud
III-1-3- Rendement de l’extraction et concentration de chaque extrait
III-2- Familles chimiques détéctées par criblage phytochimique
III-3- Effets des extraits aqueux des feuilles de Buddleja madagascariensis sur les souches testées
DISCUSSION
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
ANNEXE I: Quelques photos des matériels utilisésI
ANNEXE II: Compositions des réactifs pour le screening des alcaloïdesII
ANNEXE III: Composition chimique des milieux de cultureIII
RESUME/ABSTRAC

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