Généralités sur l’aubergine douce, le piment et la tomate

La tomate

La tomate de son nom scientifique Solanum lycopersicum est une plante potagère herbacée, naturellement rampante, originaire de l’Amérique du Sud et largement cultivée pour ses fruits comestibles et charnus.
Systématique et origine (WILLIS,1973; MABBERLEY, 1987):
Règne : Végétal; Embranchement : Spermaphytes; Sous-embranchement : Angiospermes; Classe : Dicotylédones; Ordre : Solanales; Familles : Solanacées; Genre : Solanum; Espèce : Solanum lycopersicum (Linné,1753).
Biologie, valeur nutritionnelle, intérêt économique et ennemis : La croissance de S. lycopersicum est meilleure si la température est comprise entre 10 et 30°. La tomate est autogame, cependant, on rencontre 5 à 10% de fécondations croisées (MESSIAEN, 1975). La tomate contient beaucoup de vitamines B et C, de fer et de phosphore (NAIKA et al., 2005). Elle contient aussi des antioxydants comme les caroténoïdes et le lycopène (MESSIAEN, 1975). Sur le plan économique, la culture de la tomate demeure rentable et compétitive. Elle permet aux producteurs d’obtenir des revenus parfois supérieurs à ceux du riz ; et contribue même à rembourser les crédits du riz (Oryza sativa).

La moyenne générale des revenus au Sénégal est de 356 000 FCFA/ ha en 2000 (FALL et al., 2010). Le marché sénégalais est estimé à 12 000 t de double concentré de tomate par an, soit 75 000 t de tomates fraiches, alors que la production nationale fluctue entre 10 000 et 45 000 t (HUAT, 2006). Les ennemis d’importance économique de la tomate sont Helicoverpa armigera (Hübner, 1808), Myzus persicae (Sulzer), Aculops lycopersici (Massée, 1937), Bemisia tabaci (Gennadius), l’alternariose (Alternaria solani), le blanc (Leveillula taurica), la pourriture du fruit (Rhizoctonia solani) et la galle bactérienne (Xanthomonas vesicatoria) (COLLINGWOOD et al., 1984; BENIEST et al., 1987).

Le piment

Le piment, scientifiquement appelé Capsicum chinensis est une plante originaire des régions tropicales. Ses fruits sont utilisés comme légume ou comme condiment.
Systématique et origine : (HUTCHINSON et al., 1963; WILLIS,1973 MABBERLEY, 1987):  Règne : Végétal; Embranchement : Spermaphytes; Sous-embranchement : Angiospermes; Classe: Dicotylédones; Ordre : Solanales; Familles : Solanacées; Genre : Capsicum; Espèce : Capsicum chinensis (Jacq, 1777).
Biologie, valeur nutritionnelle, intérêt économique et ennemis : La germination du piment est analogue à celle de la tomate et de l’aubergine (MESSIAEN, 1975). En ce qui concerne sa valeur nutritionnelle, le piment est cultivé pour ses fruits piquants consommés en frais ou en poudre dans les mets surtout africains (COLY et al.,2005). Sur le plan économique, le piment est de type africain; et est surtout destiné au marché local. Les exportations concernent principalement la forme en poudre . Les ennemis du piment les plus importants sont le faux ver rose, la mouche du fruit, le blanc et la galle bactérienne (COLLINGWOOD et al., 1984; BENIEST et al., 1987; COLY et al., 2005).

L’aubergine douce

S. melongena, appelée aussi aubergine douce, est une plante potagère cultivée pour ses fruits sous les climats chauds ou tempérés.
Systématique et origine : (HUTCHINSON et al., 1963; WILLIS,1973; MABBERLEY, 1987): Règne: Végétal; Embranchement : Spermaphytes; Sous-embranchement : Angiospermes; Classe: Dicotylédones; Ordre : Solanales; Famille : Solanacées; Genre : Solanum; Espèce : Solanum melongena (Linné, 1753).

Biologie, valeur nutritionnelle, intérêt économique et ennemis : Les plantules se développent plus lentement si les nuits sont fraiches (˂ 25°). Le pourcentage de fécondations croisées peut être assez élevé (MESSIAEN, 1975). Sur le plan nutritionnel, l’aubergine douce qui est un légume de type européen, est aussi riche en eau que la tomate et le piment. Sur le plan économique, la culture de Solanum melongena est essentiellement destinée pour la consommation urbaine (COLY et al., 2005). Les ennemis principaux de l’aubergine douce sont Daraba laisalis (Walker), Selepa docilis (Butler), Jacobiasca lybica (Berg et Zanon) (COLLINGWOOD et al., 1984), et Phycita melongena (Aina).

Généralités sur les principaux insectes et acarien ravageurs de la tomate, du piment et de l’aubergine douce

Helicoverpa armigera

Systématique: Règne : Animal; Embranchement : Arthropodes; Classe : Insectes; Ordre: Lépidoptères; Famille : Noctuidae; Genre : Helicoverpa; Espèce : Helicoverpa armigera (Hübner, 1808).
Biologie, dégâts et plantes hôtes : Les œufs sont pondus isolément sur la face supérieure des jeunes feuilles, entre les poils des pédoncules floraux ou sur les fruits. Ils sont blancs-jaunâtres, d’autant plus foncés que l’éclosion approche. Les chenilles ont une couleur variant du vert clair au brun noir avec souvent dans ce cas une alternance de bandes longitudinales latérales claires et foncées. Elles peuvent mesurer 35-40 mm de long. Le corps est recouvert de petits poils (COLLINGWOOD et al., 1984). La nymphose a lieu à faible profondeur dans le sol ou tout simplement dans le fruit attaqué. Les adultes d’H. armigera mesurent 35 mm d’envergure. Le mâle, brun clair, et la femelle, plus verdâtre, sont nocturnes. Les dégâts les plus importants sont occasionnés sur la tomate où les jeunes chenilles, après une période défoliatrice, consomment les fleurs, puis s’attaquent aux fruits qui pourrissent ultérieurement. Au cours de sa vie larvaire, une chenille peut attaquer plusieurs fruits et même détruire toute la culture. Les fruits sont troués, les feuilles rongées et les bouquets floraux coupés. Les fruits piqués à l’état jeune tombent généralement ; les autres pourrissent sur les plantes ou sont déformés. Les dégâts d’ H. armigera peuvent être graves sur l’amarante, le chou, le gombo, la laitue, l’oignon, et les solanacées (BORDAT et ARVANITAKIS, 2004).

Aculops lycopersici

Systématique : Règne : Métazoaire; Embranchement : Arthropodes; Sous-embranchement: Chélicérates; Classe : Arachnides; Sous-classe : Acarien; Ordre : Prostigmates; Famille: Eriophyidae; Genre : Aculops; Espèce : Aculops.

Biologie, dégâts et plantes hôtes : Ce sont des acariens, invisibles à l’œil nu (0,25 mm), ils provoquent un dessèchement prématuré et assez rapide des plantes. Leurs piqures entrainent le noircissement et la mort des cellules épidermiques, ce qui donne à la face inférieure des feuilles et aux tiges un aspect brillant, huileux et une coloration bronzée caractéristique (COLLINGWOOD et al., 1984). Les feuilles atteintes se recroquevillent (BORDAT et ARVANITAKIS, 2004). Les folioles durcissent, brunissent, se nécrosent et toute la plante se dessèche (COLLINGWOOD et al., 1984). ‘‘L’acariose bronzée’’ due à A. lycopersici cause d’importants dégâts sur certaines plantes comme la tomate, cela surtout en périodes sèches et très chaudes pendant lesquelles ces acariens se multiplient rapidement. Au cours de fortes attaques, les fruits sont également atteints ils se momifient et deviennent inconsommables. Les plantes hôtes d’A. lycopersici sont les solanacées et il peut causer des dégâts très importants au niveau des feuilles, fruits et tiges (BORDAT et ARVANITAKIS, 2004).

Evaluation des dégâts au niveau de l’aubergine douce

Il est impossible à partir seulement de l’observation des moyennes de niveaux de dégâts, d’avancer une conclusion valable en vue de valider l’hypothèse de différence des deux objets à étudier, d’où l’importance de l’analyse de la variance, ANOVA. L’analyse de la variance des jeux de données obtenus aux différentes dates d’observations, nous a permis de voir qu’il existe certes une différence de moyennes entre nos deux traitements mais que cette différence est globalement non significative. Par conte il existe quelques exceptions où la différence entre les moyennes est peu significative . L’erreur expérimentale doit être distinguée de l’effet dû au traitement, et ceci est possible grâce à la p value qui permet d’estimer l’effet du hasard. La majorité des p values pour chaque dégât est supérieur à 5%. Autrement dit il n’a pas été mis en évidence de différence significative entre les parcelles traitées et les parcelles non traitées au seuil de 5%. L’effet du hasard a plus influencé les données recueillies que celui du traitement. Ce hasard peut être lié d’une part, aux facteurs abiotiques tels que la température, le vent, et la pluviométrie ; ou aux facteurs biotiques tel que la présence de nématodes et champignons. Les différences significatives des niveaux de chlorose, de nécrose, et de piqûres du 29 septembre et 30 octobre, et celle du niveau de mines du 15 octobre ; peuvent être dues à l’efficacité des traitements du 24 septembre et 16 octobre. En nous focalisant sur les p values, nous pouvons émettre quelques hypothèses pour étayer les résultats de l’analyse de la variance.

En effet, nous avons travaillé dans un milieu où l’infestation est naturelle et par conséquent plusieurs facteurs abiotiques et biotiques peuvent influencer la dynamique des populations de ravageurs et aussi les dégâts occasionnés. Alors, après le traitement au Diméthoate ou au DECIS en période non optimale par exemple où les conditions de développement de l’espèce sont défavorables, la population du ravageur diminue aussi bien au niveau de la parcelle traitée qu’au niveau du témoin. Ce qui expliquerait la non significativité des différences de moyenne entre les traitements, pour la plupart des observations. Il est essentiel de noter aussi que les produits chimiques n’éliminent pas les espèces de manière sélective. Ainsi, la plupart des ennemis naturels de la parcelle traitée qui régulaient les dégâts des ravageurs, raréfient. En conséquence [quand le produit n’a plus d’effets sur les nuisibles, nous remarquons dans la plupart des cas, une augmentation légère des dégâts au niveau de la parcelle traitée qu’au niveau du témoin non traité.]. Pour contrôler l’erreur, il nous fallait donc limiter surtout l’influence de certains facteurs non contrôlés par l’expérience tels que l’effet des nématodes et des champignons comme Alternaria solani, qui ont causé beaucoup de mortalité de plants en début de culture.

Table des matières

Introduction 
Chapitre I : Synthèse bibliographique
I.1. Généralités sur l’aubergine douce, le piment et la tomate 
I.1.1. La tomate
I.1.1.1. Systématique et origine (WILLIS, 1973; MABBERLEY, 1987)
I.1.1.2. Biologie, valeur nutritionnelle, intérêt économique et ennemis
I.1.2. Le piment
I.1.2.1. Systématique et origine (HUTCHINSON et al., 1963; WILLIS, 1973 MABBERLEY, 1987)
I.1.2.2. Biologie, valeur nutritionnelle, intérêt économique et ennemis
I.1.3. L’aubergine douce
I.1.3.1. Systématique et origine (HUTCHINSON et al., 1963; WILLIS, 1973; MABBERLEY, 1987)
I.1.3.2. Biologie, valeur nutritionnelle, intérêt économique et ennemis
I.2. Généralités sur les principaux insectes et acarien ravageurs de la tomate, du piment et de l’aubergine douce 
I.2.1. Helicoverpa armigera (Hübner, 1808)
I.2.1.1. Systématique
I.2.1.2. Biologie, dégâts et plantes hôtes
I.2.2. Aculops lycopersici (Massee, 1937)
I.2.2.1. Systématique
I.2.2.2. Biologie, dégâts et plantes hôtes
Chapitre II : Matériel et méthodes
II.1. Présentation de la zone d’étude
II.1.1. Situation géographique
II.1.2. Description du milieu biophysique
II.1.2.1. Sol, faune et hydrologie
II.1.2.2. Conditions climatiques de la ferme agricole
II.2. Dispositif expérimental 
II.3. Conduites des essais 
II.3.1. L’application de la fumure de fertilisation organique et minérale
II.3.2. L’application des pesticides chimiques
II.3.3. Le semis
II.3.4. Le repiquage
II.3.5. Entretien des parcelles
II.4. Observations entomologiques et acarologiques 
II.4.1. Méthodes de capture et de collecte des insectes et acariens généraux et spécifiques
II.4.2. Méthodes de collecte des données
II.5. Méthodes d’analyse des données
Chapitre III : Résultats et discussion 
III.1. Résultats 
III.1.1. Abondance totale
III.1.2. La richesse
III.1.3. Dynamique des populations de quelques ravageurs de la tomate, du piment et de l’aubergine douce en fonction du temps
III.1.3.1. Variation du nombre d’adultes mâles de T. absoluta capturés avec le piège à phéromone en plein champs
III.1.3.2. Variation du nombre d’adultes de J. lybica sur le piment
III.1.3.3. Variation du nombre d’individus de J. lybica sur l’aubergine douce
III.1.3.4. Variation du nombre de chenilles de P. melongena sur l’aubergine douce
III.1.3.5. Variation du nombre de larves de Daraba laisalis sur l’aubergine douce
III.1.4. Les dégâts occasionnés par les ravageurs sur les trois cultures
III.1.5. Résultats des analyses de variance avec GENstat
III.1.6. Résultats de l’évaluation des rendements
III.1.6.1. Diagramme en bande du rendement de l’aubergine douce
III.1.6.2. Résultats de l’analyse de variance (ANOVA) des rendements de l’aubergine douce
III.2. Discussion
III.2.1. Evaluation de la diversité d’espèces
III.2.2. Dynamique des populations de quelques espèces
III.2.3. Evaluation des dégâts
III.2.3.1. Evaluation des dégâts au niveau de l’aubergine douce
III.2.4. L’évaluation du rendement au niveau de l’aubergine douce
Conclusion et perspectives 
Références bibliographiques 
Annexes

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