Micro-finance comme facteur multiplicateur des inégalités

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Micro-finance comme facteur multiplicateur des inégalités

Une idée largement admise sur la micro-finance est que cette dernière serait destinée à lutter contre l’exclusion bancaire des populations à faibles revenus (Littlefield et ali.,2008). Cette idée est largement vérifiée par de nombreuses observations de terrain. Pourtant, elle devrait être relativisée ; car, dans de nombreux cas, les institutions de micro-finance partagent une même clientèle avec les banques commerciales. Dans ces cas, le fossé entre une clientèle bancaire supposée riche et une clientèle microfinancière supposée pauvre n’est que hypothétique et injustifié.
La micro-finance et accroissement de l’exclusion proné par plusieurs ouvrages ont montré que les coûts associés à l’offre des produits et services de microfinance incarnés, notamment par les taux d’intérêt ne constituent pas un frein à la demande de ses produits et services. La demande de microcrédits apparaissant de manière incompressible par rapport au coût de l’offre, cette demande ne peut être considérée comme étant régulée par les taux d’intérêt qui constituent par ailleurs, le principal poste qui alourdit le coût du microcrédit, ( Kamalan et Ababacar ,2006).

Toutefois, si pour les clients, les taux d’intérêt ne représentent pas un réel souci alors qu’ils sont considérés prohibitifs, en revanche, certaines pratiques de contrôle et/ou de gestion des portefeuilles de microcrédits apparaissent, elles, plus préoccupantes aux yeux des clients en micro-finance. Une enquête récente effectuée de janvier à mai 2006 portant sur 896 clients dans deux importantes IMF au Bénin a permis de mettre en évidence des pratiques telles que l’affichage public des photos et la séquestration des clients défaillants dans le réseau des CLCAM et le recours aux recommandeurs et ou aux avaliseurs ou encore la relance des chargés de prêts en groupe au PADME, Kamalan (2007).
Notons toutefois que, si d’un point de vue légal ses pratiques pourraient être remises en cause du fait de leur caractère « avilissant » pour le client (surtout l’affichage de photos et la séquestration), elles sont néanmoins parfaitement tolérées ou acceptées et reconnues par la société béninoise. Néanmoins, il est probable que ces pratiques aient engendré chez certains clients des processus d’exclusion et ou de dénigrement pour eux-mêmes et/ou pour les membres de leurs familles. Le fait d’être affiché ou d’être séquestré ou le fait de voir « débarquer » chez un client, de manière bruyante, un groupe d’agents gestionnaires de micro-crédit, est ressenti par les clients comme des déshonneurs et des malheurs.

Subir ces pratiques un jour, c’est porter la honte pour toujours ; car les conséquences sociologiques et psychologiques sont d’une portée considérable tant pour le client défaillant que pour son entourage.
Certains clients interrogés préféreraient « se donner la mort » plutôt que de vivre de pareilles situations de honte pour eux-mêmes et pour leur famille car ils craignent ainsi de se retrouver en rupture de liens sociaux. Pour ces clients, l’exclusion, c’est le fait d’être seul et isolé, privé des rapports d’entraide et de solidarité générés par les liens sociaux ; lesquels pourraient constituer un rempart contre la pauvreté.
Cette déconstruction sociale conduit donc à une double sanction : celle de ne plus pouvoir accéder aux services financiers, tant que le problème d’impayé n’est pas résolu, et celle de perdre le capital « image » dont jouit le client dans son milieu de vie. De ce point de vue, l’exclusion, c’est la forme la plus détestable de la pauvreté aux yeux des clients. Pourtant, les supposées « bonnes pratiques » de la micro-finance ne s’embarrassent guère de moral, pourvu qu’elles marchent. Et en l’occurrence, ces pratiques marchent puisqu’elles sont suffisamment dissuasives.
D’autre part, le fonctionnement des « bonnes » pratiques de la micro-finance développe une approche institutionnelle des droits sociaux autour des notions d’inégalité, de discrimination sexuée et d’exclusion fondée sur une logique sexuée.

Micro-finance et accroissement des revenus

Certaines études d’impacts jugées très optimistes soutiennent que l’accès aux microcrédits contribuerait à une amélioration des revenus des clients cibles (FENU, 2003). D’autres études d’impact moins optimistes affirment que la contribution de la micro-finance serait marginale ou non significative (Baumann, 2001). Enfin, d’autres études jugées pessimistes, soutiennent que la microfinance aurait une contribution négative sur les revenus des clients cibles. Dans cette dernière catégorie d’étude, deux arguments sont avancés à savoir : le surendettement et les conséquences sociales de l’accès incontrôlé au crédit comme la servitude par dette et le suicide.

Micro-finance et surendettement

S’endetter plus qu’il ne faut n’est pas un phénomène nouveau. Avec le crédit usurier, il est possible que le phénomène du surendettement soit un problème antérieur à la micro-finance. Mais, loin d’être l’occasion d’aborder ce problème pour y apporter des solutions, la micro-finance devient de plus en plus, dans de nombreux cas, un facteur aggravant. Si pour les clients des IMF de l’Afrique de l’Ouest notamment au Bénin et en Guinée, le phénomène du surendettement est probablement existant mais moins connu, en revanche, il fait l’objet d’étude depuis plusieurs années en Inde, Guérin (2005), Servet (2006).
Héliès (2007) montre comment le surendettement est un chemin vers l’extrême pauvreté pour plusieurs ménages ruraux du Sud de l’Inde, essentiellement ouvriers agricoles et très petits paysans ; clients des IMF locales. Dans le contexte indien, le surendettement aurait pour cause principale des emprunts usuriers pour des dépenses agricoles. Mais, il ne touche pas que des agriculteurs et n’est pas uniquement lié à des aléas climatiques et au marché. Selon l’auteur, il existerait aussi des cas fréquents de surendettement chez des populations urbaines et salariées, clients des institutions de micro-finance.

Pour comprendre les phénomènes d’endettement puis de surendettement, l’auteur suggère de prendre en considération la « vulnérabilité » qui selon lui, est un indicateur des conditions économiques et sociales bien plus clair que la pauvreté. La vulnérabilité des ménages ruraux du Sud de l’Inde explique l’accroissement de leur besoin, à différents moments de leur vie, de sommes d’argent élevées par rapport à leurs ressources immédiatement disponibles. Parallèlement, les services financiers sont très nombreux et actifs dans cette région de l’Inde. En conséquence, prendre des crédits, et donc s’endetter,est un choix très répandu et relativement aisé.
D’après les statistiques du gouvernement indien, près de 75 % des agriculteurs du Tamil Nadu seraient endettés auprès du secteur formel d’un montant moyen de 24 000 roupies (soit environ 380 €, l’équivalent d’une année de revenu pour des ouvriers ou très petits paysans). L’auteur rapporte que 91 % de la population rurale est endettée : 54 % l’est à plus d’un an de revenu moyen et 35 % à plus de deux ans de revenus moyens. Le capital moyen disponible des ouvriers agricoles et petits agriculteurs qui pourrait couvrir les dettes, est de moins de 10 000 roupies (moins de 160 €) pour 4 % d’entre eux et de moins de 5 000 roupies pour 2 %. La majorité des familles sont donc très vulnérables aux chocs et ont une marge de sécurité très faible.

Micro-finance, servitude pour dette et suicide

La servitude pour dette est définie par Guérin (2004) comme l’état d’un débiteur dans l’obligation de travailler pour un créancier gratuitement ou contre une très faible rémunération du fait d’une dette qu’il a contractée auprès de ce créancier. Ce phénomène de servitude est la conséquence du surendettement.
Aucune étude n’est faite sur ce sujet pour les clients des IMF en Afrique de l’Ouest alors que ce phénomène est très fréquent en Inde. Il apparaît lorsque les clients, incapables de rembourser une dette par le biais de leurs revenus, ils (souvent des familles entières) proposent au créancier des biens ou leur force de travail. Inversement, certaines familles peuvent avoir recours, de façon délibérée à la servitude pour éviter de se surendetter. Elles préfèrent gager leur force de travail plutôt que d’avoir recours à des formes de prêts usuraires ou susceptibles de leur faire perdre leur terre, Servet (2006). Pour ces clients, l’humiliation, la honte et le déshonneur seraient bien plus difficiles à supporter que la perte de biens ou l’obligation de travailler.

Enfin, on évoque les conséquences sociales d’une offre exacerbée de microcrédits aux populations pauvres et/ou vulnérables. Ce sont les cas les plus extrêmes de déviances de fonctionnement de la micro-finance ou les conséquences du fonctionnement mercantile outrancier de certaines parmi elles. Par exemple, C. Fouillet (2006) rapporte de nombreux cas de suicides des clients des IMF dans l’Etat de l’Andhra Pradesh en Inde. Les causes qui expliqueraient ces suicides sont d’une part les coûts réels et coûts cachés exagérément élevés du microcrédit : taux d’intérêt, dépôt de garantie, assurance décès, épargne non rémunérés, etc. Il évoque d’autre part, les méthodes dégradantes et avilissantes pratiquées par les agents de crédits pour « pousser » les clients à rembourser leurs dettes : harcèlement verbal et sexuel, prostitution, enfermement, confiscation des biens, humiliation publique,etc.
Pour conclure, disons que la compréhension de la micro-finance semble, depuis de nombreuses années, se réduire à des enseignements généraux qui soutiennent par exemple que : la micro-finance est destinée aux exclus du système bancaire ; à une clientèle pauvre ; en majorité des femmes ; destinée au financement de projets et d’activités génératrices de revenus, etc. Rester à ces enseignements d’ensemble, c’est refuser de comprendre les dynamiques internes qui codifient le fonctionnement de ces ensembles dont la compréhension livre parfois des informations dérangeantes sur la réalité de la micro-finance et son fonctionnement, par exemple, l’existence d’institutions qualifiées de « préteurs prédateurs » qui non seulement prêtent peu aux pauvres, mais prêtent surtout avec des coûts et des pratiques qui sont à la limite de l’abus.

Une analyse plus détaillée des comportements de certaines IMF permettrait de révéler la tendance de plus en plus grande vers la « marchéisation » de la solidarité, à l’opposition des « pauvres passifs » aux « pauvres entreprenants » (Servet, 2005). Autrement dit, dans le souci d’améliorer la qualité de leur portefeuille, et sous la pression des organismes prestataires de fonds, nombres d’IMF recourent à des pratiques discriminatoires dans la fourniture des produits et services financiers aux populations cibles.
On peut comprendre que ce processus de filtrage de second degré1 est plutôt destiné uniquement
à la protection des institutions elles-mêmes, qui, par souci de préserver leur notoriété et la qualité de leur portefeuille de crédits, ciblent plus les moins pauvres des pauvres et les personnes vulnérables sur qui, elles peuvent exercer diverses formes de pression. En outre, l’incidence de la micro-finance sur les indicateurs de développement humains reste toujours à prouver.

La microfinance et ses parcours dans les continents

L’Asie est la plus développée dans le monde en matière de volume des activités de microfinance (Weiss J., Montgomery H., and Kurmanlieva E., 2003). Les expériences les plus réussites ont été instauré en Bangladesh et en Indonésie. Le BRAC est une organisation non gouvernementale crée au Bangladesh en 1972, elle est spécialisé dans le développement rural. Tandis que l’Indonésie, elle a connu une réussite exemplaire d’une banque destinée à la promotion de l’agriculture, c’est la Banque Rakyat d’Indonésie « BRI » crée en 1950.
Une expérience très connue en Amérique Latine est celle de la Bancosol en Bolivie, qui née en 1992 d’une fondation pour la promotion et le développement des micro-entreprises « PRODEM ». (Devo V.B., 2001). Cette structure, à but non lucratif, offrait des crédits et des formations aux travailleurs indépendants défavorisés. Elle est reconnue comme la première banque commerciale privée dans le monde entièrement dédiée au financement des micro-entreprises. Le modèle brésilien est précurseur en la matière. C’est l’un des premiers modèles au monde qui ont montré leur efficacité en termes de lutte contre la pauvreté. En effet, le système brésilien gère plus de 50 millions de personnes et 13,5 millions de familles pauvres.

C’est un programme très large. Les Brésiliens ont eu recours à des mécanismes et un appareil de gestion qui est totalement décentralisé. Les 50 millions de personnes sont réparties sur environ 15 Etat fédérés dans ce pays. Le modèle brésilien est basé sur un système intégré et centralisé avec des modalités d’informations intégrant tous les transferts sociaux. L’idée principale de ce système est de ne pas donner une aide mais plutôt un soutien financier en contrepartie d’une activité.C’est une aide conditionnelle qui vise à intégrer socialement cette population.
En reconnaissant de l’importance du secteur des micro-entreprises, la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Fond Africain de Développement (FAD) ont élaboré le programme AMINA pour soutenir les programmes de micro financement en Afrique.
En ce qui concerne les pays de l’Europe, on peut considérer le modèle français qui est caractérisé par la diversité et l’ancienneté des expériences. En effet, le réseau des Caisses d’Epargne remonte au début du 19e siècle. De même, le formule des banques populaires et celle du Crédit Agricole notamment, sont veuilles de plus d’un siècle.
Les expériences en matière de microfinance sont multipliées de part et d’autre à travers le monde. La tendance générale est de mettre en place des institutions financières pérennes qui auront la capacité de fonctionner comme les autres institutions financières classiques pour assurer le rôle de lutte contre la pauvreté.

LA MICROFINANCE EN AFRIQUE

L’origine africaine

Avant l’arrivée de la finance moderne, les populations Africains avaient leurs manières de s’entraider entre eux afin de se libérer de la pauvreté.

Les travaux en groupe

Certaines familles, moins nombreuses, lorsqu’elles sont submergées par les travaux champêtres, font appel à leurs parents ou amis pour les aider. A cette occasion, elles peuvent préparer de la nourriture ou de la boisson à base de céréale pour leurs invités. C’est une des prémices de la microfinance africaine basée sur la solidarité et le crédit en nature. Si quelqu’un vient travailler dans votre champ, vous avez une dette morale d’aller l’aider vous aussi. Cette pratique continue encore, mais prend d’autres formes. Des groupes de jeunes travaillent dans les champs des particuliers. Le fruit de leur travail est redistribué entre eux ou employé à faire une opération qui va dans leur intérêt commun.

Les tontines

La tontine est le fait qu’un groupe de personnes cotisent pour donner à l’une d’elles et à tour de rôle. Les femmes continuent à faire recours à cet emprunt. Cela permet de faire des achats importants. L’avantage, c’est qu’il n’y a pas de taux d’intérêt.
Il importe de préciser que l’intérêt, c’est ce que rapporte l’argent emprunté. Le taux d’intérêt est un indicateur précis de la location de l’argent prêté. Cette valeur doit être versée au prêteur en plus du capital.
L’inconvénient de la tontine, c’est qu’on attend longtemps son tour. Lorsqu’un ou deux membres sont en difficulté, on n’a pas la totalité de la somme espérée qui est parfois programmée pour une activité précise. Toutefois, le succès de la tontine repose sur le principe de la stricte égalité, la confiance et le contrôle non hiérarchique.

Les banquiers ambulants (usuriers)

Ce sont des personnes qui prêtent de l’argent, souvent à des taux d’intérêt exorbitants, surtout aux anciens combattants et à certains fonctionnaires contre la détention de leurs documents de paiement de salaire ou de propriété. Parfois, ces usuriers gagnent pratiquement les traitements de leurs créanciers à leur place (ils les accompagnent aux guichets), retirent leur part avec intérêt et remettent le reste aux intéressés.
Les clients de ces prêteurs atypiques ne cessent de s’endetter. A peine ont-ils fini de payer leur dette qu’ils empruntent de nouveau. Tout ce qu’ils ont gagné a servi à payer la dette précédente. C’est une situation qui déstabilise les emprunteurs. Ceux-ci deviennent de plus en plus pauvres. C’est l’implantation des établissements de microfinance qui a fait reculer ces usuriers qui exercent dans l’illégalité et parfois même dans la clandestinité. Néanmoins, leurs services continuent à être appréciés favorablement par certaines couches de la population, parce qu’ils sont prompts, directs et sans condition.

Les caisses villageoises

Les caisses villageoises d’épargne et de crédit sont des « petites banques » dont les villageois se dotent pour sécuriser leur épargne et la faire fructifier, en accordant des crédits à des individus ou à des groupes qui en sont membres.
Les villageois fixent en commun les règles de fonctionnement de leur caisse, désignent un ou plusieurs gérants, tandis qu’un comité de crédit étudie et décide de l’octroi des crédits, en assure le suivi et le recouvrement assisté du gérant. Par principe, la caisse villageoise mobilise l’épargne locale pour la réinjecter dans l’économie du village. Mais ces règles de fonctionnement sont circonscrites dans les localités bien précises et varient selon les groupes. Leur interprétation prête parfois à confusion et les plus malins détournent parfois l’argent commun. Au plan national, au niveau des pays africains, il y a eu des abus. Les individus mal intentionnés parcourent des villages pour collecter l’épargne des paysans, en leur promettant une aide des organismes internationaux en appui à leur épargne.
C’est ainsi que les gouvernements se sont vus obligés de contrôler cette activité parce qu’ils croient qu’ils jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté.

La structure de la microfinance

Dans la grande ile, le secteur de la microfinance continue à gagner de plus en plus du terrain. Il concerne non seulement les IMF mutualistes et non mutualistes mais il commence également à intéresser les banques et les autres types d’établissements de crédit qui l’ont auparavant dédaigné. Cependant, ce sont encore les IMF qui servent le plus la population défavorisée.

Les IMF mutualistes

Les IMF mutualistes sont animées par l’esprit d’entraide et de coopération. Leurs excédents d’exploitation ne sont pas distribués mais renforcent le capital ou financent les ristournes.
Les actionnaires sont constitués par les membres qui, lors des délibérations, sont régis par le principe « un homme, une voix » quelque soit le nombre de parts sociales dont ils sont détenteurs.
Les membres des organes d’administration sont des élus par les adhérents en assemblée générale et assurent bénévolement leur mission. La gestion de l’institution est confiée à un exécutif souvent, jusqu’à récemment, ancien assistant technique auprès du réseau. Leurs honoraires sont financés par des subventions de bailleurs de fonds étrangers. Des techniciens locaux aident l’exécutif en tant qu’animateurs, inspecteurs ou développeurs. Comparés à leurs responsabilités, leurs salaires peu motivants sont sources de fréquentes rotations.
Les IMF mutualistes sont en général organisées en réseaux de forme pyramidale. Au sommet se trouve la structure faîtière à laquelle sont rattachées les caisses de base. Les grandes décisions en matière d’orientations politiques sont prises au niveau faîtier. Le conseil d’administration est composé des élus issus des caisses de base. Certaines d’entre elles sont représentées dans les villages par des guichets ou des points de vente.

Les IMF non mutualistes

Les IMF non mutualistes peuvent être classées en deux groupes qui se distinguent par leurs objectifs :
D’une part, celles qui, formées en association, s’assignent une mission d’ordre social et distribuent des petits crédits en fonction des fonds dont elles sont dotées. Certains réseaux comportent de nombreux guichets couvrant plusieurs régions du pays. En plus des activités bancaires, cette catégorie d’institutions dispense des formations à l’intention de la frange de la population la plus défavorisée en vue de les aider à la création de microentreprises individuelles ;
D’autre part, celles, constituées en sociétés commerciales, qui opèrent généralement avec un but lucratif sur la base de capital assez conséquent. Ces dernières sont gérées d’une manière plus professionnelle. La valeur des crédits individuels qu’elles distribuent est plus élevée que pour les IMF à vocation sociale ; il en est de même du volume de leur portefeuille.
Avec l’adoption de la loi sur la microfinance, cette catégorie est désormais autorisée à collecter des dépôts.

Les établissements de crédit spécialisés dans la microfinance.

L’adoption en 2005 d’une loi unique sur les activités de microfinance qui régit à la fois toutes les catégories d’institutions, qu’elles soient mutualistes ou non mutualistes, a ouvert la porte aux investisseurs étrangers. Ainsi, dès la fin de 2006, trois établissements de crédit qui se spécialisent dans la microfinance, ont obtenu leur agrément. Ce sont des établissements fortement capitalisés et visant un but lucratif. Installés dans la capitale et dans quelques grandes villes, ils deviennent des concurrents que les IMF déjà installées ont à affronter malgré l’inégalité des moyens et la divergence des objectifs.

Les banques classiques.

Les établissements de crédit qui ont jusqu’alors réservé leurs opérations aux mieux nantis, se sont désormais tournées vers la clientèle plus pauvre en éliminant le seuil minimum d’épargne, en offrant directement des petits crédits, en accordant des lignes de financement aux IMF ou en participant à leur capital.

Trois niveaux d’IMF selon leurs risques

La loi sur les activités de microfinance a été adoptée en 2005. Il s’agit de la première loi régissant ce type d’activités et qui s’applique aussi bien aux IMF mutualistes que non mutualistes. Elle cherche à permettre à toutes les initiatives de microfinance, y compris les petites, de s’institutionnaliser et de fonctionner dans un cadre sécurisant.
En effet, pour le législateur malagasy, l’offre de services de microfinance est une activité bancaire, et les IMF, au même titre que les banques, sont des établissements de crédit. L’exercice d’activités bancaires est conditionné à l’obtention de l’autorisation préalable de la CSBF, la seule autorité de contrôle qui est, en outre, chargée de surveiller le bon fonctionnement des établissements de crédit et, le cas échéant, de les sanctionner.
La loi prévoit trois niveaux d’IMF. Selon son degré de développement, les risques auxquels elle s’expose du fait de ses opérations bancaires et de son mode de fonctionnement, l’IMF est classée dans l’un des trois niveaux prévus.
Les textes d’application précisent, entre autres, les formes juridiques, le capital minimum et les opérations autorisées :
– Aux IMF de niveau 1 qui sont considérées comme à risques mineurs, étant donné la taille réduite de leurs opérations, une « licence » est accordée et l’intervention de la CSBF se limite à s’assurer de l’existence d’une structure légère de gouvernance et de la régularité des opérations bancaires.
– Les IMF 2 et IMF 3 doivent obtenir l’ « agrément » de la CSBF préalablement à l’exercice de l’activité et sont soumises à la supervision de celle-ci. Les IMF classées dans ces deux niveaux se distinguent par la taille respective de leurs opérations ainsi que par la structure de leur gouvernance et le degré de professionnalisme de leur gouvernant.

Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I : INTRODUCTION GENERALE SUR LA MICROFINANCE
Section 1 : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA MICROFINANCE
1. Débat entre welpharistes et institutionnalistes dans la vocation des microfinances
2. Micro-finance comme facteur multiplicateur des inégalités
3. Micro-finance et accroissement des revenus
3.1- Micro-finance et surendettement
3.2- Micro-finance, servitude pour dette et suicide
4. La microfinance et ses parcours dans les continents
Section 2 : LA MICROFINANCE EN AFRIQUE
1. L’origine africaine
1.1 Les travaux en groupe
1.2. Les tontines
1.3. Les banquiers ambulants (usuriers)
1.4. Les caisses villageoises
2. La structure de la microfinance à Madagascar
2.1. Les IMF mutualistes
2.2. Les IMF non mutualistes
2.3. Les établissements de crédit spécialisés dans la microfinance
2.4. Les banques classiques
2.5. Trois niveaux d’IMF selon leurs risques
Chapitre II : DEFAILLANCE DES PROGRAMMES DES INSTITUTS DE MICROFINANCE ENGENDREE PAR LEUR STRUCTURE MÊME
Section 1 : LA VISION INSTITUTIONNALISTES EXAGEREE DES IMF
1. Des taux de marque trop élevé changeant en profit
2. Taux d’intérêt trop élevé engendrant un taux de rentabilité interne (TRI) désagréable.
Section 2 : LA STRUCTURE DES MICROFINANCE N’ATEIGNANT PAS LES PLUS PAUVRES
1. Les IMF a eu des structures défaillantes dans le monde sur l’atteinte des plus pauvres
2. L’auto-exclusion par faute de structure des IMF et mal répartition
Chapitre III : BLOQUAGE DES PROGRAMME DE MICROFINANCE DANS LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE DEPUIS LES BENEFICIAIRES CIBLES
Section 1: LA MICROFINANCE DEVENU UN SIMPLE MOYEN DE SUBSISTENCE QUOTIDIEN POUR LES BENEFICIAIRES
1. Le Surendettement par le microcrédit
2. La microfinance, moyen de subsister contre la crise de 2009 jusqu’à aujourd’hui
Section 2: LES FACTEURS SOCIO-CULTURELLES FRAPPANT LES BENEFICIAIRES CIBLES, LIEES A LA DEFAILLANCE DES PROGRAMMES DE MICROFINANCE
1.Les méfaits de l’incapacité a rembourser le crédit, une torture poussant la sociétés a refuser le programme
2. Les programmes de microfinance pouvant encore être substitué par d’autre recours traditionnel
CONLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLES DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES ABBREVIATIONS

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