Diagnostic de la rougeole par RT-PCR en temps réel

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En Afrique

Entre 1980 et 1989, une moyenne d’un million de cas présumés de rougeole a été signalée chaque année dans la Région africaine. Cette moyenne annuelle de dix ans est tombée à 450 000 dans les années 1990 et à 250 000 entre 2000 et 2009. Entre 2006 et 2009, la moyenne annuelle de cas de rougeole signalés était inférieure à 100 000 pour toute la Région.
La couverture vaccinale estimative de l’OMS/UNICEF pour la première dose de vaccin anti-rougeoleux dans la Région africaine a augmenté de 56 % en 2001 à 69 % en 2009. De même, le nombre de pays ayant une couverture supérieure à 90 % a augmenté de 4 à 13 et le nombre de pays ayant une couverture inférieure à 50 % a diminué de 8 à 2 La Région africaine a adopté des objectifs de réduction de la mortalité rougeoleuse et mis en œuvre les stratégies recommandées par l’OMS et l’UNICEF depuis 2001. Ces stratégies incluent l’augmentation de la couverture par le vaccin anti-rougeoleux dans le programme de vaccination  activités de vaccination anti rougeoleuse supplémentaires (AVS); la mise en place d’une surveillance basée sur les cas incluant la confirmation en laboratoire; et l’amélioration de la prise en charge des cas. Les stratégies visant la réduction de la mortalité rougeoleuse ont été mises en œuvre grâce à la collaboration entre les gouvernements et les partenaires, et de manière à encourager la mise en œuvre intégrée des interventions pour la survie de l’enfant. La mise en œuvre efficace des stratégies visant la réduction de la mortalité rougeoleuse a permis de réduire de 92 % le nombre estimatif des décès dus à la rougeole dans la Région africaine entre 2000 et 2008. Quatre cent quarante-cinq millions (445000000) d’enfants de 43 États Membres ont été vaccinés grâce aux AVS entre 2001 et 2010. Les activités de vaccination anti rougeoleuse supplémentaires ont fourni une plateforme pour la prestation, avec un bon rapport coût-efficacité, d’interventions à haut impact pour la survie de l’enfant, y compris la supplémentation en vitamine A, les moustiquaires imprégnées d’insecticide et les vermifuges. En 2010, le taux de maladie fébrile éruptive non rougeoleuse était de 4,1 pour 100 000 dans la Région, avec 25 pays (63 %) atteignant la cible. De plus, 29 pays (73 %) ont atteint la cible de 80% ou plus de districts notifiant des cas de rougeole [47]. Dans certains contextes (pays à faible revenu ou camps de réfugiés), la faible immunisation des populations, les taux de natalité élevés et la forte densité de population entraînent une transmission accrue dans les tranches d’âge inférieures, y compris les nourrissons et les enfants d’âge préscolaire. Lorsque la couverture vaccinale augmente, l’âge moyen de l’infection rougeoleuse peut se déplacer vers les adolescents et les jeunes adultes. Ces groupes plus âgés restent sensibles car ils n’ont pas été vaccinés ou exposés au virus rougeoleux de type sauvage en raison de la moindre transmission parmi les groupes vaccinés plus jeunes.
En l’absence d’efforts pour vacciner les populations plus âgées sensibles, l’introduction du virus de la rougeole peut conduire à une flambée, qui reflètera les lacunes immunitaires parmi ces cohortes d’âge [74].

Au Sénégal

Avant vaccination

L’incidence de la rougeole était presque identique au taux de naissance avec une variation entre le milieu urbain et rural et selon les conditions socio-économiques. Entre 1960 et 1965, 75 à 80% des enfants développaient une rougeole avant l’âge de 3 ans. La rougeole était l’une des principales causes de mortalité des enfants de 1 à 4 ans. Elle motivait le tiers des admissions et le tiers des décès dans le service des maladies infectieuses où elle était responsable de 22% des hospitalisations et de 17% des décès des enfants de la même tranche d’âge. Dans l’ensemble, la létalité de la rougeole en milieu urbain était de 20 à 30 décès pour 1000 cas. En milieu rural, elle était plus élevée 100 décès pour 1000 cas.

Après vaccination

Le PEV a été initié en 1979 au Sénégal avec 6 antigènes vaccinaux (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, rougeole et fièvre jaune). La rougeole reste un problème de santé publique malgré le programme élargi de vaccination (P.E.V.), car le vaccin morbilleux n’est efficace que vers neuf mois, avec un taux d’immunisation autour de 90 % alors que la maladie survient le plus souvent avant cet âge. Par ailleurs, les ruptures de stock de vaccins, de la chaîne de froid, dans certaines zones, entraînent le développement d’épidémies comme cela a été le cas en fin 1996 et en 1997 [4]. Au Sénégal, et de façon récurrente, des épidémies surviennent avec souvent d’importantes conséquences sur la santé des populations.
En 2005, du fait de la vaccination aucun décès dû à la rougeole n’a été enregistré. La vaccination contre la rougeole a permis d’éviter quelques 5000 décès d’enfant depuis 2005. Elle a permis de réduire la morbidité de la rougeole de plus de 90%, ce qui prouve l’efficacité de la vaccination comme moyen de prévention en santé publique. [1] Après plusieurs années d’accalmie (de 1997 à 2008) et dans un contexte de contre-performance du Programme Élargi de Vaccination (PEV), une épidémie de rougeole est survenue au cours de l’année 2009 dans la région de Dakar et dans certaines régions du Sénégal [41]. En 2019 une épidémie de rougeole a été constatée à Dakar avec 221 cas de rougeole sur 828 cas suspects prélevés et testés. Depuis 2019 le pays est en épidémie de rougeole avec une incidence de 14 cas confirmés pour 1 million d’habitants, dépassant ainsi le seuil d’élimination fixé qui est à moins de 1 cas confirmé pour 1 million d’habitants. Quinze districts ont franchi le seuil épidémique selon les données du Ministère de la Santé et de l’Action sociale [62]. Concernant la couverture vaccinale par le RR1 une augmentation était notée entre 2015 et 2016 cependant il y avait une tendance à la baisse en 2017 et 2018. Les régions de Dakar et de Ziguinchor étaient les moins performantes.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : REVUE DE LITTERATURE
I. GÉNÉRALITÉS
I.1. Définition
I.2 Historique
I.3. Épidémiologie
I.4. Étiopathogénie
II. SIGNES
II.1. Type de description
II.1.1. Signes cliniques
II.1.2. Signes paracliniques
II.1.2.1. Biologie
II.1.2.2. Virologie
II.1.2.3. Imagerie
II.1.3. Évolution
II.1.3.1. Éléments de surveillance
II.1.3.2. Modalités évolutives
II.2. Formes cliniques
II.2.1. Formes symptomatiques
II.2.2. Complications neurologiques
II.2.3. Selon l’âge
II.2.4. Selon le terrain
III. DIAGNOSTIC
III.1. Positif
III.2. Différentiel
III.3. Diagnostic étiologique
III.3.1. Agent causal
III.3.1.1. Caractéristiques
III.3.1.2. Diagnostic virologique
III.3.1.2.1. Techniques de prélèvement
III.3.1.2.2. Diagnostic de la rougeole par RT-PCR en temps réel
III.3.1.2.3. Diagnostic sérologique de la rougeole
III.3.2. Porte d’entrée
III.3.3. Terrain
IV. TRAITEMENT
IV.1. Curatif
IV.1.1. Buts
IV.1.2. Moyens
IV.1.3 Indications
IV.1.3.1 Rougeole dans sa forme commune
IV.1.3.2. complications respiratoires et ORL
IV.1.3.3. complications neurologiques
IV.2. Traitement préventif
IV.2.1. Prévention primaire
IV.2.2. Prévention secondaire
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. CADRE D’ETUDE ET METHODOLOGIE
I.1. Cadre d’étude
I.1.1 Présentation de l’hôpital
I.1.2 Les services
I.1.3. Présentation du site de l’étude
I.2. Méthodologie
I.2.1. Type et période d’étude
I.2.2. Population de l’étude
I.2.2.1. Critères d’inclusion
I.2.2.2. Critères de non-inclusion
I.2.2.3. Définition de cas
I.2.3. Collecte des données
I.2.3.1. Outils de collecte
I.2.3.2 Diagnostic virologique
I.2.3.2.1 Type de prélèvement
I.2.3.2.2 Technique d’identification du virus
I.2.3.4 Paramètres étudiés
I.2.4. Analyses statistiques
RESULTATS
I. ETUDE DESCRIPTIVE
I.1. Données socio-démographiques
I.2. Données cliniques
I.3. Données virologiques
I.4. Données thérapeutiques des patients hospitalisés
I.5. Données évolutives
II. ETUDE ANALYTIQUE
DISCUSSION
I. SUR LE PLAN EPIDEMIOLOGIQUE:
I.1. Incidence
I.2. Age
I.3. Le sexe
I.4. Origine géographique
I.5. Statut vaccinal
I.2. Sur le plan clinique
I.2.1. La fièvre
I.2.2. L’éruption cutanée
I.3. Sur le plan du diagnostic virologique
I.3.1. Sérologie
I.3.2. Séquençage
I.4. Sur le plan des Complications
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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