économiste anglais

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David Ricardo naît le 18 avril 1772 à Londres. C’est le troisième enfant des 17 que comptera la famille Ricardo, récemment arrivée des Pays-Bas. A 14 ans, en 1786, il accompagnera son père agent de change à la Bourse de Londres. Il se spécialise pendant ses premières années sur l’achat de placements d’Etat (comme les Bons du Trésor britannique). En 1793, à 21 ans, son mariage avec une quaker (branche puritaine du protestantisme) symbolise sa rupture avec sa famille. Il s’installe alors comme agent de change à son compte et continue ses activités à la Bourse de Londres. Celles-ci sont fructueuses et Ricardo s’enrichit grandement pendant ses années d’activité. Ce n’est qu’en 1799 que Ricardo s’intéresse à la théorie économique plutôt qu’à la pratique, avec sa lecture de la Recherche sur la nature et les causes de la Richesse des Nations d’Adam Smith. Son intérêt croissant pour l’économie est alors dans l’air du temps. En effet, suite à la perte des colonies américaines en 1776, le Royaume-Uni cherchait depuis une vingtaine d’années d’autres sources d’enrichissement. La découverte de l’Australie par Cook en 1778 offrait une opportunité de colonisation, qui débuta en 1788. L’implantation en Inde de la Compagnie Anglaise des Indes Orientales s’intensifiait également dans la fin du XVIIIème siècle. La croissance des échanges britanniques avec l’étranger conduisait à des variations de la valeur de la livre sterling et le gouvernement britannique décida de suspendre le régime de change fondé sur l’étalon-or en 1797.

En tant qu’agent de change, Ricardo ne pouvait pas ne pas s’intéresser aux raisons de la variation du cours de la livre. Il publiera ses réflexions sur l’étalon-or en 1809 et multipliera les pamphlets par la suite. Ricardo décide alors dans les années 1810 de quitter progressivement sa profession d’agent de change pour se consacrer aux études économiques et à la politique. C’est en 1813 qu’est votée une loi d’importance, les Corn Laws, dont l’objectif était de limiter les importations anglaises de produits agricoles. Après la loi sur l’étalon-or de 1797, une deuxième loi est donc votée en 1813 en rapport direct avec le commerce international. D’où le problème de Ricardo :  comprendre les avantages du libre-échange Il répondit à cette question dans un premier pamphlet : Essai sur l’influence des bas prix du blé sur les profits du capital (1815) Qui fut reformulé dans son grand ouvrage de référence : Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817) Il préconisa ainsi constamment de supprimer les Corn Laws pour tirer parti du commerce international. En bon économiste, il décida dans le même temps d’arrêter son métier d’agent de change en 1815 pour acheter des terres (dont le prix augmentait avec la limitation du commerce international) et s’y implanter. Son élection fantoche (12 électeurs dans la circonscription) en 1819 lui permet de défendre ses idées au Parlement jusqu’à sa mort d’une otite en 1823.

C’est son neveu, John Lewis Ricardo, qui vota avec d’autres membres du Parlement l’abolition des Corn Laws en 1846, 23 ans après la mort de son oncle. II. Comprendre la division internationale du travail du temps de Ricardo : On va maintenant entrer dans la boîte noire de Ricardo, la chose la plus importante qu’on a retenu de lui, c’est-à-dire l’analyse du commerce international. Comment David Ricardo explique-t-il l’intérêt des pays à participer au commerce international (A) et ses effets économiques (B) ? A. Comprendre le commerce international : 1. Le point de départ de Ricardo : les avantages absolus d’Adam Smith : On rappelle que Ricardo a lu Smith en 1799 pour comprendre les fluctuations de la livre sterling qui ont entraîné le blocage de l’étalon-or depuis 1797. Mais Smith lui-même s’inscrit dans une tradition de la pensée en économie et a écrit en réaction à ce qui existait en 1776. On va donc juste devoir faire un détour pour bien comprendre d’où vient l’apport de la pensée de Ricardo.Quand est-ce que Smith écrit ? En 1776. Et est-ce qu’il va dire est nouveau ? Oui. Donc cela signifie simplement qu’il s’oppose par ses écrits à des théories établies. C’est cela qu’on va regarder un petit peu. Quand Adam Smith écrit les Recherches, il s’intéressait à comprendre la croissance économique apparaissant avec la Révolution Industrielle. Dans son analyse, il traita également de la question du commerce international. Sur ce sujet, il s’oppose à ce qu’il appelle la théorie mercantiliste.

Quelle est-elle ? Pourquoi s’y oppose-t-il ? Faire un schéma du commerce international dans les deux conceptions. Echange d’or d’un côté mercantiliste, avec les gagnants et les perdants. Echange de production d’un autre côté smithien, où tout le monde est gagnant avec l’augmentation de la taille des marchés. Selon les mercantilistes, le commerce international est un jeu à somme nulle où il n’y a que des gagnants et des perdants : ce qu’un pays exporte est une richesse en plus pour lui car cette vente rapporte de l’or ; ce qu’un pays importe est une richesse en moins pour lui car elle n’a pas été produite et coûte de l’or. Adam Smith s’oppose à ce raisonnement qu’il juge « absurde ». Le raisonnement qu’il tient est simple : 1° c’est la division du travail qui permet la richesse des nations ; 2° c’est l’augmentation de la taille des marchés qui intensifie la division du travail ; 3° donc le commerce international, en augmentant la taille des marchés, augmente l’intensité de la division du travail par la spécialisation internationale, et est donc bénéfique pour les deux pays qui augmentent la richesse produite en commerçant.

 

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