Généralités sur les mouches des fruits

Evaluation en milieu réel de l’efficacité de Metarhizium acridum (Driver et Milner) chez les populations adultes de Bactrocera dorsalis (Hendel)

Généralités sur la production de mangue

Les fruits sont en général des produits alimentaires à haute valeur nutritive et commerciale. Ils contribuent à l’amélioration du bien-être social et à l’état de santé des populations (FAO, 1999).L’importance des fruits et surtout de la mangue, Mangifera indica n’est plus à démontrer(consommation directe de la chair, fabrication de jus de fruit, fabrication de bonbon, fabrication de confiture, etc.) (Dembélé et al., 2013).

Le continent Africain est la seconde région productrice de mangues après l’Asie. Sa production s’est accrue de 3,5% par an, passant de 3,2 millions de tonnes en 2005/2006 à un peu plus de 3,6 millions en 2009/2010 (CTA 2011). En Afrique de l’Ouest, il existe un grand bassin de production de mangues inscrit dans un périmètre compris entre Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), Bamako-Yanfolila (Mali) et Tafire Dikodougou (Côte d’ivoire). La Guinée maritime et les Niayes au Sénégal, séparées géographiquement et économiquement du principal bassin de production, sont les deux principales zones de production et d’exportation. Elles utilisent des circuits et des voies de transports différents (Vannière et al., 2004).

Généralités sur les mouches des fruits

Les mouches des fruits (Tephritidae) sont parmi les espèces nuisibles les plus importantes sur le plan économique dans le monde, en attaquant une large gamme de fruits et légumes charnus dans toutes les zones tropicales et subtropicales (Vargas et al., 2015). Chaque année, à cause de ces insectes de quarantaine, des containers entiers en provenance d’Afrique sont interceptés, saisis et détruits par incinération dans les ports et aéroports européens (CTA, 2007 ;Pouillès-Duplaix, 2008), causant un grave préjudice économique à de nombreux exportateurs et donc à la filière mangue, principale moteur économique du secteur horticole en Afrique de l’Ouest (CTA, 2013). En 2006, 23 chargements de mangues en provenance de l’Afrique del’Ouest (Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Burkina Faso) ont été reconnus contaminés et ont dû êtredétruits à raison de 30 000 Euros par containeur (Pouillès-Duplaix, 2007).

 Position taxonomique de Bactrocera dorsalis

L’espèce appartient à la famille des Tephritidae qui compte environ 4000 espèces réparties dans 500 genres (White et Elson-Harris 1992). C’est l’une des familles de diptères les plus importantes économiquement en raison des dégâts qu’elles provoquent dans les cultures (fruits et légumes) et par leur facilité de multiplication. Sa position systématique est donnée ci dessous :

 L’œuf

Les œufs sont allongés, légèrement incurvés et de couleur blanc crème. Les dimensions(longueur et largeur) des œufs varient en fonction des différentes espèces de mouches de fruits.Ils mesurent en moyenne 1 mm de longueur et 0,2 mm de diamètre chez B. dorsalis (Figure 1).Ils sont déposés dans des loges façonnées par la femelle avant la ponte, à l’aide de son ovipositeur (Malavasi et al., 2000).

La larve

Les larves se nourrissent de la pulpe du fruit pendant 6 à 35 jours (selon la température). Celles-ci sont blanchâtres et atteignent 7,5 à 10 mm au dernier stade. Une fois leur développement achevé, le fruit tombe et les larves sortent pour se poser dans le sol à faible profondeur (< 5 cm) au pied de la plante hôte (Malavasi et al., 2000).

La pupe

Elle mesure environ 5 à 8 mm et est de couleur jaune à marron. La durée de la pupaison peut être de 10 à 12 jours en fonction des conditions de température pour enfin donner des mouches adultes qui émergent (Malavasi et al., 2000).

L’adulte

L’adulte de B. dorsalis est une espèce d’assez grande taille qui est sensiblement plus grande qu’une mouche domestique, son corps représente une longueur d’environ 8,0 mm et l’aile hyaline est d’environ 7,3 mm de long et est caractérisée par une bande costale enfumée, large et assez régulière, ainsi qu’une bande anale. Les fémurs sont tous jaunes et les tibias sombres.Au niveau du thorax, le scutum avec la couleur de base, est très sombre, brun orangé et parfoisnoir. L’abdomen a une forme ovale et est caractérisé par une marque noire en forme de T au niveau des tergites abdominaux 3 à 5, le dimorphisme sexuel est très prononcé mettant en évidence un ovipositeur en aiguillon chez la femelle (Fletcher, 1987).

Cycle de vie de Bactrocera dorsalis

Le cycle biologique de la mouche orientale des fruits B. dorsalis se fait sans diapause. De la ponte au stade adulte, le cycle dure environ 16 jours. Environ neuf jours sont nécessaires pour atteindre la maturité sexuelle après que l’adulte émerge. Les périodes de développement peuvent être considérablement prolongées en temps frais (Fletcher, 1987).

Distribution géographique

Bactrocera dorsalis est une espèce originaire de l’Asie du Sud-Est et est présente en Asie tropicale et en Océanie. Elle a été identifiée pour la première fois au Kenya, en Afrique en 2003(Lux et al., 2003) et a très rapidement envahi l’Afrique sub-saharienne de 2004 à 2005 (Drew Et al., 2005 ; Vayssières et al., 2005). Actuellement, elle est retrouvée en Afrique de l’Ouest,du Centre, de l’Est, du Sud (De Meyer et al., 2010 ; De Villiers et al., 2015).

 Plantes hôtes

Bactrocera dorsalis est une espèce largement polyphage. Par ailleurs, Vayssières et al. (2005)dresse une gamme de plantes hôtes dans l’aire de répartition ouest africaine chez les espèces fruitières cultivées telles que le manguier (Mangifera indica), les agrumes (Citrus spp.), la banane (Musa spp.), le papayer (Carica papaya), le goyavier (Psidium guajava), l’avocatier(Persea americana) et des espèces sauvages telles que le marula (Sclerocarya birrea), le karité(Vitellaria paradoxa). R Mushana et al. (2008) qui ont étudié les plantes hôtes et hôtes préférentielles du B. dorsalis au Kenya, ont montré que sur une étude basée sur 90 espèces de plantes réparties dans 40 familles, seules les 14 espèces végétales sont infestés par B. dorsalis,parmi lesquelles des études complémentaires au laboratoire décèlent une préférence de ponte sur le manguier et la banane. Au Sénégal, l’étude de Ndiaye (2009) a révélé la présence de B.dorsalis sur 58 plantes fruitières existant dans les vergers des Niayes, Thiès et Sindia dont 21 cultivars d’agrumes, 24 variétés de manguier (Mangifera indica) etc.

 Importance économique

La mouche orientale des fruits est une espèce importante économiquement de par les dégâts qu’elle provoque sur les fruits pouvant varier de 5 à 100% en fonction des saisons et localités(Adebayor et Akinbola, 2014). Chaque année des pertes de l’ordre de 50 % de la production fruitière sont notées en Afrique ces dix dernières années (DPV, 2013). Au Sénégal, dans la région de la Casamance, les pertes de production depuis l’introduction de B. dorsalis sont estimées entre 70 à 80 % et de 40 à 60% dans la Zone des Niayes (ISRA, 2010). En plus des pertes directes, la présence de cette espèce nuisible a une incidence sur le potentiel d’exportation de l’Afrique.

Table des matières

Introduction
Chapitre I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Généralités sur la production de mangue
1.2 Généralités sur les mouches des fruits
1.2.1 Position taxonomique de
Bactrocera dorsalis 
1.2.2 Description morphologique
1.2.3 Cycle de vie de
Bactrocera dorsalis 
1.2.4 Distribution géographique
1.2.5 Plantes hôtes
1.2.6 Importance économique
1.3.1 Méthodes de lutte préventive
1.3.2 Lutte chimique
1.3.3 Lutte génétique : technique de l’insecte stérile (TIS)
1.3.4 Traitements post-récolte
1.3.5 Lutte intégrée
1.4
Metarhizium acridum 
1.4.1 Position taxonomique de
Metarhizium acridum 
1.4.2 Mode d’infection de
Metarhizium acridum 
1.4.3 Les réponses immunitaires de l’hôte
1.4.4 La sporulation
Chapitre II : MATERIEL ET METHODES
2.1 Sites d’étude
2.2 Matériel
2.2.1 Matériel biologique
2.2.2 Matériel technique
2.3 Méthodologie
2.3.1 Test de viabilité
2.3.2 Confection des pièges
2.3.3 Dispositif expérimental 

2.3.4 Test de sporulation de Metarhizium acridum sur les mouches mortes
2.3.5 Analyse des données
Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 Résultats
3.1.1 Test de viabilité des spores du
Metarhizium acridum
3.1.3 Effectifs de mouches capturées au niveau des pièges
3.1.4 Pourcentage de mouches contaminées
3.1.5 Test de sporulation
3.2 Discussion
Conclusion
Perspectives
Bibliographie
Webographie 

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