PLAN GENERAL DE L’APOCALYPSE

L’APOCALYPSE

Malgré la complexité des prophéties de l’Apocalypse et les obscurités qui subsistent pour nos esprits limités, ce livre est une « révélation », car tel est le sens du mot « Apocalypse ». D’ailleurs nous lisons au dernier chapitre : « Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre » (22, 10). Le but premier de l’Esprit Saint, dans l’Apocalypse comme partout ailleurs, c’est de nous faire mieux connaître la personne de Jésus Christ. Les Evangiles nous le montrent dans son abaissement et sa souffrance ; les épîtres nous parlent surtout des résultats de sa mort et JANVIER 1988 L’APOCALYPSE de sa résurrection ; l’Ancien Testament, en nous annonçant Jésus, met l’accent sur sa dignité de Messie en rapport avec son peuple Israël. L’Apocalypse dévoile devant nos yeux la gloire de Jésus Christ en rapport avec le monde entier, l’Eglise d’abord, les nations ensuite, sans toutefois qu’Israël en soit absent. C’est dans l’optique de la gloire de Jésus Christ que la lecture et l’étude de l’Apocalypse pourront être profitables. Pour aider le lecteur dans la compréhension du texte, nous dressons ci-après un plan schématique de la structure de l’Apocalypse.

PLAN GENERAL DE L’APOCALYPSE (Verset-clef indiquant les trois grandes divisions : Apocalypse 1, 19). — Chapitre 1 « les choses que tu as vues » : 1, 1-3 Introduction 4-9 Adresse et présentation 10-16 Vision de la gloire du Seigneur 17-20 Mission confiée à Jean par Jésus — Chapitres 2 et 3 « les choses qui sont » : 2, 1-7 Ephèse = l’Eglise sitôt après le départ des apôtres 8-11 Smyrne = les grandes persécutions des premiers siècles 12-17 Pergame = christianisation de l’empire 18-29 Thyatire = cléricalisme 3, 1-6 Sardes = protestantisme 7-13 Philadelphie = réveil évangélique 14-22 Laodicée = phase finale, tiédeur et orgueil L’APOCALYPSE — Chapitres 4-22 « les choses qui doivent arriver après celles-ci » Chap. 4-5 Scènes célestes 6 Première série de jugements (les sceaux) 7 Le résidu d’Israël et des nations 8-9 Deuxième série de jugements (les trompettes) 10-11 Préparation des événements et ministère des deux témoins 12 Satan précipité du ciel 13 Vision des deux « bêtes », puissance civile et religieuse de caractère diabolique. 14-15 Deux groupes de martyrs 16 Troisième série de jugements (les coupes) 17-18 Jugement de la chrétienté apostate, la. grande Babylone 19 Noces de l’Agneau – Apparition glorieuse de Christ 20 Règne de Christ et jugement final 21 Etat éternel et nouvelle Jérusalem 22 Conclusion et dernières paroles de Jésus Chapitre 1 Les destinataires de ce livre de l’Apocalypse sont mentionnés aux versets 4 et 11. Ce sont sept assem¬blées locales de l’Asie Mineure. Comme nous le ver¬rons en considérant les chapitres 2 et 3, ces sept assemblées représentent l’Eglise entière et leurs cir-constances préfigurent son histoire au cours des siè¬cles. Il est nécessaire de lire ce livre, bien que la plu¬part des événements annoncés ne se dérouleront qu’après la fin de l’histoire de cette Eglise. En tant que liés à la gloire de notre Seigneur, les événements prédits ont de l’importance pour tout chrétien qui aime son Maître.

L’APOCALYPSE Les divers points du chapitre 1 ont leur projection sur le livre entier : les versets 5 et 6 ouvrent les cha¬pitres 4 et 5 ; le verset 7 se rapporte au chapitre 19, et le verset 8 au chapitre 22. La description de la vision des versets 12 à 16 correspond aux chapitres 2 et 3. Les versets 17 et 18 trouvent leur réalisation dans les chapitres 20 et 21. La gloire de Christ est placée devant nous sous plu¬sieurs aspects dans ce premier chapitre : — versets 5 et 6 : ce qu’il est pour l’ensemble des rachetés, — verset 7 : ce qu’il est pour le monde entier, — verset 8 ; ce qu’il est en lui-même, — versets 12 à 16 : ce qu’il est pour son Eglise res¬ ponsable, — verset 17 : ce qu’il est pour chaque racheté. En ouvrant le dernier livre de l’Ecriture Sainte, soulignons le privilège rattaché à sa lecture : « Bien¬heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie et qui gardent les choses qui y sont écri¬tes, car le temps est proche » (v. 3). Sur l’ordre du Sei¬gneur, l’apôtre Jean doit écrire ce qui va lui être dicté par Jésus lui-même et par son ange. Ce sont d’abord les choses qu’il a vues, c’est-à-dire la glorieuse vision du chapitre 1. Ce sont ensuite les choses qui sont, soit l’état moral et spirituel de l’Eglise dont l’histoire venait de commencer dans ce premier siècle. Ce sont enfin les choses qui doivent arriver après celles-ci. Ces dernières se dérouleront après la fin de l’histoire de l’Eglise et elles sont décrites à partir du chapi¬tre 4. Cette parole de Jésus mentionnée au verset 19 est comme une clef ouvrant ce livre.

Chapitres 2 et 3 Pour mieux saisir la valeur de l’enseignement con¬tenu dans ces deux chapitres, il nous faut d’abord L’APOCALYPSE garder à l’esprit ce que nous dit le Seigneur au der¬nier verset du chapitre 1. L’Eglise sur la terre est vue comme sept lampes d’or au milieu desquelles se tient le Seigneur Jésus. Sa responsabilité comme témoignage est comparée à sept étoiles dans la main droite du Seigneur. La lumière que doit faire rayon¬ner l’Eglise est une émanation de la gloire même de Christ.

Le nom de Jésus est lié à ce témoignage, aussi comprend-on la fermeté des paroles que le Seigneur adresse aux siens. Tout en voyant dans la suite de ces sept assem¬blées les phases successives de l’histoire de l’Eglise, gardons à la pensée la parole sept fois répétée : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ». C’est donc à chaque chrétien et à cha¬que groupe de croyants que s’adresse le Seigneur, quels que soient la période ou le lieu. Ephèse avait hautement bénéficié du ministère de l’apôtre Paul, et Timothée y avait travaillé ensuite. L’amour, malheureusement, avait perdu son ardeur initiale et le déclin s’amorçait. Cette période a commencé dès le départ des apôtres, et même déjà de leur vivant. Qui ne se reconnaît pas dans cet état moral qui ne tardera pas à rejoindre la tiédeur écœurante de Laodicée, la dernière des sept ? Demandons à Dieu de ranimer la flamme de son amour en nous. Smyrne subissait la violence de l’Ennemi. La let¬tre qui lui est adressée annonce la période des gran¬des persécutions qui ont déferlé sur l’Eglise des pre¬miers siècles. Ce fut l’époque héroïque des martyrs où brillait avec éclat la foi de ces premiers chrétiens. Le Seigneur les encourage et leur donne des promes¬ses glorieuses. Aujourd’hui encore, des chrétiens sont persécutés. Les mêmes promesses leur sont adressées et la même récompense leur sera donnée.

Les paroles rapportées au verset.

Pergame s’est unie au monde, domaine où Satan règne. Le mélange des principes chrétiens avec les coutumes païennes a caractérisé la période de la christianisation de l’empire romain. On a baptisé des populations entières, les contraignant à adopter la religion de l’Etat. Un christianisme rituel, une adhé¬sion formaliste à la religion, c’est le principe évo¬qué par la lettre à Pergame. Le risque subsiste encore aujourd’hui. Thyatire est allée un pas plus loin. Ce n’est pas le monde établissant son gouvernement dans l’Eglise, comme à Pergame, mais c’est l’Eglise s’éri-geant en dominatrice dans le monde. Le clergé règne et dirige même l’autorité civile. Un pouvoir tempo¬rel est assumé par ceux qui devraient être d’humbles pasteurs, modèles du troupeau (voir 1 Pierre 5, 1-4). La troisième épître de Jean montre ce prin¬cipe en germe dans les agissements de Diotrèphe (3 Jean 9) et la Jésabel (1 Roi 21, 7…) du temps de l’apostasie d’Israël en montrait les caractères. Lorsqu’un ministre de la Parole, quel qu’il soit, prétend exercer sa propre autorité, les sévères paroles adressées à Thyatire sont pour lui. Il y a pourtant, au milieu de cet ensemble, bon nombre de fidèles croyants auxquels le Seigneur adresse des encouragements.

Ils seront encore là quand le Seigneur viendra, ce qui nous montre que le système clérical n’appartient pas seulement au passé. Sardes correspond à une période ayant pris nais¬sance après les ténèbres du Moyen Age. La remise en lumière de la parole de Dieu, et avec elle la glo¬rieuse vérité du salut par la foi, a été le grand fait de la Réforme. Toutefois l’état spirituel qui a suivi ce premier mouvement n’est pas resté à son niveau. Un formalisme s’est instauré dans les églises, fort éloigné de la vie spirituelle des réformateurs. Il s’y L’APOCALYPSE est encore ajouté la mise en doute de plusieurs véri¬tés fondamentales avec le rationalisme du 18e siè¬cle, de sorte que la foi vivante ne se trouve plus que dans un nombre restreint de fidèles. Ceux-ci sont sti¬mulés par la promesse du Seigneur, tandis que la venue de Jésus sera un événement inattendu pour un ensemble tombé en léthargie. Philadelphie s’est réveillée de la torpeur environ¬nante. Comme dans la parabole des dix vierges, un cri a retenti sur le minuit : « Voici l’époux, sortez à sa rencontre » (Matth. 25, 6). C’est le réveil du 19e siècle au cours duquel, dans la plupart des pays christianisés, de puissants prédicateurs ont proclamé le pur évangile et enseigné les vérités concernant l’espérance chrétienne.

Il en est résulté un grand zèle missionnaire joint à la réalisation du rassemblement au seul nom de Jésus. Malgré leur faiblesse, ces fidè¬les ont été un témoignage pour le Seigneur, et leurs enseignements contribuent, encore aujourd’hui, à l’édification spirituelle des croyants. Laodicée ne semble pas correspondre à une classe particulière au sein de l’Eglise, mais plutôt à un état moral qui les caractérise toutes. Ce qui est mis en lumière dans la lettre adressée à Laodicée, c’est la tiédeur des sentiments, l’indifférence ainsi que l’orgueil spirituel et l’auto-satisfaction. Cet état humi¬liant se voit de plus en plus dans les diverses frac¬tions de la chrétienté, et le mouvement qui les réu¬nit en porte les signes évidents. Le fidèle est solli¬cité à titre individuel d’écouter la voix du Sauveur. Tant que n’est pas exécutée la menace prononcée : « Je vais te vomir de ma bouche », chacun est invité à ouvrir la porte de son cœur pour y recevoir Celui dont l’amour demeure immuable.

Les symboles utilisés représentent, sous forme imagée, des réalités spirituelles. Le trône signifie l’autorité, et l’arc-en-ciel tout autour rappelle la promesse de Dieu en faveur de la création (voir Genèse 9, 8-17). La gloire du Créateur est proclamée par les êtres qui entourent le trône. Les uns sont vus comme vingt-quatre anciens assis sur des trônes et les autres comme quatre animaux aux aspects variés, expressions de la force, de la constance, de l’intelligence et de la rapidité. Ce sont les attributs de la puissance divine, unis à une perception parfaite dont parlent les yeux qui les couvrent. La sainteté divine trois fois proclamée, les couronnes d’or jetées aux pieds du Seigneur et la dignité suprême du Créateur exaltée par les vingt-quatre anciens, tel est le tableau que présente le chapitre 4. A cette scène se lie celle du chapitre 5. Nous y voyons d’abord un livre scellé que nul ne pouvait ouvrir, ni même regarder (v. 3).

Ce sont les décrets divins qui ne pourront s’accomplir qu’une fois la terre purifiée par le jugement des méchants. Nous y voyons ensuite un agneau gardant les marques de son immolation et se tenant au milieu du trône (v. 6). L’APOCALYPSE C’est Jésus glorifié, portant encore les stigmates de sa crucifixion. Il est seul à pouvoir prendre en main la réalisation du conseil divin, car, par son œuvre à la croix, il a vaincu l’ennemi de Dieu et de l’homme, et il a ôté le péché de devant les yeux du Dieu saint. Nous voyons encore, dans cette scène, une multitude d’anges, et même toutes les créatures, acclamer l’Agneau immolé et l’unir au Dieu suprême dans un hommage universel. Au milieu de cette gloire céleste, un chant s’élève à l’adresse de l’Agneau divin, Jésus Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, qui a donné sa vie pour le salut des pécheurs.

C’est le cantique nouveau, dont le thème d’adoration peut déjà être exprimé sur la terre par ceux qui ont goûté l’amour de leur Sau¬veur (v. 9-10). Il est chanté devant le trône par les anciens, au nombre de 24, soit deux compagnies de 12. Ce sont les rachetés, les sauvés, qui ont appar¬tenu aux deux grandes périodes de l’histoire de l’humanité : avant Jésus Christ et après Jésus Christ. (Les douze tribus d’Israël évoquent les relations de Dieu avec l’homme dans la première période, et les douze apôtres, celles de la période actuelle.) Jésus est au centre et il reste l’objet de l’hommage éternel de tous les rachetés. /à suivrej * 10 Les astronomes, Univers et la Bible L’Univers g une histoire E n 1868 l’astronome britannique William Hug-gins a mesuré la vitesse de Sirius (figure 1) et a trouvé que cette étoile s’éloignait de nous à la vitesse de 40 kilomètres à la seconde. En 1890 l’astronome américain Edward Keeler confirmait le déplacement à très grande vitesse des étoiles et notamment montrait qu’Arcturus s’approchait de nous à raison de 6 kilomètres à la seconde.

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