Catégories sémantiques ressorties lors de l’analyse de quelques constructions verbales 

Les noms

Catégories sémantiques ressorties lors de l’analyse de quelques constructions verbales 

L’analyse d’un petit groupe de verbes dans le chapitre précédent a fait ressortir quelques catégories sémantiques de termes nominaux que l’on peut retrouver dans le discours de la médecine thermale. Ces catégories sémantiques, qui ont été retrouvées dans les deux corpus d’étude, sont : – les entités humaines (Nhum) : il s’agit des noms qui désignent les dispensateurs et les bénéficiaires des soins thermaux, les premiers étant la plupart des fois des noms de profession, mais pouvant aussi être des noms propres de personnes, d’organismes officiels ou de stations thermales, qui désignent par métonymie les personnes qui y travaillent ; – les moyens (Nconc) : dans cette catégorie entrent les noms relatifs à des substances, comme les médicaments et les types d’eaux, par exemple, mais aussi certains types d’appareils ; – les techniques de soin et les activités thermales (Nabs) : c’est la catégorie qui compte le plus grand nombre d’éléments, apparaissant dans une quantité élevée de phrases ; – les noms de maladies (Nmal) : dans cette catégorie, outre des hyponymes de maladie, nous trouvons aussi des co-hyponymes de maladie, tels qu’affection et pathologie, suivis d’un modifieur ; – les noms de partie du corps (Npc) : outre des noms de membres et d’organes, on trouve dans cette catégorie aussi des formes composées typiques du style médical comme segments corporels ou région lombaire. Ces noms peuvent être simples ou composés, sachant que, pour des raisons d’économie linguistique, les formes composées dépassent de loin, en nombre d’entrées, les formes simples. 

Fréquence des verbes et de leurs V-n 

Les catégories présentées à la section précédente ne couvrent qu’une partie des termes de nature nominale des deux corpus. Il y a d’autres noms qui n’entrent dans aucune des catégories citées plus haut. Parmi ces noms, il y a de nombreux noms dérivés de Les noms – 206 – verbes179. Cela parce que dans les discours spécialisés les nominalisations ont une place privilégiée dans la construction du discours. Si nous comparons le nombre d’occurrences de quelques verbes traités au chapitre précédent et des noms qui leur sont morphologiquement reliés (V-n dans les notations du lexique-grammaire), nous verrons que les premières sont moins nombreuses que les deuxièmes.

Les noms prédicatifs

 En II.1.4., nous avons présenté une entrée – l’entrée commande – du DAFA  (2000), ouvrage que nous avons qualifié de « description terminologique de qualité ». À cette occasion, nous avons vu que la description du nom était faite sur la base de sa distribution. En particulier, l’encadré « + verbe : qui fait quoi ? » avait retenu notre attention : divers schémas de phrases étaient fournis pour montrer les différents emplois du nom. Cette démarche rappelle le traitement des noms prédicatifs dans le lexique- grammaire  D’ailleurs, les verbes listés dans l’article commande peuvent tous être qualifiés de verbes supports ou extensions de verbes supports. Outre les Npréd qui sont morphologiquement reliés à un verbe (V-n), il existe aussi des Npréd isolés. Leur identification se fait par le rétablissement d’une phrase à verbe support. Le rétablissement de la phrase à verbe support – aussi bien pour les V-n que pour les Npréd isolés – est une opération importante aussi pour l’identification des prépositions qui accompagnent les Npréd. Les méthodes de description mobilisées dans le lexique-grammaire soulignent que les différents niveaux de description d’un nom (niveau purement lexical, niveau syntaxique) ne peuvent pas être traités totalement indépendamment. En effet, l’interprétation d’un nom peut dépendre de sa position dans la phrase. Bien que cet aspect présente un intérêt indéniable pour la terminologie, une étude plus poussée aurait dépassé le cadre de cette thèse, en raison de la variété des constructions à verbe support et des critères qui permettent de les délimiter, et de la profusion de leurs propriétés syntaxiques. En revanche, nous avons pu explorer d’autres pistes, comme celles proposées dans M. GROSS et TREMBLAY (1985) sur la variabilité interne des noms composés et la notion de figement. 

Les faits de la syntaxe pour expliquer la continuité entre les unités de la langue générale et les unités spécialisées Comme nous l’avons déjà vu lors de l’introduction au lexique-grammaire (§II.3.), M. GROSS refuse l’image selon laquelle les termes sont « des mots […] de contenu fixe » (1985 : 9). La soi-disant « exceptionnalité » des termes par rapport aux autres unités du vocabulaire de la langue n’est pas justifiée, au moins sous l’angle de la linguistique. À l’appui de cette affirmation, il porte de nombreux exemples qui montrent que les noms techniques obéissent aux mêmes contraintes syntaxiques que les noms non techniques. En conséquence de cela, la séparation entre vocabulaire général et vocabulaire technique n’a pas de raison d’être. 4.5. Degré de figement des unités terminologiques nominales complexes En premier lieu, la continuité entre vocabulaire général et vocabulaire technique s’explique en recourant à la notion de degré de figement. À ce propos, DE GIOIA affirme que : « Le figement n’est […] pas une valeur absolue, et dans ce sens il est en rapport avec l’idée de continuum. Il existe des degrés de figement. 

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