Architecture et gestion d’un réseau continu maillé
haute-tension pour l’aéronautique
Mode transfert de puissance contrôlé
Ce mode constitue la base de notre futur maillage puisqu’il doit être utilisé entre 2 cœurs sains, c’est-à-dire qui disposent chacun d’une source contrôlant la tension du coeur. Ici, nous cherchons à faire transiter une puissance donnée d’un cœur à l’autre. Nous montrons également la réversibilité du système et les possibilités de contrôle de la puissance transitée offerte par le DCPFC.
Stratégie de contrôle de la puissance
Ce mode de fonctionnement étant le mode de fonctionnement basique du DCPFC, il est décrit dans le paragraphe précédent. Nous allons donc utiliser une référence de puissance qui est envoyée au CPU du DCPFC afin de commander les interrupteurs statiques. Chapitre III 88 Nous avons vu que la loi de commande est basée sur une régulation de courant, associée à un calcul de la valeur moyenne de la tension sur la ligne inductive. La régulation du courant est réalisée par un correcteur proportionnel intégral (associé à un anti-windup). Le choix des paramètres est basé sur les critères fréquentiels suivants : – Marge de phase : 60° ; – Fréquence de coupure : 600Hz ; Ceci nous permet un fonctionnement loin de toute instabilité sur la régulation du courant. En effet, nous introduirons un filtrage sur la mesure du courant régulé avec une fréquence de coupure placée à 2kHz. La fréquence de coupure est placée de façon à ne pas trop ralentir la bande passante globale du courant. La validation expérimentale de cette boucle de courant est difficile puisque notre loi de commande en puissance est basée sur la mesure de courant mais également sur les mesures des tensions qui disposent d’un filtrage à 400 Hz.
Validation de la fonction
Nous nous plaçons dans la configuration décrite par la figure III.9. Les deux barres de distribution HVDC sont alimentées par des sources alternatives placées en aval d’un pont redresseur à 6 diodes. Chaque générateur alimente ainsi une charge résistive de 10kW et 8kW situées sur les côtés gauche et droit respectivement. G Côté Gauche Charge G Côté Droit G HVDC G HVDC D Charge D Transfert de 8 kW de G de 8 kW de G vers D Transfert de 10 kW de D vers G DCPFC T1 figure III.9 : fonctionnement du DCPFC en transfert de puissance contrôlé L’essai consiste à réaliser un transfert de puissance contrôlé de 8kW de la barre HVDC gauche vers la barre HVDC droite puis d’inverser le sens du transfert et de réaliser un essai à pleine puissance (10kW pour notre équipement) de HVDC droite vers HVDC gauche. Les résultats de cet essai sont donnés sur la figure III.10 pour la simulation et sur la figure III.11 pour les essais expérimentaux. Courants fournis par les générateurs (A) Droite Gauche T1 Essai expérimental figure III.10 : résultats d’essais du transfert de puissance contrôlé (simulations) figure III.11 : résultats d’essais du transfert de puissance contrôlé (essais expérimentaux) Dans le cadre de la simulation, les sources de tensions sont des sources continues. De plus, sur le DCPFC réel, il existe un filtrage des références de courants pour adoucir les transitoires, ce qui explique l’absence d’ondulations de courants, celles-ci provenant du redressement par un pont de diodes présent sur notre banc d’essais. Les figures montrent la réversibilité en courant (et donc en puissance) du DCPFC. De plus, on note le temps de changement du signe du courant : il est ici de l’ordre de la dizaine de millisecondes. Sur les relevés provenant de la simulation, on observe des oscillations au moment du changement de signe ainsi qu’un pic de courant. Or, ces phénomènes ne se reproduisent pas sur les relevés expérimentaux. Ceci s’explique par le manque de représentativité de notre source de tension redressée. Concernant le comportement statique de notre DCPFC, les 2 essais correspondent et les courants mesurés sont similaires. Ceci montre donc la viabilité du modèle et nous permettra une utilisation confiante lors des futurs essais.
Possibilité d’amélioration
A partir du mode de transfert de puissance contrôlé, nous décidons de réaliser un essai mettant en relation le DCPFC et un superviseur général du réseau qui surveille les courants fournis par les générateurs. Le but de cette manœuvre est de réaliser une égalisation des puissances fournies par les générateurs quelques soient les puissances consommées sur les barres de distribution HVDC. Ceci est schématisé sur la figure III.12 : Chapitre III 90 G Côté Gauche Charge G Côté Droit G HVDC G HVDC D Charge D Connexion du DCPFC avec une référence de puissance nulle Egalisation des puissances fournies par les générateurs DCPFC T1 Time Pload Time Pload figure III.12 : fonctionnement du DCPFC en mode « égalisation des puissances de génération » Afin de réaliser cet essai, nous faisons varier la référence de puissance du DCPFC en fonction des puissances consommées par les charges et celles fournies par les générateurs. L’équation régissant cette référence est donnée par (III-14) : = − G Ch P D Ch P 2 ref 1 tr P (III-14) Le choix a été fait de réaliser l’équilibrage sur les mesures de puissance et non de courant. Il est bien sûr possible de le faire dans ce deuxième cas mais le fait de traiter les puissances correspond plus à la philosophie du chapitre suivant donnant un modèle d’échange énergétique dans un réseau. Les résultats d’essais expérimentaux sont donnés sur la figure III.13 et la figure III.14 .
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