Détection des courts-circuits inter-spires dans les
Générateurs Synchrones à Aimants Permanents
Etat de l’art des défaillances dans les PMG
Les défauts dans les machines électriques ont des origines multiples. Les plus communes sont [Tav08] : o Contraintes mécaniques : vibrations de la machine, usure des roulements. o Contraintes électriques : dV/dt élevé avec l’utilisation de convertisseurs statiques. o Contraintes environnementales : température, humidité, poussière, pression … o Fonctionnement anormal : Surcharge, survitesse … o Défaillance d’un composant externe : Refroidissement, convertisseur … o Mauvais dimensionnement, mauvaise installation ou maintenance de la machine. Chapitre 1 – Contexte de l’étude 15 Ces contraintes peuvent engendrer un certain nombre de défaillances au sein d’une machine électrique, qui peuvent être classées en trois catégories principales : o Défauts de roulement Défaut au niveau des surfaces de contact Défaut au niveau des organes de lubrification o Défauts au rotor Défauts d’excentricité (pour toutes les machines) Défauts au niveau des aimants permanents (pour les MSAP) Défauts des enroulements rotoriques (pour les machines à rotor bobiné) Rupture des barres rotoriques (pour les MAS à cage) o Défauts au stator Défaut d’isolation dans les enroulements statoriques Défaut au niveau des tôleries Différentes études statistiques ont été menées à la fin du XXe siècle, pour déterminer la répartition des pannes dans les machines électriques industrielles de moyenne puissance [All88] (de 50kW à 200kW) ou de forte puissance [Odo85], [Alb86], [Tho99] (de 100kW à 8MW). Les résultats (Figure 1-10) montrent que les défauts de roulement et les défauts au niveau du stator semblent être les plus fréquents. Cependant, ces chiffres varient nettement en fonction des applications (gamme de puissance et secteur d’activité). De plus, ces résultats concernent en grande majorité les machines asynchrones. L’utilisation des MSAP dans l’industrie étant relativement récente, il est difficile de conclure précisément sur la répartition des pannes pour ce type de machine, avec notamment l’absence de données sur l’occurrence des défauts d’aimantation. Néanmoins, la proportion des défauts au niveau du stator peut être considérée comme non négligeable pour une application aéronautique, la gamme de puissance étant proche de celle évoquée dans [All88].
Défauts de roulements
Les roulements dans les machines électriques sont, en général, composés d’une bague interne, d’une bague externe, d’un organe de roulement (constitué le plus souvent de billes maintenues dans une cage ou de rouleaux) ainsi que d’un dispositif de lubrification (c.f. Figure 1-11). Figure 1-11 : Vue éclatée d’un roulement à billes Les défauts de roulement, qui représentent une part non négligeable des défauts survenant dans les machines électriques, peuvent avoir des origines diverses [Tra09] : o Contraintes mécaniques dues à une surcharge o Mauvais assemblage o Circulation de courant électrique dans les bagues o Défaut de lubrification o Contraintes environnementales (température, corrosion, poussières) Ces défauts se manifestent le plus souvent, par une usure ou une fissure au niveau des bagues ou par une dégradation de l’organe de roulement (billes ou rouleaux)..ext et fint correspondent respectivement à la fréquence de passage des billes sur la partie défaillante de la bague extérieure ou intérieure. fbille correspond à la fréquence de rotation de la bille défectueuse sur la bague extérieure ou intérieure. fcage correspond à la fréquence de rotation de l’ensemble du train de billes. Grâce à ces fréquences caractéristiques, le diagnostic des défauts de roulement est généralement réalisé avec des outils d’analyse spectrale portés sur des mesures de vibration mécanique [Li98], [Rez12] ou de grandeurs électriques comme les courants statoriques [Sch95], [Ere04], [Pac09], [Tra09]. Si ce type de défaillance n’est pas détecté à temps, l’augmentation de la détérioration des roulements risque d’engendrer des températures et des niveaux vibratoires dangereux, pouvant obliger à arrêter le système dans lequel la machine est incluse. Sur les avions actuellement en vol, il n’existe pas d’outils spécifiques pour détecter ce type de défauts, hormis une surveillance de la température des roulements sur les VFG dans les architectures « type A380 », mais qui s’est avérée peu fiable. Cependant, les conséquences d’un défaut de roulement (vibrations, débris) peuvent entraîner sa détection via d’autres alarmes présentes dans le dispositif de protection du générateur, s’intéressant à la transmission mécanique ou au circuit de refroidissement.
Défauts d’excentricité
Un défaut d’excentricité dans une machine électrique correspond à un décentrement du rotor par rapport au stator, entraînant une variation de l’entrefer. Il existe trois types de défaut d’excentricité : o l’excentricité statique (Figure 1-12a) correspondant au cas où l’axe de rotation du rotor reste fixe mais ne coïncide pas avec l’axe de symétrie du stator. o l’excentricité dynamique (Figure 1-12b) correspondant au cas où l’axe de rotation du rotor n’est pas fixe mais tourne autour de l’axe de symétrie du stator. o l’excentricité mixte (Figure 1-12c) qui est une combinaison d’excentricités statique et dynamique. Les origines d’un défaut d’excentricité et d’un défaut de roulement sont assez proches (mauvais assemblage, contraintes mécaniques). En outre, une usure des roulements génère fréquemment un défaut d’excentricité dynamique voire mixte. En pratique, les défauts d’excentricité mixtes sont les plus fréquents dans les machines électriques [And09]. De nombreuses études montrent qu’il est possible de détecter ce type de défaillance via une analyse spectrale du courant statorique, des vibrations mécaniques ou de la force électromotrice.
Résumé |
