L’âge supérieur à 50 ans est le principal facteur de risque de cancer colorectal. 90 % des cancers colorectaux sont diagnostiqués âpres l’âge de 50 ans.
Le risque d’avoir un cancer colorectal dans la population âgée de plus de 50 ans sans autre facteur de risque que l’âge, a été estimé à 3,5 % .
Antécédent familial de cancer colorectal
Chez un homme ou une femme ayant un antécédent familial de cancer colorectal, le risque de cancer dépend du nombre de parents touchés, de l’âge du ou des cas indexes et du degré de parenté avec ce ou ces derniers, ce risque est de :
– 2 ,25 si un seul parent au 1er degré a eu un cancer colorectal ;
– 4,25 si plusieurs parents ont eu un cancer colorectal ;
– 3,87 si le cancer du parent a été diagnostiqué avant l’âge de 45 ans ;
– 2,25 si le cancer du parent a été diagnostiqué entre 45 et 59 ans.
Antécédent familial d’adénome colorectal
Il existe un sur-risque de cancer dans la fratrie et chez les enfants d’une personne ayant eu un adénome rectocolique de diamètre > 10 mm ou un contingent villeux. Ce sur-risque est probablement proche du sur-risque de cancer, lorsqu’il y a un antécédent familial de cancer colorectal. Cependant les études disponibles sont trop peu nombreuses, pour pouvoir estimer la valeur de ce risque.
Antécédent personnel de cancer colorectal
Chez un homme ou une femme qui a eu une résection complète d’un cancer colorectal, le risque d’un nouveau cancer colorectal est significativement plus élève les 5 premières années, suivant le traitement du cancer colorectal initial.
Antécédent personnel d’adénome colorectal
Chez un homme ou une femme ayant eu une résection d’un adénome, le risque d’un nouvel adénome colorectal est multiplié par 4, si l’adénome avait une structure villeuse ou était d’un diamètre > 10 mm, et est multiplié par 7 si les adénomes étaient multiples.
Facteur de risque lié à une mutation génétique
Le syndrome de Lynch
Le syndrome de Lynch (ou HNPCC : hereditary non-polyposis colorectal cancer ou cancer colorectal héréditaire sans polypose) est la forme la plus fréquente des cancers colorectaux héréditaires [74]. Sa transmission est autosomique dominante. L’anomalie touche les gènes des protéines de réparation des mésappariements (MMR) des erreurs de réplication de l’ADN : MSH2, MLH1, MSH6 (dont la mutation BRAF V600E) [75,76]. Ce syndrome est défini par la présence de l’ensemble des critères d’Amsterdam :
-Au moins 3 sujets atteints de cancers du spectre HNPCC (colon-rectum, endomètre, ovaire, grêle, uretère ou cavités excrétrices rénales) histologiquement prouvés.
-Les sujets atteints doivent être unis 2 à 2 par un lien de parenté au 1er degré sur 2 générations.
-Un des cancers doit avoir été diagnostiqué avant l’âge de 50 ans.
-Les formes incomplètes sont fréquentes.
-Le risque de cancer colorectal chez les hommes ou les femmes ayant un syndrome de Lynch serait de 80 %.
-Le risque de cancer rectal métachrone (cancer faisant suite au traitement) 12 ans après colectomie serait de 12 % [67].
La polypose adénomateuse familiale
La polypose adénomateuse familiale (PAF) est caractérisée par la présence de centaines d’adénomes au niveau du colon ou du rectum. Elle est liée à deux types de mutations [76] :
-Mutation du gène APC (5q21-q22)10 avec transmission autosomique dominante à forte pénétrance [78] ;
-Mutation du gène MUTYH avec transmission autosomique récessive (1p34.1). Dans les deux cas, il existe des manifestations extra-coliques bénignes et malignes qui peuvent être responsables d’une morbidité importante (tumeur desmoide et tumeur duodénale) [79]. Des formes atténuées ont été observées avec les deux mutations. En l’absence de traitement, le risque de cancer colorectal est de 100 %. La fréquence cumulée de cancer sur le rectum restant, après colectomie serait comprise, selon les données de la littérature, entre 5 % et 10 % à 50 ans et entre 14% et 30 % à 60 ans.
Facteur de risque lié à une maladie inflammatoire du côlon
Recto-colite ulcéro hémorragique
L’augmentation du risque de cancer colorectal est observée après 7 à 10 ans d’évolution. Il est estimé à 2 % après 10 ans, à 8 % après 20 ans, et à 18 % après 30 ans [67]. A durée d’évolution égale, le risque de cancer colorectal est d’autant plus élevé que la maladie a débuté tôt dans la vie . Le risque est d’autant plus élevé, qu’il existe une cholangite sclérosante [86].
Maladie de crohn
L’augmentation du risque de cancer colorectal est observée après 7 à 10 ans d’évolution, notamment en cas d’atteinte colique au-delà du sigmoïde [67]. Le risque de cancer colorectal varie avec l’âge du début de la maladie, avec une augmentation du risque de 3 % si début à 30 ans, et de 10 % si début à 45 ans .
1. Introduction |