Inventaire des chiroptères dans le nord-est
Algérien et faune ectoparasite associée
Les spécificités des chiroptères
Les chauves-souris appartiennent à la classe des Mammifères et en présentent toutes les caractéristiques. En effet, elles sont homéothermes, vivipares, allaitent leurs petits et possèdent une denture et une articulation de la mâchoire semblable à celles des autres taxons. Cependant, elles présentent quelques adaptations exceptionnelles qui les distinguent des autres Mammifères : vol, grande longévité, viabilité des spermatozoïdes, sonar et multiplicité de la niche écologique (Dietz et al., 2009).
Le vol actif
Les chauves-souris sont les seuls Mammifères capables de voler activement. Ceci leur est propre, leurs doigts sont inclus dans la membrane alaire (patagium) d’où l’appellation de l’ordre des chauves-souris « chiroptères » (Dietz et al., 2009 ; Courtois et al., 2011).
Une grande longévité
Les chauves-souris peuvent atteindre un âge très avancé pour leur taille et vivre plus longtemps. Elles doivent cette importante longévité à la conquête d’une niche écologique où le risque de prédation est très faible et la mortalité peu élevée car leur activité nocturne et leur capacité de vol leur permettent d’échapper à la plupart de leurs prédateurs (Dietz et al., 2009).
Une grande viabilité des spermatozoïdes
Alors que les spermatozoïdes des autres mammifères ne survivent que quelques jours, les chauves-souris ont développé des mécanismes qui permettent aux spermatozoïdes de garder leur fertilité plusieurs mois. Ainsi, bien avant la copulation les mâles peuvent stocker leur sperme dans l’utérus des femelles. Pendant le sommeil hivernal les spermatozoïdes restent en vie dans l’utérus de la femelle et sont immédiatement disponibles pendant le réveil à l’arrivé de l’ovule. Dans ce sens, le développement de l’embryon peut commencer et la femelle ne perd pas de temps à chercher le partenaire (Dietz et al., 2009). 1.4. Un sonar Cette caractéristique leur est spécifique. En effet, ce système performant qu’ont développés les chiroptères les affranchis de la vue et donc de la lumière du jour. Elle leur sert de système d’orientation et de chasse en toute aisance. Ainsi, tout en volant la chauve-souris est capable non seulement d’éviter un obstacle, mais aussi de détecter, d’identifier et de localiser ses proies (Kunz and Parsons, 2009).
Une multiplicité des niches écologiques
Ces Mammifères ont conquis toutes les niches écologiques à l’exception des contrés polaires. Dans les régions tropicales, on y retrouve des chauves-souris insectivores, des frugivores, des carnivores mais aussi des hématophages (chauves-souris vampires) et des nectarivores (colibris nocturnes ; chauve-souris qui effectue le vol stationnaire) (Holland et al., 2006 ; Dietz et al., 2009). 2. Anatomie Il existe une grande diversité de taille, de forme et de couleur. La plus petite espèce pèse 5 grammes et la plus grande 40 grammes. Chez les Mégachiroptères, la roussette géante des îles Samoa, présente une envergure de 2 mètres et un poids d’1 kg 500 (Figure.02).3. Les organes de sens Ce sont les yeux, les oreilles et le larynx. Ces organes sont importants du fait qu’ils permettent aux animaux de se repérer dans leur milieu :
Yeux
Ils sont de petite taille et de piètre qualité chez les Microchiroptères mais de taille importante et bien adaptés à la vision nocturne chez les Mégachiroptères. Aucune chauve-souris n’est aveugle sauf accident. Le muscle ciliaire est réduit, la sclérotique est très mince. Quant à la rétine, elle est composée uniquement de bâtonnets sans vaisseaux sanguins. Les cellules photosensibles ne permettent pas la vision en couleurs mais facilitent la vue en faible luminosité (Arthur and Lemaire, 1999).
Oreilles
Contrairement à l’œil, les oreilles sont élaborées. En effet, elles montrent une paire de muscles auriculaires et peuvent bouger indépendamment l’une de l’autre. La conque auriculaire atteint sa plus grande complexité chez les Chiroptères sans feuille nasale. Le tragus, pièce cartilagineuse du pavillon auriculaire qui joue un rôle important dans la réception de l’écho des ultrasons, ne se révèle pas important si la feuille nasale est présente. On peut dire également que la forme de cet organe renseigne sur le type de vol. Ainsi, les espèces au vol rapide comme le Minioptère, ont généralement les pavillons des oreilles plus courts que celles qui papillonnent comme les Oreillards (Maywald, 1989).
Larynx
C’est un émetteur d’ultrasons. Il sert à l’orientation lors des vols nocturnes. Il est ainsi très développé et très musculeux. La chauve-souris en vol émet en effet pratiquement sans arrêt des sons et des ultrasons. Ce sont les membranes situées sur les cordes vocales qui, en vibrant donnent aux chauves-souris ces voix très perçantes (Delnatte, 1987). Il existe un passage permanent vers l’œsophage qui permet à l’animal en vol de déglutir sans cesser d’émettre des ultrasons. Le larynx est donc un organe très important qui, avec l’oreille, permet l’orientation par écholocation chez les Microchiroptères et quelques Mégachiroptères du genre Rousettus (Delnatte, 1987).
Le corps
Il est recouvert de poils et de glandes sébacées. La chauve-souris présente une à deux mues annuelles. 5. Evolution 5.1. Histoire des fossiles L’apparition des chauves-souris remonte à la fin du Cretacé (il y’a soixante-dix millions d’années). Les plus anciens fossiles datent du début de l’éocène, période qui correspond à l’évolution rapide qu’eut connues les Mammifères de manière générale ainsi formant des groupes correspondants aux familles connues actuellement (Figure.03). Les plus anciens restes de chauves-souris connus datent d’une cinquantaine de millions d’années, c’est-à-dire au début de l’ère tertiaire et plus précisément à l’Eocène. Les fossiles de cette époque montrent une anatomie pratiquement identique aux espèces d’aujourd’hui. Cela signifie qu’elles existaient déjà avant l’Eocène (Dietz et al., 2009)
1. Biodiversité, une notion en quête de stabilité |
