Madagascar, comme tous les pays tropicaux, présente de nombreuses cultures variées, caractéristiques d’un climat tropical, dont les légumineuses en font partie. Bien que ces dernières occupent une place assez limitée dans la production agricole, le rôle qu’elles prennent dans les habitudes alimentaires de la population malgache est important (INSTAT, 2002). Le haricot, le pois du cap, le niébé et le voandzou sont les plus fréquemment utilisées comme aliments accompagnant les plats de riz (RAVOHITRARIVO, 1988).
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
GENERALITES SUR LES LEGUMINEUSES
Les légumineuses sont des plantes appartenant à la famille des « Papilionaceae », au sein de l’ordre « Leguminosae » ou « Fabaceae ». Leurs fleurs sont typiques des papilionacées. Elles produisent leurs graines dans des gousses, et elles sont capables d’utiliser l’azote gazeux contenu dans l’air pour métaboliser leurs protéines constitutives grâce à une symbiose avec des bactéries du sol, au sein d’organes qui se développent sur les racines : les nodules. Cette troisième caractéristique fait que les cultures de légumineuses n’ont en général pas besoin de fertilisation azotée pour leur croissance optimale contrairement à toutes les autres cultures. Cette famille inclut notamment le soja, le pois, la fève, la féverole, le lupin, le haricot, la luzerne, le trèfle, la vesce, etc… (European Association, 2010). Les légumineuses constituent une immense famille caractérisée par son grand nombre de genres et d’espèces (environ 650 genres et 1800 espèces) et par la valeur nutritive des plantes qu’elle renferme. Certaines plantes ont des graines riches en huile alimentaire comme le cas du soja et l’arachide ; tandis que d’autres ont la particularité de contenir une quantité élevée en protéines (haricot, niébé, pois…) (RAVOHITRARIVO, 1988).
Production de légumineuses dans le monde
La production annuelle mondiale est évaluée à 60 millions de tonnes. Cette valeur est faible comparativement à la production de céréales et de racines et tubercules évaluée respectivement à 2 milliards de tonnes et 600 millions de tonnes (LATHAM, 2001).
A Madagascar, les trois principales légumineuses (haricot, arachide, pois du cap) sont cultivées sur une surface de 135.330 ha et la production en ces denrées est évaluée à 112960 tonnes en 2002 (INSTAT, 2002). Les dernières disponibilités enregistrées en ces produits (début des années 70 jusqu’en 2002) sont non seulement très faibles (22 à 20g/jour) mais en baisse constante par rapport à celles des céréales (387 à 310g/jour) et à d’autres aliments. Les disponibilités des huiles végétales, y compris l’huile de soja, restent toujours faibles même si elles ont évolué de 4 à 9g/jour au cours de ces années passées .
Récolte et séchage des légumineuses
Les légumineuses se récoltent au stade de pleine maturité. La récolte peut se faire à l’aide d’outils agricoles (faux, faucille ou houe) ou au moyen de moissonneuses batteuses. Les graines sont ensuite séchées au soleil et stockées généralement mélangées avec du sable dans des jarres en terre cuite ou dans des plastiques. Elles peuvent être conservées plus de 6 mois sans développement des moisissures ni d’infestation parasitaire (FAO, 1985 ; NONHOUONOU, 1988).
Consommation des légumineuses
La consommation de légumineuse est inégale suivant les régions du globe. Elle est relativement élevée en Amérique, de 40 à 70g/ personne/jour ; en Asie, elle est de 40 à 75 g/ personne/jour et au Sri Lanka, elle est de 15 à 20 g/personne/jour (BORGET, 1989) Pour Madagascar, la quantité moyenne de légumineuses dans la ration alimentaire est faible, elle est de 13g/personne/jour. Cette consommation est différente pour chaque province: 19g/personne/jour pour la province d’Antananarivo et seulement 8g/personne/jour pour la province de Toamasina. Un écart est également observé selon les milieux : 16 à 18g/personne/jour de légumineuses sont consommées en milieu urbain contre 11g/personne/jour en milieu rural (SECALINE, 1997).
Modes de préparation des légumineuses
Pour les malgaches, les graines de légumineuses sont le plus souvent connues comme aliments accompagnant les plats de riz sous le nom de laoka pendant les moments de dîner et ou de déjeuner. Selon leur habitude, elles sont préparées sous différentes façons. Prenons par exemple le cas du haricot : il est généralement pré-trempé durant une nuit avant sa cuisson, auquel on peut ajouter d’autres ingrédients comme les oignons, l’ail et d’autres assaisonnements tels que le sel et la poudre de piment (FAO, 1990).
A part cela, comme les céréales, elles sont utilisées pour l’enrichissement en protéines des farines infantiles. A titre d’exemples :
– L’ambérique germé est utilisé comme source à la fois de protéines et d’α-amylase d’un aliment de complément des jeunes enfants. Son incorporation dans la farine à cuire permet de préparer une bouillie de consistance fluide, facile à avaler par l’enfant, et de haute densité énergétique (RAZAFINDRAZAKA, 2006).
– De même, comme l’ambérique, le voandzou peut aussi être utilisé comme l’un des composants d’une farine permettant la préparation d’une bouillie de haute densité énergétique, de consistance fluide destinée aux jeunes enfants (RAMAHERISOA, 2004).
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