Alimentation du bétail laitier au Mali

Alimentation du bétail laitier au Mali

Les besoins de la production laitière 

Les besoins de la vache laitière et principe de l’alimentation des ruminants Pour vivre, les animaux sont soumis à un certain nombre d’exigences alimentaires. Ces exigences découlent des besoins énergétiques, des besoins protéiques, des besoins minéraux et des besoins en vitamines. 

 Les besoins énergétiques, protéiques et minéraux

 Selon Chesworth (1992), les besoins énergétiques d’entretien comprennent les besoins dus au métabolisme basal et les besoins dus aux dépenses de fonctionnement. Les besoins énergétiques de lactation dépendent de la quantité de lait produite et de sa composition (Agouze, 2000). Les besoins protéiques sont issus des processus de pertes de poils, usure des onglons, desquamation de l’épithélium cutané, sécrétion de sucs digestifs, d’enzymes, d’hormones et de production, etc. (Rivière, 1991). Le tableau 1 résume les besoins dont la couverture est une impérative pour une optimisation de la production laitière. Tableau 1 : Besoins de la vache laitière Besoins UFL MAD Ca P Entretien 0,0404 x poids métabolique 0,6 g /kg de poids vif 6 g /100 kg de poids vif 4,5 g de P/100 kg de poids vif Production 0,43 UFL/kg de lait 60 g par kg de lait 4 g de Ca/kg de lait 2 g de P/kg de lait Source : Rivière (1991) Les besoins énergétiques d’entretien doivent être majorés suivant que l’animal effectue un effort supplémentaire au pâturage ou non. Ils sont de l’ordre de 0,48 cal/km/kg de poids vif (Rivière, 1991) soit environ 0,026 UFL/km/100kg de poids vif. 

Les besoins vitaminiques

Chez les Ruminants, seules les vitamines liposolubles et en particulier les vitamines A, D et E sont indispensables dans l’alimentation. Les apports journaliers recommandés en ces vitamines pour la production laitière sont de l’ordre de 35000 UI par 100 kg de poids vif pour la vitamine A, de 1000 UI par 100 kg de poids vif pour la vitamine D et de 100 UI pour la vitamine E (Rivière, 1991). Ces besoins sont variables et doivent être réajustés en fonction du niveau de production. 

 Les besoins en eau

Les besoins en eau sont de 1,6 à 6,2 litres par kg de MS (Rivière, 1991). Ces besoins en eau augmentent aussi avec la production laitière et la température (Agouze, 2000). 

Principe de l’alimentation des ruminants

Pour couvrir ses besoins métaboliques quotidiens, le ruminant doit disposer d’un aliment susceptible de lui apporter l’énergie, les matières azotées, les minéraux et les vitamines en quantités suffisantes. Les quantités d’aliments qui peuvent être ingérées quotidiennement sont, particulièrement dans le cas des fourrages, limitées d’une part, par l’encombrement créé au niveau du rumen, d’autre part, par la capacité d’ingestion de l’animal. On traduit donc généralement la qualité de l’herbe en termes de valeur énergétique, de valeur protéique et d’ingestibilité, que l’on mettra en relation avec des besoins en énergie, en protéines et une capacité d’ingestion de l’animal (CIRAD, 2008). Ce principe d’alimentation des ruminants appelé rationnement, comprend une ration de base et une ration complémentaire. 

La ration de base

La ration de base est en général constituée de fourrages grossiers du pâturage ou bien des résidus de récoltes. Elle est constituée de fourrages frais ou conservés (foin et ensilage), de pailles, etc. En Afrique sub-saharienne en général et au Mali en particulier, ces fourrages sont de qualité médiocre en dehors de leur première phase de croissance (Bonnier et al., 2004 ; CIRAD, 2008). Ils ne permettent pas de couvrir les besoins d’entretien et de production des animaux. Cette carence nécessite de ce fait l’apport d’autres intrants plus riches (Bonnier et al., 2004). 

 La ration complémentaire

En raison de la pauvreté de la ration de base, les rations intègrent les intrants complémentaires, riches en énergie, protéines, minéraux et vitamines. Ces intrants, du fait de leur teneur nulle ou très faible en fibres sont appelés « concentrés » et constituent la ration complémentaire (CIRAD, 2008). La ration complémentaire est constituée de produits dérivés des céréales (Farine, son, etc.), des sous-produits agro-industriels (tourteaux d’oléagineux, mélasse, etc.), de l’urée, de fanes, des blocs constitués de minéraux et de vitamines, etc. (Matthewmann, 1996). La valeur alimentaire des principaux aliments disponibles en zones soudanosahéliennes est présentée dans le chapitre suivant. 4 Chapitre 2 : Composition des aliments et typologie des systèmes d’élevage 2.1 La composition des aliments La matière sèche (MS) de tout aliment se compose de matière organique (MO) et de minéraux. Pour une meilleure formulation des rations, il est indispensable de connaître les types d’aliments en fonction de leur valeur nutritive. Ainsi, les aliments sont classés en différents groupes à savoir les sources d’énergie, de protéines (azote), les minéraux et les vitamines. 

Les aliments sources d’énergie Ils se distinguent en fourrages, en céréales et leurs issus. 

Les fourrages Les fourrages sont caractérisés par la présence de fibres en quantité variable. Ils procurent le lest dans la ration et, selon la qualité, un peu d’énergie et de protéines. Ils apportent donc la matière et la structure nécessaire à l’optimisation des fermentations ruminales, productrices d’énergie (ATP) utilisable par la microflore ruminale. Leurs parois sont essentiellement composées de cellulose, d’hémicellulose et de lignine. Leur valeur alimentaire est donc moyenne à médiocre, alors que leur production en MS à l’hectare peut être élevée. Il existe de grandes variations de leur composition chimique suivant le cycle végétatif (Maiga, 2006). Les fourrages se distinguent en fourrages naturels et en fourrages cultivés. Les fourrages naturels sont constitués de foins et de pailles de brousse. Le foin est le produit obtenu par fanage de l’herbe verte. Le fanage consiste à couper l’herbe verte et à la faire sécher jusqu’à un taux de 80% de MS (Meyer et Denis, 1999). Il diffère de la paille par sa qualité (valeur alimentaire) qui est proche de celle de l’herbe verte. Cette qualité varie en fonction du stade végétatif de l’herbe au moment de la fauche, les conditions climatiques au moment de la fenaison et de la technicité avec laquelle elle a été séchée. Les fourrages cultivés sont constitués de résidus de récoltes de céréales. Ils sont constitués de tiges et des feuilles des graminées (maïs, mil, sorgho, etc.) pauvres en éléments nutritifs car ces derniers ont migré dans la graine. Lorsque les plantes de céréales sont ensilées, elles constituent une source alimentaire très riche en énergie pour les animaux, notamment la vache laitière. 

Les grains de céréales et les sous-produits agro-industriels (SPAI) 

– Les céréales et les sous-produits de meunerie : Ils sont constitués de graines de céréales, de sons de céréales et de farine basse de riz. Ce sont des compléments indiqués pour la complémentation d’une ration de base pauvre en énergie principalement (Rivière, 1991). Ils présentent l’avantage d’être autoproduits à 5 petites échelles dans des petites unités d’exploitations mais leur disponibilité est généralement liée à l’existence d’une industrie locale, des habitudes alimentaires des populations locales et à la pression de la demande (Amoussou, 2008). – La mélasse : La mélasse est un sous-produit de sucrerie, riche en énergie immédiatement fermentescible que l’on utilise mélangée avec de la paille pour être consommée dans une auge ou comme support pour administrer de l’urée en alimentation du bétail. Elle est disponible au Mali mais la proportion disponible pour l’alimentation animale est faible car elle est utilisée principalement par les industries d’aliment complet récemment installées qui l’incorporent comme intrants de production. La mélasse n’est pas accessible à tous les éleveurs maliens car elle est en grande partie utilisée pour la production d’éthanol au niveau de la société sucrière Sukala S.a. de Niono (Amoussou, 2008).

Table des matières

Introduction
Première partie: Synthèse bibliographique
Chapitre 1 : Les besoins de la production laitière
1.1 Les besoins de la vache laitière et principe de l’alimentation des ruminants
1.1.1 Les besoins énergétiques, protéiques et minéraux
1.1.2 Les besoins vitaminiques
1.1.3 Les besoins en eau
1.2 Principe de l’alimentation des ruminants
1.2.1 La ration de base
1.2.2 La ration complémentaire
Chapitre 2 : Composition des aliments et typologie des systèmes d’élevage
2.1 La composition des aliments
2.1.1. Les aliments sources d’énergie
2.1.1.1 les fourrages
2.1.1.2 Les grains de céréales et les sous-produits agro-industriels (SPAI)
2.1.2 Les aliments sources d’azote (protéines)
2.1.2.1 Les aliments grossiers source d’azote
2.1.2.2 les aliments concentrés source d’azote
2.1.3 Les sources de minéraux
2.1.4 Les sources de vitamines
2.2 Typologie des systèmes d’élevage en zone sahélo-soudanienne
2.2.1 Le système de pâturage
2.2.2 Le système de pâturage avec alimentation complémentaire
2.2.3 Le système de stabulation permanente (système intensif)
Chapitre 3 : Les contraintes à la production laitière et complémentation des aliments pour bétail
3.1 Les contraintes liées à la production laitière
3.1.1 Les contraintes climatiques et de la disponibilité fourragère
3.1.2 Les contraintes d’ordre génétique
3.1.3 Les contraintes liées à l’insuffisance de l’alimentation des animaux .
3.1.4 Les contraintes sanitaires
3.2 La complémentation des aliments pour bétail
3.2.1 Les principes de la complémentation
3.2.2 Effets de la complémentation sur la croissance et la production laitière
Deuxième partie : Recherche des alternatives au tourteau de coton
Chapitre 1 : Matériel et méthodes
1.1 Cadre d’étude
1.2 Zone d’étude
1.2.1 La situation géographique
1.2.2 Les caractéristiques physiques de la zone d’étude
1.2.3 Les caractéristiques socio-économiques et culturelles
1.3 Matériel de recherche
1.4 Méthode de collecte des données
1.4.1 Recherche bibliographique
1.4.2 Méthode d’échantillonnage
1.4.3 Enquête
1.4.3.1 Enquête exploratoire
1.4.3.2 Enquête proprement dite
1.5 Méthode de traitement des données
1.6 Méthode de calcul de la Production laitière permise (PLP)
1.7 Difficultés rencontrées
Chapitre 2 : Résultats et discussion
2.1 Identification de l’exploitant
2.2 Effectif des animaux et typologie de l’élevage
2.3 Stratégies locale d’alimentation des animaux
2.3.1 Les matières premières de la ration
2.3.2 Stratégie d’utilisation des aliments
2.3.3 Les Différentes combinaisons faites des matières première
2.4. Production et commercialisation du lait
2.5. Analyse de l’acceptabilité des intrants proposés par la recherche
2.5.1 La paille enrichie à l’urée
2.5.2 Les cultures fourragères
2.5.3 Le Foin
2.5.4 Le Soja
2.5.5 Le Sorgho sucré
2.5.6 Les céréales
2.5.7 La mélasse et le bloc mélasse-urée (BMU)
2.6 Evaluation de la production laitière permise par la stratégie paysanne
2.7 Essai d’enrichissement de la paille de brousse de la stratégie paysanne par l’urée
Chapitre 3 : Recommandations
3.1 Stratégies d’amélioration par une meilleure gestion du troupeau
3.2 Stratégies d’amélioration de l’alimentation des animaux
3.3 Stratégies d’amélioration par une meilleure gestion de la reproduction
3.4 Maîtrise de la santé animale
3.5 Meilleure gestion du terroir
Conclusion
Références bibliographiques
ANNEXES

 

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