Amélioration de la capture de boues de la Station de Traitement des Boues de Vidange (STBV) des Niayes, Dakar (SENEGAL)

Amélioration de la capture de boues de la Station de Traitement des Boues de Vidange (STBV) des Niayes, Dakar (SENEGAL)

L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est devenu aujourd’hui des questions préoccupantes dans les politiques internationales pour l’atteinte des objectifs du développement durable. En effet, ces secteurs connaissent de plus en plus une attention particulière et remarquable de la part des autorités gouvernementales des pays du monde en général et de l’Afrique subsaharienne en particulier. Cette attention se traduit par la tenue de plusieurs rencontres entre spécialistes et autorités étatiques à travers le monde dont l’objectif principal est d’améliorer l’accès à l’eau potable en quantité et en qualité suffisante, mais surtout à des services d’assainissement appropriés.

Entre 2000 et 2015, la proportion de la population mondiale utilisant des services d’assainissement améliorés est passée de 59 % à 68 %. Cela signifie que, en 2015, 4,9 milliards de personnes dans le monde utilisaient un service d’assainissement amélioré. Cependant, ce n’est pas le cas de 2,4 milliards de personnes ; parmi elles, 946 millions ne disposant d’aucune installation sanitaire ont continué à déféquer à l’air libre. La proportion des populations qui ont accès à des services d’assainissement améliorés en Afrique subsaharienne reste la plus faible parmi toutes les autres parties du monde. Mais néanmoins des progrès ont été notés avec 26% en 2000 et 30% en 2015 (ONU, 2015).La gestion hasardeuse des matières fécales et des eaux usées reste un risque majeur pour la santé publique et l’environnement (ONU, 2015).

Ces progrès sont le fruit de beaucoup d’efforts fournis à travers des politiques d’assainissement entrepris par les autorités des pays d’Afrique en partenariat avec le secteur privé. C’est ce qui a permis à l’Etat du Sénégal par le biais de l’Office National l’Assainissement du Sénégal (ONAS), de mettre en place, en 2011, avec l’appui financier de la Fondation Bill et Melinda Gates (FBMG), un programme pilote de vidange dans les zones périurbaines de la région de Dakar. Ce Programme a été précédé par un autre vaste Programme d’Assainissement des Quartiers Péri Urbains de Dakar (PAQPUD), qui est une sous-composante du Projet Eau à Long Terme (PELT). Ce projet a permis de couvrir 32 collectivités locales de la zone périurbaine et d’atteindre 22% des ménages non desservis par l’assainissement collectif (ONAS, 2014).

Toutefois, malgré tous les efforts consentis, force est de reconnaître que la filière des boues de vidange souffre encore de nombreuses insuffisances relatives à la pratique de la vidange manuelle, du dépotage sauvage pratiqué par certains vidangeurs. Par exemple, dans certaines zones de la banlieue dakaroise, qui abrite presque 2/3 de la population, lorsque les fosses sont pleines, plus de 50% de la population ont une fois eu recours à la vidange manuelle. Ces situations engendrent des conséquences souvent néfastes à la santé des populations et de l’environnement. En plus de ces pratiques, vu la quantité de plus en plus importante de boues produites à Dakar, l’ONAS avait des difficultés pour le traitement des boues dépotées dans les STBV. Pour régler ce problème, l’ONAS a, dans le cadre d’un Partenariat Public Privé (PPP), signé un contrat avec DELVIC SI pour l’exploitation de toutes les stations de traitement des boues de vidange de Dakar. Créée en 2013, DELVIC SI est une entreprise de droit sénégalais exclusivement dédiée à l’assainissement autonome en général et dans la problématique des boues .

Cette station qui devrait recevoir conformément à son dimensionnement 60m3/jour, reçoit actuellement plus de 500m3/jour ; ce qui constitue un excès qui serait à la l’origine des défaillances de décantation au niveau des bassins de sédimentation/épaississement. En effet, les bassins étant sous dimensionnés, les boues de vidange n’ont pas le temps nécessaire de séjour pour une bonne décantation ; ce qui explique une très grande quantité de boues dans l’effluent qui passe dans les bassins anaérobies. Dans un tel contexte, un traitement approprié par les méthodes chimiques pour accélérer et améliorer le processus de décantation des boues de vidange dans les bassins de sédimentation/épaississement est à préconiser. C’est dans un tel contexte que DELVIC SI envisage d’implanter une unité de coagulation/floculation avec comme coagulant le sulfate d’Aluminium qui serait un produit chimique capable d’accélérer le processus de décantation des boues de vidange.

Aspects institutionnels et réglementaires

Aujourd’hui l’accès à l’eau et à l’assainissement est devenu une préoccupation majeure pour l’Etat du Sénégal à l’instar de tous les gouvernements africains. En effet, « l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’Homme essentiel à la pleine jouissance de la vie », au même titre que le droit à l’alimentation ou à la santé. En dépit de cette reconnaissance du droit à l’eau par l’ONU (juillet 2010) et des progrès réalisés, la situation demeure déplorable car près de 800 millions de personnes n’ont pas accès à une source d’eau améliorée et 2,5 milliards sont privées de services élémentaires comme les toilettes ou les latrines. 80% de la population mondiale habite des régions où la sécurité de l’eau est compromise et chaque année, plus d’un (1) million d’enfants meurent suite à des maladies diarrhéiques (ONU ; 2010).

Les lits de séchage non plantés sont des lits simples et perméables, qui une fois chargés de la boue drainent la partie liquide et permettent la boue de sécher par évaporation. Le fond du lit de séchage est garni de conduites perforées qui drainent le lixiviat. Au-dessus des drains, il y a des couches de sable et de gravier qui reçoivent les boues et permettent au liquide d’infiltrer dans le drain. Les lits de séchage jouent un rôle de rétention physique des matières en suspension (MES) contenus dans la boue. Ce mécanisme est responsable de la formation du « dépôt de boue », à la surface du lit. Sous l’action des forces de gravité, l’eau libre contenue dans la boue est drainée vers le fond du lit, où un réseau de drains permet son évacuation. Ce mécanisme participe à la réduction du volume et au séchage des boues stockées sur le lit (Molle et al ; 2013).

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