ANALYSE DE LA COMMERCIALISATION DE LA PINTADE LOCALE

ANALYSE DE LA COMMERCIALISATION DE LA PINTADE LOCALE

ELEMENTS D’ANALYSE DE LA COMMERCIALISATION DE LA VOLAILLE LOCALE 

La commercialisation peut être définie comme une action délibérée de la part des producteurs d’utiliser des facteurs de production (capital, terre, travail) et autres technologies disponibles pour produire en vue d’échanger tout ou partie de cette production (Koné, 1997). En effet, la structure et l’organisation du marché, la politique de fixation des prix et les différents acteurs impliqués dans les flux commerciaux seront abordés comme éléments d’analyse de cette commercialisation. 

Commercialisation des pintades 

Organisation de la commercialisation

 La commercialisation des volailles locales (poulets, pintades, canards…) est surtout le domaine des femmes. Certains hommes se lancent dans cette activité surtout dans le commerce des pintades venant du nord du pays (Anpat, 2009). Cette commercialisation se fait dans les différents marchés de la capitale Lomé et ceux de l’intérieur. Les volailles locales sont vendues sur pied et les commerçants s’approvisionnent soit directement auprès des producteurs ou dans les marchés ruraux ou urbains chez les grossistes. Cependant certains producteurs apportent eux-mêmes les animaux directement aux revendeuses sur place dans les marchés (Anpat, 2009). 

 Circuits commerciaux 

Circuit court Il est caractérisé par un faible nombre ou une absence d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur et/ou une faible distance entre ceux-ci. Ainsi ce circuit selon Moustier (1999) permet aux producteurs de tirer une plus grande valeur ajoutée des produits commercialisés. En effet, certains producteurs envoient leurs volailles dans les marchés ruraux de leur localité ou dans le marché de la capitale pour les vendre soit directement aux consommateurs soit aux commerçants. Ce circuit est très fréquent dans la commercialisation des pintades surtout au nord du Togo (Anpat, 2009)

 Circuit long 

Dans le circuit long, la volaille fait l’objet de chaînes de vente relativement longues. Le profit est plus important au stade de détail en milieu urbain qu’au stade de collecte en milieu rural (Ossebi, 2011). Les coûts de transport pénalisent plus les producteurs ruraux que les producteurs urbains, parce que les négociations entre producteurs et commerçants dépendent étroitement de la distance du lieu de production au marché urbain. De plus, des liens étroits de fidélisation existent entre fournisseurs et distributeurs (Moustier, 1999)

 Acteurs de la commercialisation au Togo

 La filière d’approvisionnement et de commercialisation de la volaille du secteur traditionnel comprend une série d’acteurs qui sont en général des producteurs, des 8 commerçants, des collecteurs, des intermédiaires et des consommateurs (Ouedraogo et Zoundi, 2001). Au Togo, comme l’indique la figure 3, la sous-filière pintade locale implique plusieurs acteurs notamment : Producteurs Ce sont les éleveurs ruraux de volailles traditionnelles qui pratiquent un mode de production extensive avec peu d’intrants. Ces producteurs vendent leurs produits directement aux consommateurs ou à des intermédiaires sur le marché (Anpat, 2009). La majorité des producteurs de pintades locales se retrouvent dans la région des savanes avec environ 60 % de l’approvisionnement au Togo (Dao, 2011). Collecteurs ruraux Ce sont généralement des personnes qui cherchent à diversifier leurs activités économiques. Ils parcourent les villages et les marchés ruraux pour acheter les pintades et les œufs auprès des producteurs et les livrer aux grossistes ou les diriger vers les marchés urbains tels que dans la capitale où les prix de vente sont plus intéressants. Certains collecteurs agissent aussi en tant qu’intermédiaires au service des grossistes. Grossistes En général, ils achètent les pintades avec les collecteurs ruraux ou directement chez les producteurs. Les collecteurs ruraux acheminent les pintades vers les grossistes qui sont très souvent installés dans les marchés ruraux. Lorsque l’effectif est important (100 à plus de 500 têtes), ces derniers les mettent dans des cages d’environ 50 à 80 sujets pour les acheminer vers la capitale. Ils ont pour principaux clients les revendeurs urbains, mais ils livrent également les pintades aux détaillants de même qu’aux consommateurs Revendeurs urbains Ils sont souvent en relation avec le producteur, le grossiste et/ou le collecteur qui convoient les pintades par le bus afin qu’ils les récupèrent pour la vente en gros et en détail. A Lomé, on les retrouve sur place au marché de « Gbossimé » ou dans les carrefours pour s’approvisionner parfois chez les collecteurs ruraux ou chez les producteurs ayant acheminé par eux-mêmes les pintades vers le lieu de rencontre. Détaillants C’est le groupe le plus important en terme d’effectif. On y rencontre différentes tranches d’âge et différentes catégories socioprofessionnelles. Les détaillants se rencontrent dans les marchés et points de vente précis où ils vendent leurs volailles aux consommateurs que sont les ménages (Ouedraogo et Zoundi, 2001). Consommateurs Ils sont au bout de la chaîne. Leur niveau de revenu va influencer la demande en produits agricoles notamment la volaille sur le marché. Ainsi, Issa et al. (2010) estime qu’une forte ou faible demande des produits agricoles, notamment les poulets traditionnels a une incidence sur la production. 9 Flux commercial important Flux commercial moins important Flux commercial très faible Figure 2 : Circuits simplifiés de commercialisation des pintades locales au Togo 

 Marché à volaille et politique des prix

 Marché à volaille 

Le marché de produits avicoles est très actif entre la campagne (essentiellement productrice) et la ville (essentiellement consommatrice). Les animaux issus de l’élevage villageois sont transportés vivants sur les places de marchés où les vendeurs de volailles occupent une aire aménagée en accord avec les services de la mairie. Il existe au Togo des marchés reconnus comme étant spécialisés dans le commerce de la volaille. Braillon (1999) a classé les marchés de volailles villageoises du Togo en fonction de leur taille, du nombre d’opérations marchandes subies, de l’importance de la spéculation, du type de vendeurs ou d’acheteurs et de la fréquence d’animation hebdomadaire. On distingue:  Les marchés de collecte, de taille modeste dans lesquels les collecteurs locaux et les paysans viennent vendre leurs animaux. A ce stade, l’animal n’a généralement fait l’objet d’aucune opération marchande depuis le lieu de production. Les acheteurs sont essentiellement des collecteurs régionaux et il est rare que ce marché ait lieu plus d’une fois par semaine. La spéculation y est très souvent faible ;  Les marchés de regroupement qui sont des marchés de taille plus importante avec une fréquence hebdomadaire au minimum. Les volailles qui y sont vendues proviennent essentiellement des collecteurs régionaux; elles ont connu à ce stade au moins une opération marchande. Dans cette catégorie se rencontrent les marchés frontaliers et les marchés des villes importantes (capitales de région et de préfectures). La spéculation y est moyennement élevée ;  Les marchés de débouché final dans lesquels se réalise généralement la dernière opération marchande. Ils ont lieu tous les jours et il y règne une très forte spéculation. 

 Politique des prix 

Au Togo, la fixation des prix dans les marchés de la volaille n’obéit à aucune réglementation. Elle est fonction de la situation générale du marché, elle-même tributaire du libre jeu entre l’offre et la demande. Aussi, le prix d’achat, le coût du transport, les charges indirectes et la marge bénéficiaire sont-ils autant de critères qui influencent le prix du marché de la volaille (Ossebi, 2011). Il faut noter que la période de l’année intervient aussi bien dans la disponibilité des volailles que dans la fixation du prix. Au cours de la dernière décennie, les prix de vente des deux volailles les plus commercialisées au Togo ont sensiblement varié allant de 1423 F CFA à 2235 F CFA pour la poule et 1803 F CFA à 2679 F CFA pour la pintade sur pied d’après les statistiques de la DGSCN en 2014 (figure 2).

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ELEVAGE AU TOGO
Chapitre I : IMPORTANCE ECONOMIQUE DE L’ELEVAGE ET AVICULTURE TRADITIONNELLE
I.1 Contribution de l’élevage à la croissance économique .
I.2 Aviculture traditionnelle
I.2.1 Races de pintades locales exploitées au Togo
I.2.2 Caractérisation des systèmes d’aviculture traditionnelle au Togo
I.2.3 Importance de l’aviculture traditionnelle
I.2.3.1 Importance socioculturelle
I.2.3.2 Importance économique
I.2.3.3 Importance alimentaire
I.2.4 Contraintes de l’aviculture traditionnelle
I.2.4.1 Contraintes zootechniques
I.2.4.2 Contraintes alimentaires et sanitaires
I.2.4.3 Contraintes commerciales
Chapitre II : ELEMENTS D’ANALYSE DE LA COMMERCIALISATION DE LA VOLAILLE LOCALE
II.1 Commercialisation des pintades
II.1.1 Organisation de la commercialisation
II.1.2 Circuits commerciaux
II.1.2.1 Circuit court
II.1.2.2 Circuit long
II.1.3 Acteurs de la commercialisation au Togo
II.2 Marché à volaille et politique des prix
II.2.1 Marché à volaille
II.2.2 Politique des prix
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA COMMERCIALISATION DE LA PINTADE LOCALE (Numida meleagris) DANS LA COMMUNE DE LOME
Chapitre 1 : MATERIEL ET METHODES
I.1 Zone et période d’étude
I.2 Echantillonnage
I.3 Concept utilisé
I.4 Déroulement de l’enquête
I.4.1 Enquête exploratoire
I.4.2 Enquête transversale ou ponctuelle
I.4.3 Collecte, traitement et analyse des données
I.5 Limites de l’étude
Chapitre 2 : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
II.1 Présentation des résultats
II.1.1 Caractéristiques socioéconomiques des commerçants
II.1.1.1 Age et statut matrimonial
II.1.1.2 Raisons d’entrée, ancienneté dans l’activité et son importance
II.1.1.3 Statut dans l’activité et Assistance
II.1.1.4 Typologie des acteurs
II.1.1.5 Répartition des acteurs en fonction de l’origine, du sexe et de l’ethnie
II.1.1.6 Répartition des acteurs en fonction de l’organisation sur le marché, des cotisations, du niveau d’instruction et de l’âge
II.1.2 Pratiques d’achat et d’approvisionnement des acteurs en pintade locale
II.1.2.1 Lieux et fréquence d’achat des pintades
II.1.2.2 Moyens, coûts de transport et mortalités
II.1.2.3 Effectif de pintades locales généralement achetées et prix unitaire
II.1.2.4 Modalités d’achat et de règlement du transport des pintades
II.1.3 Gestion technico-économique de la vente
II.1.3.1 Effectif de pintades locales généralement vendues et prix unitaire
II.1.3.2 Modalités de vente des pintades
II.1.3.3 Autres animaux commercialisés
II.1.3.4 Charges liées à la commercialisation des pintades locales
II.1.3.5 Coût total d’achat et de vente mensuels des pintades par acteur
II.1.4 Analyse de la rentabilité
II.2 Discussion
II.2.1 Caractéristiques socioéconomiques de l’échantillon
II.2.2 Analyse du système d’approvisionnement et de vente
II.2.3 Rentabilité liée au commerce de la pintade locale
II.3 Recommandations
II.3.1 A l’ endroit de l’Etat
II.3.2 Aux commerçants
II.3.3 Aux chercheurs
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE

 

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