Madagascar est classé parmi les pays les plus pauvres avec un PNB par habitant d’environ 242,8 dollars , ce qui est largement inférieur au seuil de pauvreté évalué à 1 dollar/ personne/ jour . Le pays se retrouve au 147ème rang sur 174 pays pour un IDH égal à 0,453 . A Madagascar, la pauvreté reste un phénomène essentiellement rural. Le milieu rural présente un taux de pauvreté de plus de 80% et abrite en tout 83% de la population pauvre au niveau national .

Madagascar est un pays essentiellement agricole, le développement du pays devra ainsi passer inévitablement par l’agriculture. Le développement rural constitue de ce fait une priorité pour le gouvernement malagasy . Cette volonté s’est matérialisée au cours de ces dernières années par la mise en œuvre de différents projets/programmes visant à accroitre le revenu des producteurs ruraux. Les objectifs et les activités de ces projets/programmes démontrent une tendance pour la stratégie de l’agri business ; ils consistent surtout au développement de l’entreprenariat au sein du secteur agricole par la professionnalisation des producteurs et l’orientation vers le marché.

De nombreux producteurs se professionnalisent dans l’élevage de poules pondeuses, surtout dans la zone périphérique d’Antananarivo où se concentrent plus de 80% de la production nationale . Cette activité compte 25% d’éleveurs professionnels qui assurent 77% de la production de la ville d’Antananarivo et de ses périphéries . De 1990 à 2003, la filière a connu un fort développement avec des effectifs qui sont passés de 300 000 à 760000 têtes . Face à cet accroissement de la production, la maîtrise du marché s’impose compte tenu que les problèmes de vente et de marketing expliquent 11% de l’échec des entreprises . Toutefois, les connaissances sur le marché des œufs restent très limitées, notamment dans la commune urbaine d’Antananarivo qui constitue un énorme potentiel avec ses 930000 habitants. Les paramètres à considérer pour le bon développement de la filière compte tenu des caractéristiques de la demande ne sont explicités nulle part. Les principales questions qui se posent sont : (i) comment se présente la consommation en œufs des ménages de la capitale? (ii) quels sont les déterminants de la consommation ? (iii) quelles catégories de consommateurs existe-t-il pour la filière poules pondeuses?

La méthodologie adoptée comporte trois étapes : l’enquête exploratoire, l’enquête formelle et l’analyse des données.

Enquête exploratoire 

L’enquête exploratoire se caractérise par une revue de la littérature existante. La bibliographie effectuée concerne la filière en général et principalement les méthodologies adoptées dans des études similaires. Une attention a été particulièrement accordée aux modèles et outils utilisés dans les études anhtérieures portant sur la consommation de produits agricoles. Cette étape a permis de définir les variables à observer, lesquelles vont servir à l’élaboration du questionnaire.

Enquête formelle 

Elaboration du questionnaire
L’élaboration de questionnaire est nécessaire afin de recueillir les déclarations des ménages sur les variables d’analyse. Le questionnaire a été élaboré en fonction des objectifs de recherche et en tenant compte des résultats de l’enquête exploratoire. Il est organisé en trois grandes parties portant sur :

– la consommation d’œufs : les informations recherchées concernent les fréquences de consommation, la quantité hebdomadaire consommée, les préparations associées aux œufs ;
– le comportement d’achat : les informations recherchées portent sur les points de vente fréquentés, les fréquences d’achat, les critères de choix ;
– les caractéristiques du ménage : il s’agit de recueillir des informations sur le revenu mensuel, la taille du ménage, le type de logement .

Echantillonnage par la méthode des quotas
Afin de permettre l’extrapolation des résultats sur toute la population étudiée, un échantillonnage des ménages enquêtés est effectué. La taille de l’échantillon a été limitée à 200 ménages à cause de contraintes budgétaires et temporelles. Le taux d’échantillonnage est certes faible (0,02%) mais le degré de liberté est largement supérieur à 30 qui représente la valeur minimale pour qu’une analyse statistique soit valable.

La méthode des quotas a été utilisée pour la constitution de l’échantillon, la même approche empruntée par ANDRIAMAHEFAZAFY M. (2003) pour l’étude du marché de lait dans la commune urbaine d’Antananarivo. Le principe de cette méthode consiste à diviser la population en sous ensembles qui doivent être représentés dans les mêmes proportions au niveau de l’échantillon. La détermination des quotas s’est basée sur le type de logement car ce critère reflète le mieux les caractéristiques socio-économiques des ménages. MANKOR A. a également considéré ce critère pour établir un échantillonnage dans le cadre d’une étude de la consommation de viande dans la ville de Dakar en 2001.

Près de la moitié des enquêtés habite des maisons individuelles de type traditionnel, l’autre moitié regroupe les ménages habitant les studios, les appartements, les villas et les autres types d’habitation. Le choix des ménages s’est effectué de manière aléatoire dans les différents fokontany de la commune urbaine d’Antananarivo.

Réalisation d’enquête auprès des ménages
Des entretiens individuels ont été réalisés auprès de 200 ménages des fokontany suivants : Ambanidia, Mandroseza, Anjohy, Tsiadana, Analamahitsy, Ampasapito et Nanisana. Le choix des fokontany enquêtés correspond à un tirage aléatoire. Néanmoins, les enquêtes ont été menées tout en respectant le plan d’échantillonnage établi et réalisées durant la période du mois de Novembre 2008.