Analyse de La politique budgétaire en Algérie

Analyse de La politique budgétaire en Algérie

L’Algérie est un important exportateur d’hydrocarbures. L’Algérie dispose des huitièmes plus grandes réserves de gaz prouvées dans le monde. Les prix pétroliers, à 20 dollars US le baril en 2000, ont franchi le cap des 40 dollars US en 2004 et ensuite des 50 $EU en 2005. Avec le maintien de prix élevés, la croissance économique de l’Algérie s’est située en moyenne aux environs de 5 pour cent. Grâce au pactole pétrolier, la position budgétaire s’est améliorée de façon significative. Le solde du budget du gouvernement central est passé d’un déficit global de 2 pour cent du PIB en 1999 à un surplus de 14 pour cent en 2005. Les recettes budgétaires ont augmenté, passant de 30 pour cent du PIB en 1999 à 41 pour cent en 2005. Parallèlement, les dépenses ont diminué, de 31 pour cent du PIB en 1999 à 27 pour cent en 2005. Les autorités ont tiré parti de l’espace budgétaire élargi pour faire des paiements anticipés au titre de la dette extérieure et pour financer un important programme d’investissement public le Programme complémentaire de support à la croissance (PCSC)— pour développer les services publics et faire face aux retards enregistrés dans la réhabilitation de l’infrastructure. Grâce aux remboursements anticipés, l’Algérie est actuellement un pays créditeur net vis-à-vis du reste du monde, avec un ratio de la dette extérieure rapporté au PIB calculé à 17 pour cent en 2005, contre 80 pour cent du PIB en 1994. Avec l’incorporation du portefeuille du programme précédent (Programme de soutien à la relance économique— PSRE) et l’inclusion de nouveaux programmes, l’allocation initiale du PCSC est passée à environ 114 milliards de dollars US projetés pour 2005–09.

Ceci représente plus de 115 pour cent du PIB de 2005. Le taux d’investissement public de l’Algérie se situe à plus de 10 pour cent du PIB et se maintiendra à un niveau élevé au cours des trois prochaines années. Ce niveau est parmi les plus élevés au monde lorsqu’on le compare à la moyenne de moins de 4 pour cent du PIB dans les pays de l’OCDE, moins de 5 pour cent du PIB en Amérique latine, et moins de 8 pour cent du PIB dans les pays asiatiques. Le PCSC peut contribuer à consolider et améliorer les grandes réalisations sociales. L’Algérie a enregistré d’importants succès au niveau de l’universalisation de l’enseignement primaire et de l’expansion de l’accès aux autres niveaux de l’éducation. L’accès physique aux installations de santé se situe à 98 pour cent, et l’ensemble de la population bénéficie de la couverture financière pour les services de soins de santé assurés par le secteur public. Ainsi, à l’exception de la mortalité maternelle, tous les Objectifs de développement pour le millénaire (ODM) seront-ils vraisemblablement atteints d’ici 2015. Et pourtant, l’Algérie se trouve actuellement à un carrefour important. Alors que l’ambitieux PCSC progresse, le pays est confronté à un défi fondamental : le créneau d’opportunités sera-t-il exploité à l’appui d’une croissance à long terme de l’économie et de l’emploi et d’un développement social permanent, —ou sera-t-il perdu pour des raisons d’inefficacité, de gaspillage, et de corruption ?

D’une part, les chapitres sectoriels couvrent de multiples thèmes allant bien au-delà de la revue élémentaire des schémas des dépenses publiques, ce qui enrichit l’analyse. D’autre part, l’existence de lacunes au niveau des données, en termes de leur qualité et disponibilité, limite la couverture traditionnelle. Ainsi, elle ne traite pas de l’impact distributif des dépenses publiques, du rôle de la fonction publique dans l’efficacité des services publics, et de l’évaluation d’options stratégiques pour l’utilisation des ressources des hydrocarbures. La Banque mondiale n’a pas été en mesure d’obtenir les données de l’enquête auprès des ménages de 2000 qui lui auraient permis de réaliser une analyse d’incidence de l’impact distributif des dépenses publiques. Ainsi, les conclusions concernant l’impact d’équité du PCSC sont-elles peu nombreuses (quoique suggestives) et elles sont présentées dans les chapitres sectoriels du rapport. Pour ce qui est de la fonction publique, les données sont particulièrement rares, ce qui implique un effort soutenu allant au-delà du cadre du présent exercice. Enfin, bien qu’il soit fait mention d’utilisations alternatives des recettes des hydrocarbures dans les sections consacrées à la pérennité budgétaire, notre étude se limite strictement aux objectifs généraux de l’économie Algérienne. L’Algérie a adopté une formulation budgétaire prudente, tout en gérant bien ses ressources pétrolières. Malgré les prix pétroliers élevés, le Gouvernement a adhéré à une pratique conservatrice : le prix pétrolier de référence du budget a été de 19 dollars US le baril alors que les prix pétroliers moyens ont en fait été supérieurs à 45 dollars US le baril en 2004 et 2005. Les recettes pétrolières excédentaires alimentent le Fonds de régulation des recettes (FRR). Une saine gestion des recettes des hydrocarbures a également été renforcée en arrêtant des règles qui empêchent le FRR de financer directement le déficit budgétaire hors hydrocarbures. En dépit du succès remporté pour accumuler les réserves, le prix pétrolier de référence au budget devrait être revu et fixé à un niveau plus réaliste. Le FRR atteint une limite au niveau de sa capacité de financement du remboursement anticipé de la dette et devrait être converti en un compte d’épargne et de financement totalement intégré au budget.

 

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