Bilan de l’intégration des deux tests dans le dispositif de lutte contre la Tuberculose bovine

Bilan de l’intégration des deux tests dans le dispositif de lutte contre la Tuberculose bovine

Evaluation de la situation en Dordogne suite à l’utilisation du test IFNγ après une IDS non-négative (2007-2009) 

Amélioration de la prophylaxie et de la détection des foyers 

Bien que le nombre de foyers ait diminué à partir de 2008 (foyers : 29 en 2006, 24 en 2007 et 13 en 2008), il est resté élevé et stagne à ce jour (foyers : 13 en 2009 et 15 en 2010 (mai)). Comme le pic des foyers était antérieur à la mise en place du protocole basé sur le test IFNγ,ce test n’était donc pas à l’origine de l’augmentation du nombre de foyers détectés en Dordogne. En effet, comme nous l’avons précisé précédemment, une adaptation locale du rythme des prophylaxies dans les communes des cheptels infectés (sans arrêté préfectoral, mais avec une adhésion des éleveurs) avait contribué à la découverte d’un grand nombre de foyers en 2006 (12/29 en prophylaxie). Cet accroissement était donc la résultante d’une meilleure efficacité de la prophylaxie et non d’une progression de l’infection. La preuve objective provient de la comparaison du nombre d’élevages suspects (cheptels suspendus) suite à une IDS nonnégative, avant et à partir de 2006 (en 2005 sur 60 élevages suspendus, 4 détectés en prophylaxie et 6 en abattoir alors qu’en 2006 sur 87 élevages suspendus, 12 détectés en prophylaxie et 8 en abattoir, tableaux II.3.1 et II.3.2) (Cf. Figure II.3.2). Ceci montre aussi que le protocole basé sur le test IFNγ n’a donc pas été à l’origine de l’augmentation du taux de déclaration des cheptels à IDS non-négative. Par ailleurs, les tableaux II.3.1 et II.3.2 montrent que depuis 2006, le dépistage des foyers est principalement réalisé en prophylaxie (4 en 2005, 12 en 2006, 18 en 2007, 11 en 2008, 10 en 2009, tableau II.3.2), comme en témoigne le maintien puis la baisse de détection des foyers dépistés à l’abattoir (6 en 2005, 8 en 2006, 5 en 2007, 2 en 2008, 3 en 2009, tableau II.3.2) ; par comparaison, entre 2002 et 2005 la détection des foyers était quasi-exclusivement en abattoir, tableau I.2.4). On peut observer sur la figure II.3.1, un pic correspondant aux cheptels détectés en prophylaxie en 2007 (18/24, tableau II.3.1). Ceci est la conséquence du renforcement des mesures de prophylaxie (Arrêté préfectoral (AP) du 19 décembre 2006) appliqué depuis 2007 pour tout le département et sur tous les bovins de plus de 18 mois (campagne 2006-2007 : 95 % des cheptels bovins tuberculinés alors que 50 % pour les années précédentes). De plus, la définition en 2008 d’une « zone à risque » où la prophylaxie est obligatoire chaque année (AP 21 novembre 2007) a renforcé le système de surveillance. 

Rôle clé du protocole IFNγ dans le maintien des déclarations des cheptels IDS non-négatifs 

La mise en place du test IFNγ s’est avérée indispensable pour éviter une baisse de motivation des acteurs, engagés antérieurement dans un ensemble de résolutions visant à une meilleure détection des élevages infectés, grâce à un raccourcissement très important des délais. Ainsi, le nombre de cheptels déclarés à IDS non-négatives s’est maintenu depuis 2006 ce qui n’aurait peut-être pas été le cas sans le protocole IFNγ permettant une requalification rapide des cheptels négatifs au test. En effet, entre 2007 et 2010, environ 71 % (412/ 579, tableau II.3.2) des cheptels requalifiés l’ont été grâce au test IFNγ, soit directement après une IDS non-négative, dans un délai de quelques jours suivant l’IDS (délai moyen en 2007 de 11 jours), contre 6 semaines minimum dans la procédure réglementaire basée sur l’IDC. Le protocole IFNγ a donc répondu aux attentes des éleveurs : réduire le temps de suspension des cheptels car les conséquences économiques (et psychologiques) subies par les éleveurs sont proportionnelles à ce délai, et sont d’autant plus importantes si le cheptel est laitier ou bien labellisé. Avec un délai moyen actuel de suspension de moins d’une semaine, les répercussions sont donc minimes pour  l’éleveur et par conséquent, la déclaration d’un bovin non-négatif en IDS n’est plus pénalisante pour un cheptel indemne. 

Réduction du nombre d’abattages diagnostiques

 En raison du renforcement des mesures de détection à partir de 2006, le nombre de cheptels suspendus a augmenté de façon importante. Subséquemment, entre 2005 et 2006, le nombre d’abattages diagnostiques (bovins) a également fortement augmenté (Tableau II.3.2). Avec la mise en place du protocole IFNγ en 2007 (campagne prophylactique 2006-2007) et le dépistage par IDS généralisé sur l’ensemble du département, le taux de déclaration des IDS non-négatives a continué à augmenter (Tableau II.3.2). Toutefois, de 2007 à 2009 comme 63 % (308 cheptels requalifiés après test IFNγ négatif / [(450 requalifiés + 39 infectés) =489 cheptels suspendus par IDS], tableau II.3.2) de ces cheptels ont été retrouvés négatifs au test IFNγ et requalifiés directement, seuls les cheptels IFNγ positifs (et les susceptibles avec un résultat divergent) ont été soumis à l’IDC, soit environ 37 % (100 % – 63 %) des IDS au lieu de 100 %. Le taux de cheptels infectés parmi les non-requalifiés (par le test IFNγ) soumis à l’IDC a donc augmenté en 2007 (données non présentées), ce qui permettait de rentabiliser la suite de la procédure mais entraînait une diminution des abattages diagnostiques (Tableau II.3.2). Ceci explique pourquoi le nombre d’abattages diagnostiques a chuté (84 bovins en 2006 versus 40 et 37 en 2007 et 2008, [données GDS 24 extraites de Ripoche M., 2009]) alors que le nombre de cheptels déclarés à IDS non-négatives a augmenté (125 en 2006 vs 172 en 2008, données GDS 24 extraites de Ripoche M., 2009). 

Evaluation de l’utilisation du test PCR IS6110 en temps réel en Dordogne (2006- 2009) 

Depuis la fin d’année 2006 au milieu d’année 2009, la méthode PCR était systématiquement utilisée en Dordogne alors que son résultat n’était pas employé pour confirmer ou infirmer le diagnostic de Tb. Toutefois, il permettait le plus souvent de conforter le diagnostic de tuberculose, et ses conséquences (abattage total du cheptel), qui reposait à l’époque sur une IDC non-négative associée à l’observation de lésions tuberculeuses sur un même animal confirmées par un résultat positif en histologie, ce diagnostic étant fréquemment contesté par l’éleveur. De même, dans le cas de découverte d’abattoir, un résultat positif concordant avec l’histologie permettait d’apporter une garantie supplémentaire dans la qualité du diagnostic et par conséquent, l’attente du résultat bactériologique était mieux supportée. Certaines décisions (abattage diagnostique, abattage total) ou l’attente du résultat bactériologique étaient donc mieux acceptées grâce à l’association bénéfique de la PCR à l’histologie, dont cette méthode compense le manque de spécificité, tout en donnant un résultat aussi sensible que la bactériologie mais dans un délai largement plus rapide. Dans le cas de résultats positifs en PCR mais négatifs en histologie alors, la PCR permettait d’orienter le diagnostic et d’inciter à la réalisation d’IDC sur le cheptel, en attendant la confirmation bactériologique. 

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