Cadre général de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba

Cadre général de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba

Située entre le Sud-est du Sénégal et le Sud-ouest du Mali, la boutonnière de Kédougou- Kéniéba couvre une superficie de 16000 Km2 et est exclusivement constituée de formations birimiennes mises en place aux environs de 2,2 à 2 Ga, au cours de l’orogénèse éburnéenne. Elle est limitée à l’Ouest par la Chaîne hercynienne des Mauritanides. Au Nord tout comme à l’Est, la boutonnière est recouverte par les terrains néoprotérozoïques et paléozoïques épicontinentaux du Bassin intracratonique de Taoudéni. Sur le plan lithostratigraphique, des auteurs comme Bassot, 1966 et 1987, Bessoles, 1977 reconnaissent deux ensembles qui d’Ouest en Est constituent le supergroupe de Mako majoritairement volcanique, et le supergroupe de Dialé-Daléma constitué essentiellement de formations sédimentaires et volcano-sédimentaires.

D’un point de vue lithologique, on recense principalement au niveau de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba, des ceintures de roches vertes volcaniques, des volcano-sédiments mais également des roches sédimentaires, l’ensemble servant d’encaissant à différents plutons en l’occurrence le batholite de Badon Kakadian pour le supergroupe de Mako et le batholite de Saraya pour le supergroupe de Dialé-Daléma.

Les ensembles lithostructuraux de la boutonnière

Il se situe dans la partie occidentale de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba et comprend des termes volcaniques et volcano-sédimentaires. En plus du batholite de Badon Kakadian, le supergroupe de Mako est, en outre, intrudé par d’autres plutons syn à tarditectoniques, de moindre ampleur. Il s’agit des massifs de Tinkoto, de Mamakono, de Soukountou définis par Witschard, 1965 et Bassot, 1966, Guèye et al, 2008. Le volcanisme du supergroupe de Mako est considéré comme bimodal avec à la base des basaltes d’affinité tholéitique datés de 2,185 à 2,135 Ga et disposés en coussins ou pillows. Ces derniers sont associés à des péridotites, des rhyodacites, des rhyolites, des andésites mais aussi, plus généralement, à des faciès gabbroïques, quelque fois interstratifiés.

L’origine des roches volcaniques de ce supergroupe a fait l’objet de nombreuses études géochimiques dont les postulats sont tout aussi variés. En effet, Bassot, 1966 ; Dioh, 1986 et Fabre, 1987 stipulent que celles-ci proviennent de rides médio-océaniques là où d’autres comme Dia, 1988 ou Diallo, 1994 pensent que ce type de volcanisme est symptomatique de celui des arcs insulaires, hypothèse confirmée par Pawlig et al (2006). Dans l’ensemble, le supergroupe de Mako présente un métamorphisme de type schiste vert avec comme paragénèse hydrothermale : chlorite-épidote-calcite-quartz-actinote. Exception est cependant faite dans de rares régions comme la zone de Sandikounda-Sonfara où l’on note un métamorphisme de haut degré (Guèye et al, 2008).

Le Supergroupe de Dialé-Daléma

Il est localisé à l’Est de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba et est caractérisé par des termes sédimentaires de type plateforme principalement représentés par des formations carbonatées (Bassot, 1987). On distingue la série de Dialé et celle de la Daléma séparées l’une de l’autre par le batholite syntectonique de Saraya daté à 2,08 Ga par Hirdes et Davis, 2002. La série de Dialé renferme des formations à faible degré de métamorphisme (zéolite à schiste vert) et déposées d’après Bassot, 1966 et Diallo, 1983, dans un domaine épicontinental. Ces formations essentiellement détritiques comprennent des grauwackes, des grès, des pélites, des arkoses, des conglomérats, des marbres, des schistes graphiteux. On y trouve par ailleurs des carbonates avec quelques marbres notamment ceux de Bandafassi, de Tiokoye et d’Ibel.

Située plus à l’Est, la série de Daléma présente elle, une sédimentation plus franche et correspond à un domaine sédimentaire plus profond. On y trouve un imposant groupe inférieur épais de 2000m et correspondant à un ensemble détritique avec des passées de carbonates. Il s’agit des calcaires de Wassangara, de Ylimalo et enfin de Linguékoto. Ce groupe inférieur est ensuite surmonté par une épaisse pile de roches (8000 à 10000m) constituée par des grauwackes, des schistes, des grès, des quartzites, des argilites, des pélites et enfin des conglomérats. En plus de cette séquence sédimentaire, la série de Daléma comprend également un ensemble hypo-volcanique mais plus nettement un ensemble intermédiaire à acide avec des micro-tonalites et des micro-diorites. En remarque, les rares termes basiques existant, sont sous forme d’enclaves dans les unités sédimentaires. On note l’existence de phénomènes d’hydrothermalisme avec un plutonisme essentiellement granitique avec notamment le granite à clinopyroxènes de Boboti daté à 2,072 Ga. Pour ce qui est du massif de Saraya daté à 2,079 Ga (Hirdes et Davis, 2002) et qui se situe essentiellement entre les deux séries, on note principalement sur le plan lithologique des granodiorites à biotites et des leucogranites à muscovite. Il a en outre, été démontré que le groupe supérieur de la Daléma serait affecté par des phénomènes d’altération dominés par une albitisation mais surtout une tourmalinisation plus intense. La figure 2 ci-après présente les différents ensembles lithologiques de la BKK.

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