CADRE PHYSIQUE DE LA ZONE D’ETUDE ET CONTEXTES GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE

Le bassin Sénégalo-mauritanien est un bassin transfrontalier entre le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée Conakry (Figure1). Formé durant la période Méso-Cénozoïque, le bassin s’est mis en place lors de la distanciation de deux plaques de l’Afrique et de l’Amérique du Sud au Jurassique. Il est limité au Nord par la Dorsale de Réguibat en Mauritanie, à l’Est par les Mauritanides et en fin au Sud par le bassin Paléozoïque de Bové (Sarr, 2019). Il s’étend sur environ 1400 km du Nord du Cap Barbas en Mauritianie, au Sud de Bissau en Guinée-Bissau, à travers le Sénégal et la Gambie. Sa plus grande largeur se situe à la latitude de Dakar (560 km) et sa superficie est de l’ordre de 340 000 km2 (Bellion, 1987). Le Sénégal est un pays plat dans l’ensemble car une bonne partie de sa superficie est située en dessous de 50 mètres. Les altitudes maximales sont enregistrées au Sud-Est du pays sur le contrefort du Fouta Djalon, à la frontière avec la Guinée Conakry où les monts Bassari culminent à 581 mètres. La côte est généralement basse et sablonneuse sur laquelle débouche quatre estuaires importants (Sénégal, Sine Saloum, Gambie et Casamance). On note la présence des systèmes dunaires du littoral qui forment avec les estuaires, les niayes et les mangroves la zone attractive du littoral (figure 2).

Végétation et sols

Contexte climatique Le climat du Sénégal est influencé par I’alternance de trois flux dont les déplacements sont facilités par la platitude du relief. Le premier flux est représenté par l’alizé maritime issu de l’anticyclone des Açores, de direction nord à nord-est. L’alizé maritime est constamment humide, frais voire froid en hiver, et marqué par une faible amplitude thermique diurne. Son domaine est une frange côtière qui s’amenuise au Sud avec la remontée de la mousson, mais qui se maintient pendant presque toute l’année au nord du Cap-Vert ;  L’harmattan, de direction Est dominante, branche finissante de l’alizé continental sahélien, est caractérisé par une grande sécheresse liée à son long parcours continental, et par des amplitudes thermiques très accusées ; frais ou froid la nuit, il est chaud à torride le jour. Il transporte souvent en suspension de fines particules de sable et des poussières qui constituent la ―brume sèche » ;  Le troisième flux, la mousson, provient de l’alizé issu de l’anticyclone de Sainte- Hélène dans l’Atlantique Sud. Elle bénéficie d’un très long trajet maritime qui la rend particulièrement humide. Elle pénètre dans le pays en période estivale selon une direction sud-est – nord-ouest et elle s’assèche relativement en fonction de sa pénétration vers l’intérieur. Elle est marquée par une faible amplitude thermique, mais avec des températures généralement plus élevées que celles de l’alizé maritime.

Le climat est caractérisé par l’alternance d’une saison sèche (de Novembre à Mai) et d’une saison pluvieuse (de Juin à Octobre). Pendant la saison pluvieuse ou humide souffle le flux de la mousson. Elle correspond à une période chaude sur l’étendue du territoire, surtout dans la partie Sud du pays. En outre, la saison sèche est caractérisée par la prédominance des alizés du Nord.

La pluviométrie La saison des pluies s’étend de Juin à Octobre avec un pic en Aout-Septembre et varie selon les latitudes. Elle varie au plan spatial de 300 mm au Nord à plus de 1400 mm au Sud. Deux phénomènes provoquent des précipitations sur le pays ; il s’agit d’une part des lignes de grains et d’autre part de la partie active de l’équateur météorologique, marquée par l’ascendance de l’air humide qui se refroidit en altitude et se condense en pluies. La pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient croissant du Nord au Sud du pays. Ce gradient Hydro-climatique entre le Sud humide et le Nord sec permet de distinguer deux grandes régions climatiques de part et d’autre de l’isohyète 500mm (Figure 4). – La région sahélienne au-dessus de l’isohyète 500 mm comprend deux régimes- La région soudanienne au Sud de l’isohyète 500 mm avec elle aussi deux régimes climatiques : la région Nord soudanien entre 500 mm et 800 mm dans les régions de Tambacounda, la petite côte, le Sine-Saloum, les bassins versants amont de la Gambie, de la kayanga et de la Casamance ; le régime Sud soudanien en base Casamance avec plus de 800 mm.

Le bassin sénégalo-mauritanien d’environ 340 000 km2 est le plus vaste des bassins de la marge passive de la côte Ouest atlantique de l’Afrique. Il s’étend sur près de 1 400 km entre le Cap Barbas en Mauritanie et le Cap Roxo en Guinée Bissau couvrant ainsi 4/5 du territoire sénégalais (Figure 5). Il se dépose en discordance sur le substratum anté-mésozoïque déformé, dont les témoins sont représentés dans la chaîne des Mauritanides d’âge panafricain à hercynien. Son origine est directement liée à l’ouverture de l’atlantique, dont les premières manifestations sont enregistrées au Trias-Lias (Bellion et Guiraud, 1984). Le bassin forme une vaste structure monoclinale à faible pendage Ouest (Spengler et al. 1966). A l’Est, il est limité par la chaine des Mauritanides d’âge Pan Africain à Hercynien et les formations Paléo protérozoïques de la boutonnière de Kédougou. Il est généralement recouvert par une formation sablo-argileuse du Continental Terminal, des calcaires lacustres et des sables éoliens du Quaternaire. Les affleurements se rencontrent principalement dans les régions du Cap-Vert et de Thiès, et dans les vallées du fleuve Sénégal et du Ferlo. L’histoire de cette marge passive peut être subdivisée en trois stades : – Le stade pré-rift serait représenté par les formations du substratum ; – Le stade syn-rift est associé aux dépôts évaporitiques du Trias et aux épisodes volcaniques.