Caractéristiques générales de la population et des structures de formation

Le choix de notre population principale s’est imposé de fait puisque notre questionnement concerne les sages-femmes enseignantes. Cependant recueillir des points de vue d’autres professionnels (sages-femmes de « terrain », doyens…) concernés par l’intégration à l’université des structures de formation en maïeutique nous a paru tout autant opportun, afin d’éviter un a priori corporatiste. Certes les étudiants sont absents de cette concertation… Leur regard sur une population qu’ils côtoient durant quatre années serait certainement riche d’enseignement ; cependant les interroger sur une la notion identitaire d’un professionnel (accompagnant mais aussi évaluateur) alors qu’ils sont en train de construire la leur, demanderait de multiples précautions et un travail d’une grande ampleur qui mérite, à lui seul, de faire l’objet d’une recherche spécifique.  ont 50 ans et plus. Seuls 11% ont moins de 35 ans. La moyenne d’âge de la population est de 46+/-7 ans ; celle des directrices est de 53+/-3 ans et est de 45+/-7 ans pour les enseignants. La moyenne d’âge des hommes est de 34+/-4 ans. Le mode de la distribution est la classe [50-54] qui représente à elle seule 26,5% de l’échantillon. Ces résultats sont à rapprocher de ceux d’une étude de 2014 [MORIN, LEYMARIE-2016], relevant un âge moyen des équipes pédagogiques de 47ans+/- 8,3, identique à celui des médecins, dentistes et pharmaciens enseignants universitaires. Les auteures mentionnent aussi un taux inférieur à 10% (9,1%) pour les moins de 36 ans et inférieur à 3% (2,8%) pour les moins de 29 ans.

Le  La sollicitation des professionnels relève à la fois d’opportunités de rencontre, du souhait de ne pas réinterroger des collègues ayant participés à la pré-enquête [VAAST-2012], mais aussi de diversifier les profils (âge, cursus, espace institutionnel), d’aborder les thèmes de notre recherche selon des logiques diverses, en lien avec des itinéraires professionnels originaux. Le recrutement n’est donc pas neutre : Une grande partie des interviewés est connue de l’enquêteur en raison d’un Notre connaissance du milieu d’enquête nous a facilité la prise de contact, une perméabilité facilitée aux propos de nos interlocuteurs. Par contre, notre implication professionnelle peut constituer un biais de recrutement et une influence dans le recueil des données. Cependant nous avons cherché à tenir une posture distanciée, travail permanent d’auto analyse pour contrôler nos réactions, amoindrir nos préjugés, en capabilité d’étonnement, espérant avoir mené une recherche honnête. L’organisation des rencontres a été fixée conjointement en fonction des disponibilités de chacun. Ce facteur temps explique en grande partie l’étalement des entretiens : La volonté de travailler hors région a certainement contribué à la difficulté organisationnelle mais par contre a été largement appréciée par nos interlocuteurs, souvent surpris de faire l’objet d’un déplacement spécifique. Ces rencontres « in situ » outre le fait qu’elles aient été, semble-t-il, perçues comme une attention particulière, nous a permis de visualiser des environnements humains et matériels extrêmement hétérogènes : Collégialité et convivialité évidentes ou isolement presque pesant, locaux vétustes ou neufs, inscrivant chaque discours dans une tonalité particulière plus ou moins palpable.

Ainsi la quasi-totalité des rencontres se sont déroulées sur le lieu de travail des interviewés sauf un ayant saisi l’opportunité de la visite de l’un des interviewés dans notre institution. Cette demande a été faite à la demande de notre interlocuteur afin d’optimiser un emploi du temps particulièrement chargé. Les échanges se sont déroulés en face à face ou côte à côte au libre choix des enquêtés. Il est certain que l’espace bureau confère un aspect très professionnel, n’autorisant peut-être pas une prise de distance mais assure une relative confidentialité. permis a priori une parole libérée, garantie qui a parfois dû être réassurée en cours d’entretien lorsque des propos allaient à contre-courant d’une pensée collective. Cependant, le monde professionnel extrêmement restreint nous a contraints à modifier les identités mais aussi les lieux, le parcours de tel ou tel interviewé pouvant être facilement reconnu par des lecteurs avertis. Nos interlocuteurs sont désignés par une lettre majuscule correspondant à un lieu, une ou deux lettres minuscules pour désigner leur fonction (e pour enseignant, di pour directrice, c pour coordonnatrice, do pour doyen et o pour obstétricien. Un chiffre peut être ajouté lorsqu’il y a plusieurs interviewés ayant la même fonction dans la même structure. A titre d’exemple : Ae1, travaille dans le lieu A et est le premier enseignant contacté dans cette structure. entretien est un speech event (évènement de parole) dans lequel une personne A obtient une information d’une personne B, information qui était contenue dans la biographie de B » permettant de situer sur le plan biographique notre interlocuteur.