Caractéristiques générales du birman

Caractéristiques générales du birman

Parmi les dialectes du birman, nous pouvons citer l’arakanais et le marma (ouest de la Birmanie, respectivement à la frontière avec l’Inde et au Bengladesh), le intha (région du lac Inle, état Shan) et le tavoyen (côte sud, Tenasserim), qui sont considérés comme des dialectes archaïques du birman (cf. Lucien Bernot, 2000 : 60, 74, Denise Bernot, 1958), ce qui peut s’expliquer en partie par l’isolation des populations dans ces régions. De Koninck (1994 : 204) « Le dernier recensement remontant à 1983, il n’est pas possible d’établir le chiffre de sa population avec certitude. Les estimations les plus sérieuses le situaient à la fin de 1991 à environ 41, 5 millions ». Les statistiques de la SIL (www.ethnologue.com) donnent 21,5 millions de locuteurs du birman en 1986, soit 58,41% de la population, tandis que Matisoff (1991b) donne 28,8 millions de locuteurs, (avec un pourcentage annoncé de 78% de la population totale). Le dernier recensement de la population donnant des informations sur l’appartenance ethnique et linguistique date de 1931 et à cette époque le birman était la langue maternelle déclarée de 67% de la population totale (Allott, 1985 : 131).Une carte ethnolinguistique de la Birmanie comme celle présentée en début d’ouvrage montre que le birman, langue de l’ethnie dominante, est parlée principalement dans la vallée centrale (vallée de l’Irrawadi) — les minorités ethniques occupant les hautes terres périphériques du pays. Elle montre aussi que les langues parlées sur le territoire birman appartiennent à des familles linguistiques diverses.

, Austro-asiatique (une petite quinzaine de langues) et Tai-Kadai (six langues). Les langues les plus importantes de ces deux dernières familles sont respectivement le môn et le shan ; la première est parlée dans le sud de la Birmanie (état môn et Tenasserim) et appartient à la branche môn-khmer de la famille austro-asiatique. La seconde, le shan, qui est parlée dans le Nord-Est du pays (région frontalière de la Thailande et de la Chine), est la plus importante des langues tai de Birmanie Le birman est une langue à tradition écrite. Les premiers textes connus datent du 12e siècle (stèle de Myazedi). L’écriture birmane est dérivée du nâgari — ou devanâgari —, écriture évoluée du brâhmi et utilisée pour la transcription de langues indo-européennes de l’Inde tel le sanskrit ou le pali. De ce fait, l’alphabet apparaît souvent mal adapté pour transcrire une langue tonale telle que le birman. Burmish est le terme employé par Shafer (1939-41) et Lolo-burmese est son pendant dans la classification de Paul K. Benedict (1972). On trouvera au début de cet ouvrage (pages IV et V), une présentation graphique de la famille des langues tibéto-birmanes (TB) et de ses diverses branches. Les articles de Matisoff (1986, 1991b), Bradley (2002) et Thurgood (2003) proposent une classification détaillée de ces langues.

Les différents tons sont indiqués dans l’écriture de la voyelle en syllabe ouverte ou en syllabe fermée par une nasale. Cependant, tous les tons ne sont pas marqués. En effet, leur apparition dépend du type de voyelle et du ton. Prenons un exemple : la voyelle [a] au ton (1) n’apparaît pas dans l’écriture puisqu’elle est, rappelons-le, inhérente à la consonne. En revanche, elle est signalée graphiquement au ton (2) et au ton (3). Mais pour les voyelles [e] ou [o], c’est différent. L’écriture marquera les tons (1) et (3) et c’est le ton (2) qui ne sera pas signalé par un signe graphique. Ce système compliqué réussit à indiquer sans ambiguité le ton de chaque voyelle. méridional, lequel est aujourd’hui encore pratiqué en Asie du Sud-Est. Le terme même de ‘pali’, qui à l’origine signifie « ligne, norme », a aujourd’hui le sens de « texte » sacré du canon theravada. Cette langue littéraire dont on fait remonter la création au 3e siècle avant J.C. — d’après certaines chroniques singhalaises — fut la principale langue de diffusion du bouddhisme en Asie du Sud-Est. C’est au XIe siècle, suite à la prise de Thaton par le roi birman Anawratha et à la déportation du roi môn et de sa cour à Pagan, que le pali fut introduit en Birmanie. Anawratha instaurant le boudhisme theravâda comme religion officielle de la royauté birmane, le pali devint rapidement la langue religieuse et littéraire dans tout le royaume, une langue de prestige facteur d’unification pour cet état naissant (Allott, 1985 : 133).

 

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