CARACTERISTIQUES HYDRO CHIMIQUES DES EAUX DE L’OUED SEYBOUSE ET SES AFFLUENTS
Types de pollutions des eaux dans la région d’étude
Hydrochimie
La composition chimique de l’eau est l’un des critères les plus importants dans la détermination de sa qualité. Les eaux destinées à la consommation humaine, l’irrigation et à l’industrie doivent répondre à des normes de salubrité et de propreté. Les dernières études effectuées ces dernières années dans la région d’étude ont montré que la qualité de l’Oued Seybouse se caractérise par une pollution intensive en raison de l’accroissement démographique, avec différents rejets non contrôlés, du développement des pratiques agricoles et la diversification des installations industrielles dans la région. II. Pollution des eaux On appelle pollution de l’eau toute modification de ses caractéristiques ayant un caractère gênant ou nuisible pour les usages humains, la faune ou la flore. Au cours de son utilisation, l’eau s’appauvrit ou s’enrichit en substances de toutes sortes, ou change de température. Les pollutions qui en résultent se retrouvent dans le milieu naturel (cours d’eau, Mer). La pollution de l’eau est une détérioration chimique, physique et biologique de la qualité du milieu naturel sous l’action anthropique, elle influe parfois considérablement sur la constitution physico-chimique des eaux de surfaces. Ces dernières sont le vecteur principal de transport de ces substances vers les eaux souterraines. A l’échelle du bassin versant de la Seybouse, les ressources en eau saisonnières et permanentes sont affectées par les flux de pollutions correspondant aux effluents domestiques, agricoles et industriels. II.1. Différents types de pollution En général les rejets présentent principalement trois origines distinctes (Edwards et al, 2000 in Chaguer, 2013) : Domestiques générés par les habitations et les activités qui s’y trouvent, agricoles, résultant de l’agriculture et de la variété et du type de cultures et industrielles déversés par les activités industrielles, avec ou sans pré traitement et rejetés directement dans le milieu naturel. (Fig. N° 29) Types de rejets Rythme des apports Nature de la pollution Fig. N° 29 : Représentation schématique des différents types de rejets et de pollution (Edwards et al., 2000 in chaguer, 2013)
Types de pollutions dans la région d’étude
Après l’enquête, l’investigation et l’inspection qui ont été réalisées durant notre étude dans la région de Guelma (zone d’étude) et la consultation de la documentation de plusieurs directions administratives de la région, le diagnostic qui a été établi nous a permis de localiser les trois principales sources de pollutions suivantes :
Pollution d’origine urbaine et domestique
Les eaux usées domestiques sont caractérisées par des fortes teneurs en matières organiques azotées, de graisses, de solvant, des parfums, des agents de blanchissage, des adoucissants, de débris organiques et de germes fécaux. Ce type de pollution provient des différents usages domestiques et collectifs de l’eau. Les eaux domestiques représentent l’une des principales sources de la pollution dans la région de Guelma, en effet toutes les agglomérations urbaines situées le long des cours d’eaux déversent leurs eaux usées dans l’Oued Seybouse ou ses affluents (Oued Skhoun, Oued Zimba, Oued Maiz, Chaabat Marmoura, Oued Boussora, Oued Helia, et Oued Maleh, d’autres affluents drainant des volumes importants d’eaux usées des principales agglomérations tels que la ville de Guelma, Belkheir, el Fedjoudj, Héliopolis, Boumahra, Bouchegouf et Oued Zenati, traversant ainsi la nappe alluvionnaire avant d’atteindre l’Oued Seybouse via ses affluents (Tableau 24), d’une façon précaire et sans aucun traitement préalable, à l’exception LOCALISE – cas des sources bien identifiées (rejets domestiques ou industriels) DIFFUS -lessivage des sols agricoles, des décharges… CHRONIQUE Ex : rejets domestiques d’une agglomération PERIODIQUE Ex : augmentations saisonnières liées au tourisme, aux crues… AIGUE Ex : lessivage lors de fortes pluies, accidents industriels PHYSIQUE -MES -Augmentation de la température -Radioactivité ORGANIQUE -MO -Pesticides -Hydrocarbure -Solvant MINERALE -NO3 – , PO4 2- , NH4 + -métaux BIOLOGIQUE -bactéries -virus -champignons CHAPITRE V Hydrochimie 70 du réseau d’assainissement de la ville de Guelma qui est divisé en deux stations de relevage, la première sur un rejet situé à proximité de la route Nationale N°20 (Cité des Frères Rahabi) déversant dans l’oued Maiz, la seconde sur un rejet traversant la ville situé à proximité de la route nationale N°21 déversant dans l’oued Skhoun , qui sont collectées et épurées par la station d’épuration de Guelma qui se trouve à l’aval du centre urbain juste prés de l’oued Seybouse. Elle est entrée en service en 2008, avec une capacité de 200 000 Equivalent habitant, soit un débit nominal de 32 000 m3 /j. (ONA, 2017). Depuis la mise en service de la station d’épuration, pratiquement tous les rejets de la ville de Guelma situés en amont de la STEP ont été raccordés et ne déversent plus dans l’oued Seybouse. Néanmoins certains rejets persistent car la station de relevage N°2 n’est pas encore raccordée à la STEP. Ces rejets sont localisés dans l’oued Maiz (sur la route de Belkhir) et les rejets de la cité Bourouayeh donc pratiquement le quart des rejets de la ville de Guelma ne sont pas encore raccordés (ONA, Guelma 2017). L’agglomération de la wilaya de Guelma dispose généralement de réseaux d’assainissement unitaire avec un taux de raccordement entre 96 à 98 % (ONA et ABH, Guelma 2007)
II.1.1.2. Pollution d’origine agricole
Avant de définir et de déterminer l’origine de cette pollution, il faut d’abord présenter le périmètre d’irrigation Guelma-Bouchegouf qui est considéré comme le premier responsable de cette pollution, suite aux produits phytosanitaires utilisés pour améliorer la production végétale dans l’agriculture.
Présentation du Périmètre d’irrigation Guelma-Bouchegouf
Le périmètre d’irrigation Guelma-Bouchegouf dispose d’une superficie équipée de 9940 ha et d’une superficie irriguée de 9250 ha. Il s’étend sur environ 80 Km, depuis la confluence des Oueds Bouhamdane et Cherf, donnant naissance à l’oued Seybouse jusqu’au Nord de Drean. Le périmètre est situé de part et d’autre de l’oued Seybouse. Il se divise en cinq (05) secteurs allant de 605 ha (secteur Cherf) pour le plus petit à 3500 ha (secteur Guelma) pour le plus grand. Ils sont autonomes sur le plan de la desserte en eau. (Fig. N° 30) et (Tableau 27)
Pollution d’origine agricole
La pollution d’origine agricole résulte des effluents des élevages, de l’utilisation intensive des engrais et des produits phytosanitaire pour la fertilisation des terres. Ces composés peuvent être lessivés lors des précipitations, puis entrainés vers les milieux aquatiques. Ce type de pollution est l’une des principales causes de la dégradation de la qualité des eaux en Algérie. Une enquête réalisée a permis d’identifier et de quantifier les types d’engrais à base d’azote utilisés à raison de 1,5 q / ha. (Tableau N° 28) Les élevages intensifs dans la région d’étude, avec un important cheptel bovin (70 000 têtes), Ovins (195 000 tètes) et caprin (42 000 tètes), produisent une grande quantité de déjections azotées qui sont à l’origine de la pollution des eaux de surfaces et souterraines. (DSA, 2012.
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