Caractéristiques physiques et hydroclimatiques de la zone d’étude

Caractéristiques physiques et hydroclimatiques de la zone d’étude

Suite à une large concertation avec les populations locales, l’AMP a été divisée en quatre zones. Il s’agit de Bunt-bi, Angleterre, Tank et Keurus (tableau 5 et figure1).Le choix de ces zones est essentiellement basé sur un ensemble de critères sociologiques (ex : fréquentation du lieu de pêche) et écologiques (ex : écosystèmes présents tels que les rochers et la fosse sous-marine). Dans chaque zone un nombre assez précis de lieux de pêche a été défini par les pêcheurs. Au total 55 lieux de pêche ont été identifiés. Tableau 2: Zones de pêche avec leur distance de la côte et leur profondeur Le complexe géomorphologique (plage et dunes de sables) et hydrologique (système de lacs et de marigots) de la grande côte forme un continuum avec le relief sous-marin marqué au niveau de Cayar par une profonde entaille atteignant pratiquement la côte : c’est la fosse de Cayar. Cette fosse sous-marine atteint plus d 3000 mètres par endroit (Dietz et al., 1968). Elle joue un rôle écologique très important (Champagnat et Domain, 1978).La bathymétrie dans la zone d’emprise de l’AMP est très particulière. Les profondeurs dans le canyon atteignent 400 m, alors que dans les autres zones la profondeur maximale n’excède pas 120 m (figure 3). Pour ce qui est de la nature des habitats, plusieurs types de fonds ont été identifiés dans l’AMP de Cayar. Il s’agit des fonds vaseux, sablo-vaseux, sablonneux et rocheux (Domain, 2000). La zone de Cayar est également caractérisée par une pluviométrie et des variations interannuelles de la température faibles (Barry et al., 1990). Sa situation géographique lui confère un climat sahélien-maritime appelé aussi capverdien. Les facteurs climatiques continentaux se traduisent dans le domaine maritime par l’alternance de deux grandes saisons hydrologiques, la saison froide et la saison chaude (Rossignol, 1973 ; Domain, 1980 ; Rébert, 1983). Le passage d’une saison à l’autre est facilité par une période de transition. En saison froide, on note la présence d’upwelling permettant d’enrichir en sels minéraux les couches supérieures de la colonne d’eau favorisant le développement du phytoplancton qui assure la quasi-totalité de la production primaire et le fonctionnement du réseau trophique (Camara, 2008). Ainsi, cet upwelling couplé à l’existence d’une fosse permet le développement d’une activité de pêche florissante à Cayar durant presque toute l’année avec une plus grande effervescence pendant les huit mois des saisons froides (novembre à juin) (Dramé, 2011).

Présentation des engins de pêche

Ici on fait le bilan des connaissances sur les caractéristiques intrinsèques des trois types engins de pêche (senne tournante, ligne simple et palangre) sur lesquels porte cette étude.On en distingue deux grandes familles : les engins passifs et les engins actifs. Les engins actifs sont déplacés sur le fond ou en pleine eau pour capturer les animaux recherchés ; à la manière d’une chasse aux papillons. Les engins passifs sont fixes, ce qui leur vaut le nom d’engin « dormant ». C’est le mouvement des poissons qui les conduit à se faire prendre ; à la manière d’un piège.

demi-kilomètre pour une chute de 40 mètres. Des flotteurs sont fixés sur la partie supérieure tandis que la partie inférieure est lestée. Une coulisse permet le boursage de la partie inférieure du filet. Cet engin cible principalement espèces pélagiques (sardinelles, ceintures, anchois, chinchards (Camara 2008). Elle permet d’encercler et retenir un banc de poissons à l’aide d’un filet (Sacchi, 2004). Elle est destinée à la capture des espèces pélagiques. Son introduction est surtout favorisée par la forte demande des usines. Elle a été introduite en 1972 par la FAO. Elle est révélatrice de la capacité d’évolution de la pêche artisanale et de ses rapports ambigus avec l’industrie, la pénétration de patrons non pêcheurs (mareyeurs, fonctionnaires…) et à l’utilisation d’une main-d’œuvre salariée extérieure (Chauveau et samba, 1990). Au début de leur diffusion, les sennes tournantes étaient essentiellement basées à Mbour et Joal, centres traditionnels de débarquement. Actuellement, les sennes tournantes assurent la moitié du total des captures de la pêche artisanale. Les performances du nouvel engin entraînaient rapidement des difficultés d’absorption d’une production sans cesse (Fréon et Weber, 1981).

La ligne simple

Une ligne simple est constituée de 1 à 3 hameçons fixée au fond par un lest. Les hameçons sont généralement appâtés de sardinelles. Le principe de pêche consiste simplement à tenir une ligne à la main tout en attendant soit activement soit passivement qu’un poisson vienne mordre l’appât (Bjarnasson, 1995). La taille des hameçons et l’appât dépendra des espèces ciblées. C’est un engin destiné à la capture des espèces démersales.Ce sont des lignes beaucoup plus longues que les précédentes avec une longueur de plus de 100m, elles peuvent être calées sur le fond ou entre deux eaux. Elle est lestée a chaque extrémité et entre les extrémités sont posées des avançons munis d’hameçons (Ndour, 2013).Elles sont constituées d’une ligne principale sur laquelle sont déposées des avançons munis d’hameçons ; il peut donc être assimilé à une succession de lignes disposées à intervalle régulier et mouillées pour quelques heures (George, 1992). La palangre de fond est seulement utilisée au Sénégal.

C’est une technique qui est très récente, qui a été introduite en 1987, car elle a renforcé la performance des unités et permis la capture d’individus de plus grande taille et de haute valeur commerciale destinés pour une bonne partie à l’exportation (Gueye, 2005). Ces palangres sont inspirées de celles utilisées en Bretagne (France). La vulgarisation a été surtout favorisée par les tests effectués par la recherche en milieu pêcheur par un consultant breton dont les services ont été demandés par le CRODT, en collaboration avec la Société Sénégalaise SVP Hydraulique (Bakayoko et al., 1997).

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