Cartographie régolitique, géochimique et structurale associée à l’étude de la minéralisation aurifère

Structures et minéralisations

Sur le plan structural Dembala Berola est traversée par la Main Transcurrent Zone (MTZ), une structure majeure qui limite ou souligne la transition entre le Supergroupe de Mako au Nord-Ouest et le Supergroupe du Dialé-Daléma au Sud-Est.
La MTZ est extrêmement bien marquées par des structures NNE et de nombreux cisaillements sont visibles, soulignés par des gossans et mini-gossans en surface. Cette structure majeure est aujourd’hui l’une des principales cibles pour l’exploration aurifère. Elle est l’hôte du gisement de Massawa nouvellement découvert par la société Rangold Ressources. De nouvelles occurrences majeures ont aussi été découvertes suivants des axes minéralisants parallèles à la MTZ. Le premier axe, dit de Massawa, est localisé dans le groupe de Mako au sein de gabbros, de pélites noires et de grauwackes fortement cisaillés avec des venues structurellement contrôlées par des Dykes de porphyres quartzo-feldspathiques et d’altérations potassiques (albite, biotite). Le second axe, dit de Sambarabougou, est localisé au sein du groupe Dialé-Daléma ou l’or git le long d’unités sandstone-grauwacke fortement bréchifiées. Le permis de Dembala-Berola couvre la partie Nord-Est de cette MTZ, juste avant qu’elle ne plonge au Mali voisin. Les deux axes minéralisant de Massawa et de Sambarabougou y sont bien clairement représentés : le premier par l’anomalie de Tourokhoto le second par les anomalies de Dembala Hill.

Les type de minéralisations aurifères du craton Ouest Africain

Les formations birimiennes du craton Ouest Africain renferment un large éventail de ressources parmi lesquelles on peut citer : le zinc, l’or, le cuivre, le fer, le manganèse etc…. Milési et al. (1986), classent les gisements aurifères en 7 types en se basant sur la nature des roches encaissantes, les structures, la géométrie des corps minéralisés et les paragenèses qui sont :
Type 1: minéralisations aurifères associées à des sulfures, et encaissées dans les turbidites tourmalinisées (Loulo, Mali);
Type 2: minéralisations à sulfures disséminés encaissées dans des roches volcaniques ou plutoniques (Yaouré, Côte d’Ivoire; Syama, Mali);
Type 3: conglomérats aurifères (district de Tarkwa, Ghana); Type 4: minéralisations discordantes à arsénopyrite aurifère (Ashanti, Ghana; Leube et al. 1990) ce type de gisement est économiquement rentable.
Type 5: minéralisations quartzeuses discordantes à or natif et sulfures polymétalliques (Poura, Burkina Faso; Kalana, Mali et Sabodala au Sénégal);
Type 6: placers alluviaux et éluviaux (partout dans le Craton Ouest Africain) ; Type 7: gîtes latéritiques (Ity, Côte d’Ivoire).
Milési et al, (1989) considèrent que les gisements de type 4 et 5 sont formés de minéralisations aurifères discordantes et les gisements de type 6 et 7 sont considérés comme secondaires.

Les structures de la déformation ductile

Elles sont très peu variées dans le secteur. Les structures de la déformation ductile sont pratiquement représentées que par de rares zones de cisaillement et des schistosités.
Les zones de cisaillement ductiles (shears zones) : Dans le secteur de Dembala Hill les zones de cisaillement ductiles sont très rares. Les roches traversées par ces couloirs se trouvent fortement déformées (mylonitisées) où il est parfois difficile de se prononcer sur le protolithe de la roche. Ces zones de cisaillement sont associées aux structures de déformations ductiles que sont la schistosité, les linéations, etc…Ces zones de cisaillement sont toutes orientées suivant une direction préférentielle qui est celle birimienne NNE-SSW. Par ailleurs on retrouve des indicateurs cinématiques qui sont représentés par des clastes indiquant le sens de déplacement dans la shear zone.
Les schistosités : Dans notre secteur les schistosités affectent généralement les schistes et les métasédiments et dans une moindre mesure les quartzites surtout ceux traversés par des couloirs de cisaillement. Ce sont des plans orientés généralement suivant la direction NNE-SSW a NE-SW avec un pendage moyen de 70°.

Les structures de la déformation cassante

Les plans de fractures : Les fractures sont des surfaces qui débitent la roche sans provoquer de déplacements importants le long de leur plan de rupture. Encore appelées diaclases elles sont fréquentes et affectent l’ensemble des faciès de notre secteur d’étude.
Par suite de mouvements postérieurs à leur formation elles peuvent s´ouvrir et se tapisser de quartz ou de calcite. Elles deviennent alors des veines ou des veinules. En gitologie elles sont souvent des sites de précipitation de minéraux dont certains d´importance économique (systèmes de veines minéralisées ou stockworks).
L’utilisation de la rosace directionnelle et du diagramme de densité des pôles a permis de distinguer les trois grandes familles de fractures suivantes :
NW-SE avec un pendage vers le SW; NNE-SSW avec un pendage vers le SE; NE-SW avec un pendage vers le NW.
Les veines et veinules : Elles sont fréquentes dans le secteur et se rencontrent dans tous les faciès. Elles sont remplies des derniers jus de quartz et ou de quartz-carbonate et sont en majorité orientées suivant les directions des fractures qu’elles tapissent.
Les fentes de tensions : Les fentes de tension sont des fractures qui s’ouvrent dans la direction de la contrainte minimale. Ces fentes peuvent rester béantes ou, plus souvent, remplies par des recristallisations de minéraux (calcite ou quartz). Parfois les fentes de tension sont déformées par le mouvement relatif d’un cisaillement ; dans ce cas on peut déterminer à l’aide de ces fentes de tension le sens de cisaillement.

La géochimie sol

La géochimie sol consiste en un échantillonnage de surface destiné à déterminer, par rapport à une valeur de référence appelée fond géochimique régional, les teneurs anormales en or (anomalies). Ces anomalies peuvent être in situ ou transportées .Pour ce faire, on procède ainsi :
La définition d’une grille d’échantillonnage : on définit d’abord une grille à large maille (généralement 100mx 200m) et ultérieurement une grille à maille serrée au niveau des zones à fortes anomalies (200 m x 50 m, 100 m x 50 m …).
Le prélèvement d’échantillons de sol : il s’effectue sur le terrain à chaque nœud de la grille préalablement définie. A environ 40 cm de profondeur (horizon B), on récupère 3 Kg du sol pour l’analyse de la teneur en or. Cette profondeur est choisie pour échapper à l’activité organique pouvant influencer les résultats. Le tamisage et le conditionnement : ils s’effectuent au laboratoire. Les échantillons sont tamisés à 180 μm d’ouverture ; 350 g sont récupérés pour l’analyse et l’autre partie est gardée comme témoin. Les échantillons prélevés sont ensuite conditionnés dans des sacs avec des étiquettes comportant leur description, leur numéro. Des échantillons destinés à contrôler la fiabilité des laboratoires et la qualité de l’échantillonnage sont aussi insérés dans les échantillons de géochimie de sol. Il s’agit :
des « blanks » : échantillons à valeur nulle en or ; des « duplicatas » : échantillons doubles pris sur un point; des « standards » : échantillons dont la teneur en or est déjà connue et qui a été analysé et certifié par un laboratoire indépendant.

Table des matières

INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre 1: Cadre géographique
1.1. Localisation
1.2. Climat et relief
1.3. Faune et flore
1.4. Populations et activités
Chapitre 2: Contexte géologique régional 
2.1. Généralités sur le craton Ouest Africain
2.1.1. Contexte structural des formations Birimiennes du craton Ouest Africain
2.1.2. Présentation de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba
2.1.2.1 Le Supergroupe de Mako
2.1.2.2. Le Supergroupe de Dialé-Daléma
2.2. Les type de minéralisations aurifères du craton Ouest Africain
2.2.1. Les minéralisations aurifères dans la boutonnière de Kédougou-Kéniéba
2.3. Le permis de Dembala Berola dans la boutonnière de Kédougou-Kéniéba
2.3.1. Cadre géologique du permis
2.3.2. Structures et minéralisations
2.3.3. Le prospect de Dembala Hill
DEUXIEME PARTIE :  ETUDE REGOLITIQUE, LITHOLOGIQUE ET STRUCTURALE DU PROSPECT DE DEMBALA HILL
Chapitre 3: Plan d’approche du prospect de Dembala Hill 
3.1. Objectifs
3.2. Méthodologie de travail
3.3. Matériels utilisés
Chapitre 4 : Etude régolitique
4.1. Le régime latéritique
4.2. Le régime d’érosion
4.3. Le régime de dépôt
4.4. Le régime des cours d’eau
Chapitre 5 : Etude Lithologique 
5.1. Les quartzites
5.2. Les grauwackes
5.3. Les schistes pélitiques
5.4. Métasédiments
5.5. Les dolérites
5.6. Les gabbros
5.7. Les filons de quartz
Chapitre 6 : Etude structurale
6.1. La cartographie géophysique aéroportée
6.2. Les structures de la déformation ductile
6.2.1. Les zones de cisaillement ductiles (shears zones)
6.2.2. Les schistosités
6.3. Les structures de la déformation cassante
6.3.1. Les plans de fractures
6.3.2. Les veines et veinules
6.3.4. Les fentes de tensions
6.4. Synthèse structurale
TROISIEME PARTIE : ETUDE DU CONTROLE DE LA MINERALISATION 
Chapitre 7: Les travaux de prospections aurifères réalisés dans la zone d’étude 
7.1. Introduction
7.2. La prospection en surface ou géochimie
7.2.1 La géochimie sol
7.2.1.1. But et principe
7.2.2. La géochimie termitière
7.2.2.1. But et principe
7.2.3. La géochimie roche
7.2.4. Résultats et interprétations
Chapitre 8 : Contrôle litho-structurale et proposition d’un modèle de Minéralisation
8.1. Contrôle litho-structurale de la minéralisation
8.2. Proposition d’un modèle de minéralisation
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXES

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