CHAINE LOGISTIQUE VERTE

CHAINE LOGISTIQUE VERTE

Contexte

L’environnement n’est plus seulement l’affaire des organisations à but non lucratif. Sa prise en compte par l’industrie permet d’accroître les profits (Srivastava, 2007). Les entreprises sont donc poussées à adopter des mesures environnementales (Vachon, 2007, Zhang et al., 2007) par : – leurs clients (Zhu and Geng, 2001) citent les chiffres suivants : dans certaines villes chinoises comme Dalian, 83,4% des personnes préfèrent acheter des produits verts, 72,5% seraient prêtes à payer plus cher pour cela ; Aux Etats-Unis, ces chiffres passent à 75% et 80% (Carter et al., 2000). D’un autre côté, (Robinson and Wilcox, 2008) indique que 91% des entreprises évaluent leurs fournisseurs sur des critères verts. A compétence égale, cela devient donc un facteur de différenciation. – leurs actionnaires On peut citer la loi numéro 2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques qui oblige les entreprises cotées en bourse à inclure dans leur rapport annuel des informations concernant les conséquences sociales et environnementales de leurs activités. Dans cette optique, le Dow Jones Sustainability Index a été créé et prend en compte les conduites durables. – et les états (Zhang et al., 2007) On peut également citer des normes : l’ISO 14000 par exemple qui regroupe ce que « l’organisme fait pour réduire au minimum les effets dommageables de ses activités sur l’environnement, et améliorer en permanence sa performance environnementale. » (Arsham, 2000)(Arsham, 2000)(Arsham, 2000)(Arsham, 2000)(Arsham, 2000)(Arsham, 2000) Notre étude a pour but d’aider les responsables de chaîne logistique à rendre leur chaîne logistique plus performante d’un point de vue environnemental. III.1.2 Définition La chaîne logistique verte renvoie aux différentes méthodes que met en place chaque entreprise avec ses fournisseurs et ses clients pour améliorer leur performance environnementale ce qui va au delà de la logistique inverse (Lu et al., 2007a). Pour (Zhang et al., 2007) la chaîne logistique verte qu’il nomme durable comporte les trois aspects du développement durable : social, écologique et économique.  Cette transposition du développement durable dans l’entreprise se traduit par la triple bottom line (People, Planet, Profit) (Elkington (1999). C’est une allusion à la dernière ligne du bilan (résultat net). Qui dit performance, dit également création de valeur qui peut être directement financière mais aussi indirectement financière (image de marque, etc.). 

Gestion de la chaîne logistique verte 

Selon (Lu et al., 2007b), la gestion de la chaîne logistique verte passe par la définition de critères environnementaux constants et poursuit deux objectifs : – promouvoir une attitude environnementale responsable le long de la chaîne logistique – aider les fournisseurs à reconnaître l’importance de résoudre les problèmes environnementaux et les aider dans leurs initiatives Ces deux objectifs donnent naissance à la définition suivante (Bloemhof-Ruwaard et al., 1995). 

Historique des travaux de recherches

(Sarkis et al., 2011) effectuent une revue de littérature de la gestion de la chaîne logistique verte : les premiers travaux datent de 1969 et l’argumentation invoque déjà des émissions de GES (Ayres and Kneese, 1969). Ils traitent des flux de matières. A partir des années 80, la revue historique d'(Erkman, 1997) indique que les recherches se concentrent sur l’analyse du cycle de vie des produits. A la fin des années 80, le double aspect économique et environnemental est traité. La gestion de la chaîne logistique verte est enfin vue comme stratégique (Bhote, 1989). (Thomas and Griffin, 1996) rajoute que depuis 1996 et la norme ISO 14001, les entreprises sont fortement incitées à porter attention au volet environnemental mais que dans un premier temps elles ont amélioré le design et la composition de leur produit. D’après la revue de (Srivastava, 2007), depuis le début des années 90 jusqu’en 2005 : 14 travaux concernent la gestion des déchets, 22 la logistique inverse, 21 la fabrication et le recyclage, 16 la conception et 20 la gestion de la chaîne logistique verte. Il distingue également deux types de recherche : – la conception des produits (Kuo et al., 2001), – le côté opérationnel. Dans ce dernier, nous pouvons lister : la production, le réassemblage (Sheu et al., 2005), la logistique inverse, la conception de la chaîne logistique (Fleischmann et al., 2001, Zhu et al., 2008), la gestion des déchets (Bloemhof-Ruwaard et al., 1996, Cheng et al., 2003). A travers une revue des 191 articles de 1994 à 2007 concernant le terme Sustainable Supply Chain (SSC), (Seuring and Müller, 2008) trouvent que près de 90% des études analysées discutent des problèmes environnementaux. Parmi ces sujets, (Thomas and Griffin, 1996) indiquent que le terme « green » s’est accru dans les publications mais que la plupart des travaux sont basés sur la logistique des retours (Reverse Logistics) et le système de recyclage (Bostel et al., 2005), le transport ayant reçu relativement moins d’attention sur cette période. (Wang et al., 2011), quant à eux, étudient la chaîne logistique avec comme focus principaux le transport et la manutention. A travers leur modèle, ils tentent de minimiser le coût total et l’influence environnementale de leur chaîne. Ils concluent que garder une grande flexibilité dans les livraisons grâce au stockage est bénéfique pour l’environnement. Ils rajoutent que plus la demande est grande, plus il sera avantageux d’investir davantage dans la protection de l’environnement. En effet, pour eux, plus la demande est forte, plus le prix pour le produit fabriqué peut être grand. Les entreprises n’ont alors pas besoin d’aller chercher des fournisseurs lointains mais moins chers. (Beamon, 2005) aborde la « gestion de la chaîne logistique consciente de l’environnement ». Mais, pour lui, il y a un réel manque de travaux de recherches ayant pour but d’aider les ingénieurs à prendre des décisions quel que soit leur niveau. Déjà en 1996, (Lamming and Hampson, 1996) indiquaient que, dans l’immédiat, le principal défi pour les professionnels de la chaîne logistique était de transformer les facteurs environnementaux clés en succès financiers. Pour cela, il est nécessaire de leur fournir des guides d’aide à la décision. Pour comparer les chaînes logistiques, nous devons mesurer leur performance respective.

Performance

Performance environnementale

(Wu and Dunn, 1995) indique que chaque élément de la chaîne de valeur doit être impliqué dans la recherche de performance environnementale. La figure 31 montre bien que au delà du contrôle de la qualité puis de la gestion de la qualité totale se situe la gestion environnementale de cette dernière. Elle prend en compte l’environnement et les autres parties prenantes. (Wilkerson, 2005) précise que la gestion environnementale est un conducteur de valeur commerciale et non un centre de profits.

Lien entre performances financière et environnementale

Les entreprises sont donc de plus en plus poussées par leurs clients, leurs actionnaires et les états à adopter des mesures environnementales (Akono and Fernandes, 2009). Elles sont prêtes à mettre en place une politique de développement durable si elles ont la preuve que leurs bénéfices seront accrus par ce choix (Bowen et al., 2001). Dès lors, un des sujets les plus importants dans la littérature est la question de la compatibilité entre le développement durable et la croissance économique (de Brito et al., 2008), (Kainuma and Tawara, 2006, Lamming and Hampson, 1996). (Dyllick, 2002) indique que le nombre d’articles sur ce sujet croit. Ainsi, pour (Carter and Rogers, 2008), il existe un lien entre performances environnementale et économique voire sociétale. De plus, plusieurs auteurs montrent de manière empirique que ce lien est positif (King A. and Lenox M., 2001), (Klassen R-D and McLaughlin C., 1996), (Porter M. E. and Van der Linde C., 1995), (Murphy, 2002). (Derwall et al., 2005) montrent même que le bénéfice d’un investissement durable peut être substantiel. D’autres articles établissent une relation entre initiatives vertes et augmentation de la compétitivité mais n’ont pas assez de preuves pour en mesurer l’importance (Rao and Holt, 2005), (Kiernan, 2001a). (Zhu and Sarkis, 2004) trouvent que les pratiques de la gestion verte de la chaîne logistique donne une relation 50/50 entre performances environnementale et économique. La chaîne logistique peut être impactée de différentes manières : la réduction des gaspillages entraînerait des gains de productivité et une baisse des coûts de production, un label vert entraînerait une augmentation des ventes, etc. Les études de (Derwall et al., 2005) et (Kiernan, 2001b) le confirment. (Ferretti et al., 2007) évaluent les effets économiques (rebuts, stocks, etc.) et environnementaux dans une chaîne logistique d’aluminium liquide. Pour eux, si l’investissement vert engendre un gain financier, cette combinaison n’est pas infinie. La courbe liant les deux est asymptotique.

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