Coefficient de consanguinité

Cours coefficient de consanguinité, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

Gestion de la consanguinité du Mérinos de Rambouillet des origines à nos jours. a. Période initiale : 1786-1801.

Durant cette période, le troupeau est encore ouvert, la gestion de la consanguinité n’est pas un problème. On dispose à l’époque de 10 familles d’animaux correspondant aux 10 troupeaux d’origine, et l’effectif augmente rapidement du fait de la seconde importation (46 animaux dont 6 béliers d’après Bernardin, 1890). C’est pourquoi le coefficient de consanguinité n’évolue pas ou très peu durant ces années.

Création de la race en effectif fermé : 1801-1927.

Pendant près d’un siècle, le coefficient de consanguinité augmente très rapidement.
Cette augmentation impressionnante de plus de 30% peut s’expliquer par différents facteurs.
A partir de 1801, le troupeau est totalement fermé, au sens propre du terme, clos derrière les hauts murs du parc de Rambouillet, ce afin de le mettre « à l’abri de toute mésalliance fortuite » (Bernardin, 1890). A l’époque, les chefs d’exploitation cherchaient à obtenir la qualité de laine la plus fine possible. C’était bien là le but du troupeau. Les animaux étaient donc accouplés suivant leurs qualités lainières, sans tenir compte de leurs liens de parenté. Le but étant d’obtenir un standard de race, tout tendait à sélectionner les animaux d’après leurs performances lainières. Comme le disait Bernardin en 1890 : « A Rambouillet (…), on n’a qu’un objectif : la perfection des animaux quant au rendement et à la qualité de la laine ».
Cependant, on avait quand même conscience à l’époque des risques d’accouplements trop consanguins, comme en témoigne Mr. Bourgeois en 1828 (cité par Bernardin, 1890), alors fermier général du Roi, à propos des « différents systèmes d’éducation des Mérinos » : « Nous pensons que la consanguinité, d’ailleurs contraire à la vigueur et à la bonne constitution des animaux, (…), peut seule imprimer à une race des caractères ou des qualités fixes. ». De plus, le registre des brebis et béliers ayant été créé à partir duer1Mai 1867, on peut supposer que les bergers évitaient les croisements entre apparentés très proches, mais nous n’en avons pas de preuve formelle.
Au vu du faible nombre d’agneaux les premières années, des velléités d’apport de sang neuf par une troisième importation ont malgré tout été rapportées par Bernardin, mais en parallèle celui-ci affirme que « la consanguinité asi peu d’influence dans la question, qu’il n’y a pas à la considérer ».
Parallèlement à la sélection des meilleures bêtes lainières, on a systématiquement éliminé les animaux ne rentrant pas dans le standard recherché. On pense notamment aux bêtes noires, qui furent toujours écartées de la productionre. Bernardin disait à ce propos « on a écarté de la reproduction toute bête offrant d’anciens germes d’impureté ». De même les béliers sans cornes étaient réputés « douteux commemérinos ». Cela a contribué à la perte de variabilité génétique.
Finalement, la consanguinité apparaît donc comme une nécessité pour créer le standard de la race, et l’on n’a pas de trace formelle d’une quelconque gestion raisonnée des accouplements durant cette période.
Un second facteur d’explication à cette augmentation de consanguinité serait le nombre important de Mérinos vendus ou offerts en cadeaux à d’autres nations : ces animaux sortis du troupeau n’ont pas pu contribuer au patrimoine génétique de la race. De plus, ces cadeaux du souverain à des chefs d’Etat étaient choisis parmi les plus beaux spécimens.

Période 1927-1947

Au début du 20 siècle, on prend conscience des risques liés à la consanguinité et l’on commence à parler d’une politique de gestion d e la race.
Ainsi, en 1927, on crée le registre « luttes et naissances » pour tous les animaux participant à la lutte, et l’on évite tout accouplement entre frères et sœurs, entre cousins germains et entre enfants de ceux-ci. Les accouplements ne se font qu’au-delà du 6 ème degré de parenté. On a pu retrouver une description des stratégies de lutte (Degois, 1935). Les animaux étaient classés en trois catégories selon leur type de peau: plissés, non plissés, intermédiaires, comme en témoigne les données du registre des naissances. Les accouplements se faisaient par groupes pour jouer sur l’aspect de la laine.
On procédait comme suit : pour chaque brebis on choisissait le bélier qui lui convenait le mieux du point de vue lainier. Puis on examinait les deux lignées grâce au registre.
S’il se trouvait que les animaux étaient de trop proches parentés, alors on choisissait un autre bélier plus éloigné, et ainsi de suite.
Un ralentissement dans l’augmentation du coefficient de consanguinité devrait se remarquer, mais il n’en est rien car une épidémie de claveléen 1911 a fortement diminué le nombre de reproducteurs, et par là les possibilités d’accouplements. Durant les deux guerres mondiales, l’effectif du troupeau a encore baissé : on a pu noter des chutes brutales du nombre de naissances (Roy, 2000).

Période 1947-1967

Il est rapporté (Roy, 2000 ; Jaloustre, 1996) qu’à cette époque, les règles d’accouplements mises en place n’ont plus été respectées. En effet, un bélier à la laine d’une finesse exceptionnelle sera accouplé avec un grand nombre de femelles sans tenir compte des parentés, et ses produits seront presque tous utilisés pour la reproduction.
Cette conduite aura malheureusement pour conséquence une augmentation du coefficient de consanguinité de près de 40% en 20 nsa.

Période 1967-2005

Dès 1967, la gestion des accouplements se fait par comparaison de l’ascendance, d’abord manuellement grâce à des fiches, puis grâce à un programme informatique. Vu la conjoncture défavorable de la filière production lainière en Europe à partir de cette période (et que nous ne détaillerons pas), cette gestion prend de moins en moins en compte les qualités lainières des animaux. L’objectif principal n’est plus l’augmentation des performances lainières, mais devient la limitation de la consanguinité.
Ainsi, jusqu’en 1976, le berger en chef de la Bergerie Nationale compare toutes les brebis et tous les béliers pris deux à deux : un bélier et une brebis ne peuvent s’accoupler que s’ils n’ont aucun ancêtre commun jusqu’à la quatrième génération (Regaudie et Montmeas, 1978). Pour bien choisir les accouplements parmi les 8 familles classées selon leur ascendance mâle, on dispose, concernant chaque anim al, d’une fiche généalogique portant le numéro des parents des trois générations précédentes, t d’une fiche lainière mentionnant des valeurs de toison (poids, finesse, couleur, densité, étendue), et des indications sur ses produits (pesées, qualités maternelles..). Les accouplements ne se font pas totalement sans prendre en compte les qualités lainières.
A partir de 1977, les données sont informatisées etles possibilités d’accouplements sont données par un logiciel nommé MERINOS crée par Mr. Foucher (ancien chef d’exploitation) avec le concours de l’ITOVIC et que nous avons pu manipuler.
Ce logiciel, sous langage informatique DOS, permettait de voir pour chaque bélier reproducteur présent toutes les femelles compatibles, et inversement. Il donnait aussi pour chaque bélier la liste des femelles pouvant lui être accouplées et le pourcentage de femelles du troupeau avec lequel il était compatible. De plus, il faisait apparaitre la généalogie de chaque animal à trois générations. La gestion des accouplements continuait d’être gérée de manière autonome par le berger et le chef d’exploitation.

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