Confrontation anatomocytologique dans les carcinomes urothéliaux de la vessie

Généralités : 

Le cancer de la vessie représente 3% de l’ensemble des cancers. Il occupe la 9ème place parmi les cancers et vient au deuxième rang des cancers de l’appareil urogénital après celui de la prostate [1]. Une prédominance masculine est constatée avec 4,7% des cas contre 1,3% chez la femme. L’incidence la plus élevée est Observée en Europe, aux USA et en Afrique du Nord. Plus de 50% des cas sont observés dans les pays développés .

Au Maroc, les chiffres dont nous disposons ont été enregistrés au sein de L’INO (Institut National d’oncologie de Rabat) entre 2002 et 2007: 1087 cas de tumeurs vésicales soit 67,3% de la totalité des cancers de l’appareil urinaire tout sexe confondu, qui représentent à leur tour 2,4% de l’ensemble des cancers enregistrés durant la même période [4]. Le cancer de la vessie a représenté au Maroc 5,6% de l’ensemble des cancers [4]. En 2007, il a représenté 7,85% de l’ensemble des cancers enregistrés au sein du service d’oncologie du CHU Mohamed IV de Marrakech .

Les tumeurs vésicales représentent dans le monde le7ème cause de mortalité par cancer chez l’homme et la 9Pème chez la femme. En 2000, le nombre de décès observés à l’échelle mondiale par cancer de vessie était de 132000 décès, soit 2,1% de la totalité des décès par cancer [6]. La mortalité par cancer de vessie est 5 fois plus élevée chez l’homme que chez la femme; une variation liée probablement au tabagisme et aux expositions professionnelles impliqués dans la genèse de ces tumeurs.

Au Maroc, en 2000, le taux de mortalité standardisé était de 9,1 pour 100 000 hommes/an versus 1,0 pour 100 000 femmes/an .

Facteurs de risque : 

Le risque de développer un cancer de vessie augmente avec l’âge. Il apparaît habituellement chez les sujets de plus de 65 ans [7]. Il est actuellement évident que le risque est plus élevé chez les sujets de sexe masculin [8]. Plusieurs facteurs ont été incriminés dans la genèse du cancer vésical, avec des degrés de certitude variables [9]. Le principal facteur de risque mis en évidence n’est autre que le Tabagisme. Il existe également un sur-risque lié à certains produits chimiques utilisés dans l’industrie mais aussi à certaines infections vésicales chroniques. D’autres paramètres ont été mis en évidence plus récemment.

Le tabagisme: 

Le tabac, à lui seul, représente le facteur de risque majeur incriminé dans la carcinogénèse des tumeurs vésicales [8,10]. Il cause plus de 50% des cancers de vessie chez l’homme et plus de 35% chez la femme [11]. Les fumeurs ont un risque deux fois plus élevé de développer cette pathologie comparés à la population non fumeuse [11].Le risque de cancer est lié directement au nombre de cigarettes fumées par jour et au nombre d’années pendant lesquelles le sujet a fumé (Paquet année) .

Les expositions professionnelles: 

L’exposition professionnelle aux carcinogènes urothéliaux est le deuxième facteur de risque incriminé après le tabac, représentant 5 à 20% de la totalité des cancers de vessie [15]. L’exposition aux amines aromatiques [16], en particulier la bêta naphthylamine, la benzidine, le 4-aminobiphényle et la 4-o-toluidine, aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et aux gaz d’échappement des moteurs diesel, constitue un facteur de risque certain impliqué dans l’apparition des cancers de vessie [17]. Les industries à risque sont globalement l’industrie du textile, du cuir, du caoutchouc, du plastique, des peintures et colorants artificiels, de l’aluminium, du charbon, les industries de couverture, d’usinage, l’industrie du bâtiment et les métiers routiers .

Bilharziose :

Elle est responsable de tumeurs de vessie de type carcinome épidermoïde dans 75% des cas. Ces infections sont fréquentes en Afrique, en particulier la région de la vallée du Nil en Egypte .

Autres facteurs de risque: 

Les anomalies congénitales de la vessie, comme les anomalies de l’ouraque ou l’exstrophie vésicale, peuvent augmenter le risque de développer un cancer de vessie. Les irritations vésicales chroniques, post infectieuses ou post traumatiques, semblent aussi prédisposés à développer ce type de cancer. L’usage abusifs d’antalgiques, la chimiothérapie (Cyclophosphamide ou ifosfamide à forte dose) et la radiothérapie (centrée sur le bassin) sont aussi des facteurs de risque certains [8]. Du point de vue génétique. Des études récentes suggèreraient un lien de causalité probable entre certains facteurs génétiques et le cancer de vessie comme pour le syndrome de Lynch II «Hereditary Non Polyposis Carcinoma» [21]. La mutation du gène du rétinoblastome RB1 pourrait, selon les mêmes études, augmenter le risque de le développer [22]. Le cancer de vessie apparait aussi dans certains syndromes dysplasiques comme le syndrome des mamelons surnuméraires, syndrome de Werner ou de l’ataxie-télangiectasie [23, 24, 25].D’autres facteurs sont suggérés, mais le lien de causalité reste incertain. Nous citons: L’apport liquidien journalier faible, l’abus de café ou d’alcool, les sous produits chlorés, et la consommation d’eau potable riche en Arsenic [9, 13].

Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
I. Type d’étude
II. But de l’étude
III. Critères d’inclusion et d’exclusion
1- Critères d’inclusion
2- Critères d’exclusion
IV. Elément étudiés
RESULTATS
I. Données épidémiologiques
1- Fréquence
2- Répartition des patients selon l’âge
3- Répartition des patients selon le sexe
4- Facteurs de risque
5- Manifestations cliniques
5.1. Signes fonctionnels
5.2. Signes physiques
6-Données paracliniques
6.1. Imagerie
6.2. Biologie
6.3 Endoscopie
II. Données anatomopathologique
1- Type histologique
2- Le stade tumoral
3- Le grade cellulaire
III. Données cytologiques
IV. Confrontation anatomopathologique
V. Bilan d extension
VI. Prise en charge therapeutique
1- RTU-TV
2- La BCG thérapie
3- Chirurgie
DISCUSSION
I. Généralités
II. Facteurs de risques
1- Le tabagisme
2- Les expositions professionnelles
3- Bilharziose
4- Autre facteur de risques
III. Rappels histologiques
1- Le type histologique
2- Le stade tumoral
3- Le grade
IV. Rappels cytologiques
1- Histoire de la cytologie urinaire
2- Intérêt de la cytologie urinaire
3- Technique
3.1. Le recueil des urines
3.2. La préparation au laboratoire
3.3. Coloration et montages des lames
3.4. Interprétation cytologique des urines non tumorales
3.5. Interprétation cytologique des urines tumorales
4- Les nouveaux tests de biologie moléculaire
V. Facteurs Epidémiologiques
1- La fréquence
2- Répartition des patients selon l’âge
3- Répartition des patients selon le sexe
4- Facteurs de risque
4.1. Le tabac
4.2. Les carcinogènes d’origine industrielles
5- Manifestations cliniques
5.1. Les signes fonctionnels
5.2. Les signes physiques
6-Données paracliniques
6.1. Imagerie
6.2. Biologie
6.3. Endoscopie
VI. Les données anatomopathologiques
VII. Les données cytologiques
VIII. Confrontation anatomopathologique
IX. Les nouveaux tests diagnostiques de biologie moléculaire
X. Bilan d’extension
XI. La prise en charge thérapeutique
CONCLUSION 

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *