COULEUR ET SA PERCEPTION

COULEUR ET SA PERCEPTION

En dépit des progrès considérables réalisés dans le domaine de la prévention et de la prise en charge des affections bucco-dentaires, la proportion de sujets édentés de par le monde demeure relativement élevée (47). Subséquemment, la demande en prothèse complète reste importante (60). La réhabilitation par prothèse adjointe complète (PAC) a comme objectifs principaux, d’améliorer l’esthétique dentofaciale et le déroulement normal des praxies oro-faciales (mastication, déglutition, production de la parole etc.) (38). La ressemblance de la PAC à une denture naturelle saine, esthétique et fonctionnelle et son intégration à une face harmonieuse sont des aspects cruciaux de cette réhabilitation. Les incisives et les canines en particulier jouent un rôle essentiel dans cette perspective et le choix judicieux de leur couleur constitue une étape fondamentale de la réalisation de la prothèse (33, 49, 50). Les cliniciens sont souvent confrontés au problème du choix de la teinte, de la saturation et de la luminosité des dents prothétiques. L’assortiment à des dents résiduelles lorsqu’il en existe, est une solution de pure routine (64). Toutefois chez l’édenté total, d’autres références doivent être recherchées eu égard à l’absence des dents. Le défi principal reste dès lors pour le praticien, de trouver des référentiels absolus sur lesquels se baser, les dents et une bonne partie de l’os alvéolaire qui les soutenait étant absentes.

La couleur des dents dépend de nombreux paramètres. Ainsi, des facteurs extrinsèques comme le tabagisme et le régime alimentaire ou intrinsèques comme l’amélogénèse ou la dentinogénèse imparfaite, peuvent influer sur la coloration (8, 61). Il a aussi été montré que les nuances des couleurs des dents et de la peau étaient négativement associées chez des sujets de différentes races (25), mais d’autres études n’ont pas trouvé de corrélations significatives entre le teint de la face et la couleur des dents et celle des gencives (12). Hassel et al., en 2008 ont rapporté une association significative entre la couleur des yeux, des cheveux et des dents chez une cohorte de personnes âgées (24). L’augmentation de l’âge est associée à un assombrissement de la couleur des dents et à une diminution de leur translucidité (4,6,58). Ces résultats concordent avec ceux de Gonzalo-Diaz et al., publiés la même année. Dans cette étude, les auteurs précisent même que lorsque l’âge augmente, les incisives centrales deviennent plus sombre, plus rouge et moins jaune et que les dents des femmes sont plus claires que celles des hommes.

CONSIDERATIONS SUR LA COULEUR ET SA PERCEPTION

La couleur est une sensation produite par la réflexion de la lumière sur un objet. C’est une réponse physique ou psychique qui ne découle que de l’interaction physique de la lumière sur un objet et du ressenti subjectif de l’observateur (5). En d’autres termes, la couleur est « la perception visuelle d’un objet illuminé ». La « sensation » de couleur est donc liée à la combinaison des quatre éléments suivants (2,18, 26) : – La source lumineuse avec sa distribution spectrale ; – Le matériau, tissu ou organe avec ses qualités de réflexion ; – L’oeil avec son capteur trichromatique ; – Le cerveau avec son système d’interprétation. Concernant les 2 premiers éléments, Newton a montré que la couleur était une propriété intrinsèque de la lumière : « sans lumière, pas de couleur ». Son expérience classique consiste à faire tomber sur un prisme un faisceau de lumière blanche (figure 1). La réflexion de cette lumière fait alors apparaitre sept couleurs : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet .

Pour ce qui est du 3ème élément, le Britannique Thomas Young (1773- 1829) met en évidence en 1802, à partir de travaux expérimentaux sur la dissection de l’oeil, que la physiologie de la perception est régie par un mode trichrome : les cellules visuelles qui tapissent le fond de la rétine (les cônes) présentent une sensibilité chromatique variable correspondant aux zones « Rouge », « Vert », « Bleu » du spectre lumineux. En ce qui concerne le 4ème élément, il a été montré que le cerveau ne tient pas compte de cette analyse trichromatique des couleurs, mais se base sur un système d’opposition de complémentaires comportant des valeurs subjectives liées à la qualité correspondant à la « Teinte », à la pureté évoquant la « Saturation » et à la quantité représentée par la « Luminosité » Cependant la perception des couleurs dépend de l’âge, du sexe, de l’environnement et de la culture personnelle. Il est rare de trouver deux individus qui ont une perception colorée similaire, ce qui fait de la couleur une expérience très personnelle et subjective. Par exemple, avec l’âge, le vieillissement de la cornée va jouer le rôle d’un filtre très légèrement jaune

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