CPT si primaire si cocasse

CPT si primaire si cocasse

de donner l’adjectif de prim itif à certains film s muets. Dans son étude-clé sur le CPT, qui coïncide avec la période programmée dans DE CINÉMA PERDU (1895-1925), Burch s’explique : « Je tiens à justifier l’emploi que je continue de faire de ce terme, discrédité dans d’autres disciplines en raison de la charge ethnocentrique qu’il porte. Ce cinéma est bel et bien primitf, d’abord au sens de ‘premier’, ‘originel’, mais aussi au sens de ‘fruste’, ‘grossier’, selon toutes les normes qui sont devenues les nôtres dans les pays industrialisés qui en sont seuls responsables. »769simplicité ou de grossièreté qu’on attribue aux institutions naissantes, y compris au cinéma.770 Le cinéma de cette longue période n’est pas l’institution qu’on connaît de nos jours, sinon des films qui f ont au m ême titre p artie du spectacle, de l’éducation et de la sc ience. La sér ie contient par exemple des films qui plutôt que d’êtres des comédies à proprement parler, sont des films comiques, remplis de sketches grossiers joués par des acteurs populaires. La série dévoile des copies de fiction qui ci rculaient, comme on a vu pour la non-fiction, dans des réseaux spécialisés. On se réfère à la production érotique et pornographique pour adultes, sans doute ‘rude’ pour une certaine m orale dans les sociétés industrielles. Cependant ces caractères primitifs des films du CPT interagissent aussi avec d’autres expressions artistiques. Ces films gardent des liens étro its avec les traditions théâ trales et littéraires qui datent

D’ailleurs le NFM programma affiche en octobre 1995 au Pavillon Vondelpark, des film s féeriques préservés en couleur de G. Méliès (le maître de l’adaptation des f éeries au f ilm), mais aussi d’autres m etteurs en s cène de gr and talent comme Gaston Velle, Ferdinand de Zecca, Segundo de Chomón qui réalisen t chez Path é Frères des film s féeriques explosifs et naïfs. Les programmateurs compilent ces mêmes copies de films féeriques depuis 1989 dans Dans l’épisode 21 ème VISION D’ART (1902, 1906, 1912), trois films féeriques Pathé-Frères sont sélectionnés, avec de la musique lyrique enregistrée par Trev Hammer et interprétée par musiciens collaborateurs au Pavillon Vondelpark. Moud Nelissen joue l’accompagnement au piano-forte et W . Zeevaarder in terprète un chant lyrique en français de cet épisod e présenté comme « Three special effect films (Enchantements) characterised by naive, naughty erotic fantasy.” Ce programme de compilation offre un aperçu de films féeriques produits tout au long d’une décennie. On observe q u’en effet ces copies, avec colo riage à la m ain puis au pochoir, partagent certains élém ents peu à peu sophist iqués : récurrence de cer tains personnages, une machinerie avec truc ages et une m ise en scène aussi f ragmentaire que de f açon littérale explosive, dont le tournage se passe t oujours en intérieurs. Le prem ier film FEE DES ETOILES  (VISION D’ART, circa, 1902) est composé de deux plans seulement où se trouvent les personnages emblématiques des films féeriques. D’abord une f ille vole dans un ciel étoilé, de lu ne bleue. Puis dans une scène orange, une fille fait des ga lipettes dans l’air puis elle embrasse le public (d’ailleurs devenu le leitmotiv de la série).

scène elliptique et fantaisiste. Le 2 ème film LA FEE AU PIGEONS (1906) est une copie coloriée à la main en jaune et en b leu où Gaston Velle m et en scène de manière frontale une dame qui fait un numéro m agique composé de l’apparition de pigeons jusqu’à l’apothéose de la tête d’une dame décapitée d’où sort u n éventail de plum es coloriées d’o iseau. Les effets des trucages sont signés par la cam éra de Segundo de Chomón. Toutes ces caractéristiques : mise en scène frontale, décors luxueux, machinerie de trucages et une apothéose sont réunis dans le dernier film du programme PHYSIQUE DIABLE (1912), accom pagné par le chant lyrique très intense de W. Zeevaarder. 773 La scène se pass e dans une caverne av ec un déco r style typiquement de Méliès d’où un diable surgit d’une casserole (décor peint). Il joue avec une bouteille. En plan rapproché, on voit alors qu e celle-ci contient un homm e transformé en chèvre. Le diable jette de la fumée avec une torche qui re vient en femme fantasm agorique envahissant le cadre. Le diable fait apparaître et dispara ître de jolies filles qui sont ensuite enfermées, allongées et roulées comme du papier . La mise en scène es t composée de scènes fragmentaires mais elle reste elliptique. Finalement le diable se m et lui-même du feu pour disparaître ensuite avec le cri déses péré de la chanteuse lyrique.

 

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