Croissance, crises et environnement

Croissance économique, développement humain et bien-être

Problématique : Le processus de croissance est-il toujours synonyme de développement humain et d’amélioration du bien-être des populations ? Est-ce une condition suffisante ?

Croissance, développement humain et bien-être ne vont pas nécessairement de pair

Le paradoxe d’Easterlin
Deux manières de mesurer le bien-être dans un pays :
• Approche objective : elle part de variables mesurables qui sont censées contribuer à la qualité de vie. Exemple : l’ISS (indice de santé sociale) est un indicateur composite qui combine une variété d’indicateurs sociaux : mortalité infantile, inégalité de revenus, taux d’homicide, taux de couverture sociale. Résume dans un seul chiffre le bien-être de la population.
• Approche subjective : on demande aux individus un avis sur leur état de bien-être ou de bonheur au moment de l’enquête.
Ici, c’est l’approche subjective qui est retenue.
Avez-vous une explication ?
A partir d’un certain seuil de revenu (assez bas), il y a un découplage entre niveau de revenu et niveau de bonheur. La corrélation est assez forte tant que les besoins essentiels ne sont pas fournis, mais pas après.
Document polycopié n°1 Le jeu de l’ultimatum
Le jeu de l’ultimatum est une expérience de psychologie sociale très simple proposée par Guth, Schmittberger et Schwarzer en 1982. Elle consiste à donner 10 euros à un cobaye A et lui demander de partager cet argent avec un cobaye B. Il ne peut lui faire qu’une seule offre et si B refuse, personne ne gagne quoi que ce soit. Dans le monde froid et rationnel des Homo oeconomicus A propose toujours quelque chose comme « 9 euros pour moi et 1 pour toi », de façon à s’emparer du maximum d’argent, et B accepte toujours car 1 c’est toujours mieux que rien. Dans le monde des hommes réels, les choses ne se passent pas tout à fait de la même façon et A a plutôt tendance à proposer quelque chose comme « moitié-moitié » car il sait qu’une proposition inégale apparaîtra comme injuste et qu’une proposition injuste a de fortes chances d’être refusée, même si cela doit coûter de l’argent à celui qui refuse.
1) Comment expliquez-vous que les personnes refusent un partage 9/1 ? Quel lien faites-vous avec le paradoxe d’Easterlin ?
Rationnellement, elles devraient être heureuses : elles ont gagné 1. Mais souvent elles refusent car elles trouvent injustes de voir que la personne opère un partage 9/1 au lieu de 5/5. Elles préfèrent perdre 1 et faire perdre celui qui a proposé ce partage inégalitaire.
Cela peut nous permettre de comprendre qu’un surcroît de revenus n’entraine pas nécessairement une hausse du bien-être. En fait, on a tendance à se comparer aux autres. Et c’est davantage le fait de gagner des places dans la hiérarchie des revenus qui importe aux individus que de voir simplement leur revenu augmenter.
Deux explications traditionnelles au paradoxe d’Easterlin données par les économistes :
• Habitude : on s’habitue à la richesse, donc on en retire moins de satisfaction. Un surcroît de richesse aurait donc un effet temporaire positif sur le bien-être, puis le niveau de bien-être reviendrait à son niveau initial.
• Rivalité : « Ce que désirent les hommes, ce n’est pas d’être riches, mais être plus riches que les autres hommes ». Comparaison entre notre revenu et celui des autres. Une augmentation me rendra heureux si je suis le seul à l’obtenir, mais pas si tous l’obtiennent.
On peut ajouter que d’autres éléments que l’accès aux biens matériels sont essentiels aux yeux des individus.

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