Détermination de quelques paramètres biochimiques chez les ânes

Variétés d’ânes d’Afrique de l’Ouest

L’âne domestique est rencontré, d’une façon générale, dans les zones sahéliennes. Son habitat est un peu plus développé vers le Sud que celui du cheval. Doutressoule (1948) décrit six variétés d’âne en Afrique occidentale qui sont :
Ane de l’Aïr ou Kobé : il a une taille allant de 1 à 1,10 m et de couleur gris et blanc ou rouan et blanc ; Ane de la Mauritanie : il est de petite taille 0,9 à 1,5 m. Il a des poils ras variant du gris clair au bai foncé à bande cruciale ;
Ane du Sahel : Il a un système pileux plus grossier que celui de l’Aïr. Sa robe est grise parfois dépourvue de bande cruciale ;
Ane du Minianka : il est de petite taille 0,9 à 1 m. Il a une robe beige avec une bande dorsale et cruciale plus sombre-claire sous le ventre et aux membres, légèrement zébré au canon, aux jambes et avant-bras ;
Ane du Gourma : il a une taille moyenne 1,05 à 1,10 m. Il a une couleur grise dont le blanc domine; Ane du Yatenga : il a une taille de 1,05 à 1,15 m. Il a une couleur grise ardoisée parfois nuancée à marque cruciale très apparente. Les poils sont fins de longueur moyen (3 à 5 cm) et crinière assez forte.

Rôles et importances des ânes

Les ânes jouent un rôle socio-économique en Afrique de l’Ouest. Ils connaissent différentes utilisations en zone rurale ou en zone urbaine .
En milieu rurale, avec la faible mécanisation de l’agriculture, les ânes sont utilisés pour labourer les champs. Ils assurent le transport des outils agricoles et des récoltes par des charrettes à traction asine. Ils servent pour le transport des vivres, des bagages, des personnes, du bois chauffe et des biens. Ils sont aussi utilisés pour le transport des marchandises dans les marchés hebdomadaires (Sow, 2012, Tapsoba, 2012).
En milieu urbain, les ânes sont utilisés pour le transport des marchandises des magasins de gros vers les boutiques détaillants dans les quartiers périphériques. Ils assurent également le transport des matériaux de construction tel que le fer, le béton, le ciment et les agrégats. Ils sont aussi utilisés dans le transport des ordures ménagères (Sow, 2012).

Valeurs usuelles

Les valeurs usuelles sont des valeurs obtenues à partir des individus apparemment sains. Les valeurs usuelles sont établies pour chaque grandeur biologique mesurée grâce à un échantillon de référence donné, c’est-à-dire un groupe d’individu homogène de référence en bonne santé sélectionné par des critères. L’échantillon de référence représente la population de référence pour laquelle les valeurs usuelles sont établies (Miegeville, 2015).
Les valeurs usuelles comprennent donc 95% des valeurs de l’échantillon de référence. Ainsi, 5% des valeurs de l’échantillon de référence sont exclues : les 2,5% des valeurs se situant de part et d’autre des bornes .
L’échantillon de référence est constitué d’un nombre adéquat d’individus de référence représentatif de la population de référence. Un individu de référence est sélectionné à partir des critères précis. Une population de référence est composée de tous les individus de référence potentiel. Pour chaque borne, un intervalle de confiance (IC) avec un niveau de signification (très souvent 90%) est établi, il est noté IC90%. Les valeurs usuelles étant établies grâce à un échantillon de référence donnéne sont qu’une estimation des vraies valeurs usuelles ; les intervalles de confiance permettent de renseigner sur l’imprécision des valeurs usuelles (Miegeville, 2015).

Utilisation et intérêt des valeurs usuelles

Les valeurs usuelles sont utilisées dès qu’une analyse de sang est réalisée. Les valeurs usuelles sont principalement utilisées dans les diagnostics ainsi que dans le suivi d’animaux présentant une pathologie. Elles sont également utilisées pour décrire la dispersion d’une variable au sein d’une population. L’utilisation des valeurs usuelles en médecine vétérinaire reste délicate. Elles sont en générale établies et fournies par les fabricants d’automates pour certaines espèces. Mais on ne dispose pas nécessairement de valeurs usuelles spécifiques à certains formats (par exemple cheval miniature et cheval de trait, ânes d’Afrique de l’Ouest) ni à certaines conditions physiologiques (lactation, gestation, animal sportif etc.) alors que des différences ont été mises en évidence. Il convient alors de connaître les variations physiologiques possibles et d’interpréter les résultats d’analyse, certes selon les valeurs usuelles, mais aussi selon les variations liées à l’âge, au sexe, au statut physiologique de l’individu, sans négliger les variations circadiennes et/ou saisonnières pour certaines variables (Miegeville, 2015).
La connaissance des valeurs usuelles nous permet de faire le dosage des paramètres biochimiques. Le dosage des paramètres biochimiques nous renseigne sur le statut de l’organisme. Un paramètre biochimique n’est pas souvent spécifique à un organe. Donc il faut combiner les dosages de plusieurs paramètres pour statuer sur l’état d’un organe.

Exploration de la fonction rénale

Les reins ont trois fonctions principales à savoir l’excrétion des déchets du métabolisme, le maintien du volume et de la composition du liquide extracellulaire et la synthèse hormonale.  Chez les équidés, l’exploration rénale, à partir du sérum, est effectuée par le dosage de l’urée et de la créatinine.
L’urée est synthétisée dans le foie et résulte primitivement des réactions de désamination des acides aminés. La production de l’urée augmente avec la ration protéique alimentaire. Elle est éliminée principalement par les urines. Une augmentation de la concentration sérique de l’urée peut être le signe d’une néphropathie, d’une déshydratation, d’un déséquilibre électrolytique, d’une hypo-albuminémie, d’un catabolisme tissulaire (fièvre, traumatisme musculaire, myosite) ou d’origine iatrogène (glucocorticoïdes, tétracycline, thyroxine) (French et Patrick, 1995 ; Harris et al., 1998 ; Pitel et al., 2006).
La créatinine est le marqueur biochimique de la fonction glomérulaire le plus fiable. Toutefois, sa concentration plasmique varie en fonction de la masse musculaire, de l’âge et de l’intensité de l’effort musculaire (Marshall et Bangert, 2005). Une diminution de la concentration sérique de la créatinine peut être le signe de cachexie (Pitel et al., 2006 ;Pritchard et al., 2009).
Parlant de ces deux paramètres simultanément, lors d’insuffisance rénale, la créatinine et l’urée augmentent. En association avec la créatinine sanguine, l’urée indique si la fonction rénale est altérée mais demeure moins exploitable du fait de son influence par des facteurs nutritionnels (Sow, 2012).

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : ELEVAGE DES ANES EN AFRIQUE DE L’OUEST
1.1. Classification des ânes
1.2. Variétés d’ânes d’Afrique de l’Ouest
1.3. Rôles et importances des ânes
CHAPITRE II : LA BIOCHIMIE CLINIQUE CHEZ LES EQUIDES
2.1. Valeurs usuelles
2.1.1. Définition
2.1.2. Utilisation et intérêt des valeurs usuelles
2.2. Exploration hépatique
2.2.1. Transaminases
2.2.2. Protéines totales
2.3. Exploration de la fonction rénale
2.4. Paramètres de l’équilibre minéral
2.4.1. Phosphore (P)
2.4.2. Calcium (Ca)
2.4.3. Magnésium (Mg)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES 
3.1. Cadre de l’étude
3.2. Matériel
3.3. Echantillonnage
3.4. Analyses biochimiques
3.4.1. Principe de dosage de l’urée
3.4.2. Principe de dosage des protéines totales et de l’albumine
3.4.3. Principe de dosage de la créatinine
3.4.4. Principe de dosage de l’ASAT ou TGO
3.4.5. Principe de dosage du calcium
3.4.6. Principe de dosage du phosphore
3.4.7. Principe de dosage du magnésium
3.4.8. Analyses statistiques
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Résultats
4.1.1. Caractérisation de la population d’étude
4.1.2. Valeurs usuelles des paramètres biochimiques
4.1.3. Variation des paramètres biochimiques selon le sexe
4.1.4. Variation des paramètres biochimiques selon le pays
4.1.5. Variation des paramètres biochimiques selon la NEC
4.1.6. Variation des paramètres biochimiques selon l’âge
4.2. Discussion
4.2.1. Caractérisation de la population d’étude
4.2.2. Paramètres biochimiques et leur variation
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 

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