DISCOURS SUR LA SITUATION DE LA NATION  DE SON EXCELLENCE

DISCOURS SUR LA SITUATION DE LA NATION  DE SON EXCELLENCE

Certains rendez-vous politiques peuvent prendre l’allure de rituels routiniers que l’on s’impose simplement pour satisfaire à des habitudes ou à un jeu de symboles. Ceux qui s’y rendraient le feraient alors sans grand enthousiasme, animés surtout par la nécessité d’accomplir un devoir qui s’impose à eux. Personne, parmi ceux qui observent le fonctionnement de la démocratie burkinabè, ne saurait prétendre que l’événement annuel qui réunit ici même, les élus du peuple et le chef du gouvernement, serait à classer dans une telle catégorie. Car, même s’il s’agit désormais d’un rituel démocratique, celui-ci est maintenant solidement ancré dans l’attente des populations que nous avons chacun pris l’engagement solennel de servir. Et l’exigence de vérité du peuple burkinabè est désormais telle que notre engagement collectif à le servir et à rendre compte de notre action s’inscrit en lettres d’or dans les us et pratiques publiques de tous les jours. D’ailleurs, l’enthousiasme et la conviction, qui me portent à me présenter devant vous, n’ont cessé de grandir depuis que le Président du Faso m’a fait l’honneur, de me confier la charge de son gouvernement en juin 2007. Je ne vous surprendrai pas en vous avouant qu’au-delà de l’exigence constitutionnelle qui me conduit devant vous, le plaisir est mien de soumettre le Gouvernement à l’obligation de rendre compte de la gestion des affaires publiques. C’est donc avec un engagement renouvelé et une humilité intense que je me présente une fois de plus devant votre Auguste Assemblée pour sacrifier à ce rituel républicain qu’impose la Constitution, et dresser un bilan de la gestion des affaires de la nation au cours de l’année écoulée.

Monsieur le Président, Qu’il me soit permis avant tout propos de remercier l’ensemble des Honorables Députés pour la qualité et l’intensité de l’interaction entre le pouvoir Législatif et le pouvoir Exécutif, et pour l’engagement sans faille qu’ils ont constamment démontré dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques. Vous me permettrez de vous remercier tout particulièrement, ainsi que tous les membres du bureau de l’Assemblée, pour l’excellente collaboration et le soutien dynamique que vous apportez à notre action, ceci dans le respect de l’indépendance des institutions. Il me plaît de redire ici que votre attitude est le reflet permanent de l’esprit républicain qui marque votre participation à la vie publique de notre pays.Nous nous rencontrons aujourd’hui dans un contexte national et international particulièrement difficile. Tout comme l’année dernière, l’épidémie de la méningite, malheureusement récurrente, est déclarée. Au cours de la période allant du 1er janvier au 15 mars, l’ensemble des districts sanitaires a notifié 2231 cas suspects de méningite dont 314 décès. Comparativement aux années 2007 et 2008, la situation est moins préoccupante car aucun district n’est en épidémie. Cependant le repositionnement des médicaments et des réactifs de laboratoire dans les centres de santé depuis décembre 2008, a permis la prise en charge précoce et gratuite des cas notifiés et l’identification des germes en cause pour l’adaptation de la riposte vaccinale s’il y a lieu.

Il convient de noter que le nouveau vaccin contre la méningite, mis au point à travers un partenariat mondial sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et dont le Président du Faso est le parrain, sera disponible en fin 2009. Je voudrais ici exprimer aux familles affectées et endeuillées toute la compassion du Gouvernement et lancer un appel à la population pour l’observation rigoureuse des mesures prophylactiques et pour sa participation effective aux campagnes de vaccination. L’économie burkinabè évoluant dans le contexte général de l’économie internationale, il est utile que je m’appesantisse quelques instants sur les contours de cet environnement d’ensemble. Au plan du développement international, l’année 2008 a été marquée par trois crises qui continuent d’avoir des répercussions sur l’économie mondiale en même temps qu’elles contribuent à révéler, la précarité du phénomène de dilution de la polarisation des puissances économiques du monde, observé au cours de la décennie. Il s’agit de la crise alimentaire, de la crise énergétique et de la crise financière. S’agissant de la crise alimentaire, 2008 a vu une montée fulgurante des prix des produits agricoles de 56 pourcent entre Janvier 2007 et juin 2008. Cette crise est tout d’abord la résultante de la combinaison des effets du sous-investissement prolongé dans l’agriculture, de l’augmentation de la demande alimentaire des pays émergents, du faible niveau des stocks mondiaux, de l’arrivée sur le marché de fonds spéculatifs. Elle est en plus aggravée par la crise énergétique, les intempéries climatiques, l’augmentation de la production des biocarburants au détriment des produits alimentaires et les insuffisances accumulées des politiques alimentaires dans le monde.

 

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