Diversité des champignons phytopathogènes du manguier (Mangifera indica L.)

Diversité des champignons phytopathogènes du manguier (Mangifera indica L.)

Généralités sur le manguie

 Origine et classification du manguier 

Originaire de l’Asie du Sud Est, plus précisément de la Birmanie, le manguier s’est diversifié ultérieurement dans les autres zones (PIP, 2013). Son introduction en Afrique de l’Ouest a été faite au XIXe siècle par les portugais et s’est répandu très vite dans le reste du monde (Rey et al., 2004). Le nom d’espèce indica renvoie à l’Inde (CIRAD, 2009), où elle est cultivée depuis 4000 ans (FAO, 1982). De son nom scientifique Mangifera indica, (Vincenot et Normand, 2009), le manguier est une dicotylédone appartenant à l’embranchement des Spermaphytes (plante à fleurs), à la famille des Anacardiacées, comportant environ 500 espèces réparties dans 60 genres (De Laroussilhe, 1980).

 Description du manguier 

 L’arbre Les manguiers sont des arbres à grande cime étalée arrondie et dense, atteignant dans le Sahel 10 m de haut, à fût atteignant plus de 1 m de diamètre (Ouédraogo, 2014). Le feuillage persistant et très dense devient vert foncé à maturité. La forme des feuilles varie beaucoup en fonction du cultivar (lancéolée, oblongue, ovale). Le tronc est brun, lisse et légèrement fissuré chez les jeunes, noire et rigoureux chez les âgés. Le manguier possède un système racinaire pivotant qui émet à sa formation quelques ramifications qui assurent la fixation de l’arbre dans le sol. La fin de la croissance des rameaux est marquée par la floraison apicale (Ouédraogo, 2002).

Inflorescence et Fructification

L’inflorescence du manguier se présente sous forme de grappe apparaissant à l’extrémité des rameaux après un repos végétatif de 2 à 3 mois (Delroise, 2003). Elle peut contenir jusqu’à plus de 1000 petites fleurs blanchâtres ou jaune rougeâtres de 3 mm de long formant un mélange de mâles et d’hermaphrodites (CIRAD, 2009). La fleur est un organe éphémère qui disparaît de la structure de l’arbre après quelques semaines à quelques mois pour donner naissance à un fruit (Bally, 2006). Les fruits sont des drupes de forme (oblongue, ovale) et de taille qui varient en fonction du cultivar. Ils peuvent être larges de 2,5 à 30 cm avec un mésocarpe comestible, charnu de couleur orangée et parfois fibreux (Douthett, 2000). La mangue est un fruit climactérique c’est-à-dire que sa maturation dépend de l’éthylène et est associée à une augmentation de la respiration cellulaire des tissus (Dambreville, 2012). Elle est composée d’un noyau dur et fibreux refermant une graine large et aplatie entouré d’un endocarpe et contenant un ou plusieurs embryons (Sitbon, 2004). Photo 2: Inflorescence du manguier Photo 

Manguier en fructification

 Les utilisations du manguier 

Le manguier est un produit qui possède de nombreuses propriétés et ses différentes parties sont utilisées par l’homme depuis plus de 4000 ans. Dans l’alimentation, les jeunes fruits dont les téguments n’ont pas encore durci, sont consommés dans les pays asiatiques comme légumes frais ou comme condiments (Ouédraogo, 2014). Les fruits sont utilisés verts ou mûrs pour leurs propriétés nutritionnelles (Ouédraogo, 2014). En dehors de la consommation directe comme fruit frais, elle est la source d’une multitude des produits dérivés. Le noyau sert à l’extraction des huiles pour la savonnerie, l’amande sèche et la peau servent d’alimentation pour le bétail (FAO, 2011). La mangue est utilisée dans l’élaboration de jus de fruit, sirops, boissons alcoolisées, confitures, desserts, glaces. Elle peut aussi être servie en accompagnement de Synthèse Bibliographique 5 viandes blanches (Delroise, 2003). La mangue séchée est consommée telle-quelle ou est utilisée pour la préparation des pâtes de fruits et barres chocolatées (FAO, 2011). Dans de nombreux pays, elle est utilisée également en médecine traditionnelle comme vermifuge (Delroise, 2003). Le manguier a aussi des propriétés diurétiques et laxatives. Il peut aussi être utilisé pour le traitement de l’hypertension artérielle (Delroise, 2003). Les fleurs livrent des remèdes pour le cœur, contre les vers et la dysenterie. Les feuilles sont administrées en cas de fièvres (Ouédraogo, 2014). Grâce à leur haute teneur en tannin, leur décoction agit contre les maux de la gorge, de la bouche, des dents, des asthmes, la blennorragie et la bronchite (Ouédraogo, 2014). 

 Importance de la production de mangue 

Le manguier (Mangifera indica L.) est une plante d’une haute importance, répartie dans les régions tropicales et subtropicales du monde (Gautam, 2014). La mangue est le septième fruit le plus produit au monde (PACIR, 2013). Selon le rapport de la FAO (2011), la mangue représente à elle seule 39% de la production mondiale de fruits tropicaux soit un volume qui s’élève à 31,7 million de Tonne en 2009. Elle a connu un essor du fait de l’augmentation des surfaces allouées à cette culture (Rey, 2011). En effet en 2010 la production était estimée à plus de quelques 37 millions de Tonnes (Strebelle, 2013). L’Asie est le leader des producteurs avec 76,3% de la production mondiale, suivi de l’Amérique avec 12,3% et de l’Afrique 11,4% (FAOSTAT, 2015). L’Inde est le plus gros producteur de mangues au monde avec près de 41% de la production mondiale en 2009 et 2010 (FAO, 2011). En Afrique de l’Ouest, la production de mangues est estimée à 1 374 000 tonnes en 2010 (Strebelle, 2013). Les pays Ouest Africains leaders de la production de mangue sont: Le Nigeria (54%), la Guinée (13%), le Niger (13%), le Mali (6%), le Sénégal (5%), et la Côte d’Ivoire (3%) (ITC/ECOWAS-TEN, 2011). En 2015 environ 540 000 km² était alloué pour la culture mangue dans la sous-région (Ministère du commerce, 2016). Au Sénégal, la filière mangue confirme son importance en termes de création d’emplois et de revenus. En effet, pour une valeur de 8 milliards de francs (CFA) de revenue par an, la filière emploie environ 33 600 personnes dont 44,7% de femmes (ASEPEX, 2012). Elle est la première production fruitière au Sénégal (Rey, 2011) et présente près de 60% de la production nationale (Diédhiou et al., 2014). Et en 2015, le pays a exporté environ 16 770 tonnes vers l’Europe, la sous-région et les autres destinations ce qui lui permet de conserver sa place dans les pays Ouest africains leaders dans l’exportation de mangues (Strebelle, 2013). 

Synthèse Bibliographique 

  Les variétés cultivées au Sénégal Au Sénégal, plusieurs variétés de mangues sont produites : La variété Sierra Léone est petite, très savoureuse mais fibreuse, Les variétés Balante et Diouroul sont très présentes au sud. Les variétés Bouko jeexal, Birane Diop, Jeeg bu Gatt, sont retrouvées dans les Niayes et dans la petite côte. La variété Kent, qui représente 70% des exportations, est essentiellement destinée aux marchés européens (USAID, 2006). 2. Les maladies et les ravageurs du manguier Malgré le bilan positif de ces dernières années, la culture de la mangue est confrontée à différents problèmes dus à des ravageurs (insectes, les acariens) et des maladies biotiques (bactériose, alternariose, Curvulariose, Anthracnose gommose) et abiotiques.

Les ravageurs 

Au Sénégal les ravageurs qui causent plus de dégâts au manguier sont les insectes, les acariens et les nématodes qui par leur mode d’alimentation et / ou de reproduction, peuvent causer des dommages directs sur l’arbre ou indirects sur sa production.  La cochenille farineuse La cochenille farineuse (Rastrococcus Invadens) est un ravageur qui cause d’énormes dégâts sur les arbres fruitiers particulièrement les manguiers. Elle se nourrit de feuilles et sécrète du miellat favorisant le développement de champignon appelé la fumagine (PIP, 2013). Elle fait des ravages en Afrique. Pour limiter les dégâts, le Sénégal a décidé d’introduire deux insectes prédateurs (Gyranosodea tibegy et Anagyris mangicola). (USAID, 2006).  Les termites Les termites sont un des pires ennemis du manguier. Ils dévorent les radicelles et les parties externes des racines, du tronc et des branches et provoquent de nombreux dépérissements. Au niveau de la partie aérienne, le dessèchement progresse des extrémités de l’arbre vers le bas pouvant entrainer sa mort. Les dégâts sur le système racinaire sont peu visibles et ne préoccupent les planteurs que quand le dessèchement a atteint un stade avancé (Vannière et al., 2004). Il n’existe pas de méthode permettant la destruction rapide, efficace et sûre des termites.  Les acariens Les acariens causent, en cas de fortes pullulations, des décolorations du limbe des feuilles donnant à l’arbre attaqué un aspect grisâtre. Ils peuvent aussi provoquer un développement anarchique des bourgeons aux extrémités des rameaux. On maintient leur population à un niveau acceptable par des traitements au Dicofol (Kelthion) ou autres acaricides (Matetracide, Folimat).

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
Liste des tableaux
Liste des photos
Résumé
Abstract
INTRODUCTION
I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Généralités sur le manguier
1.1. Origine et classification du manguier
1.2. Description du manguier
1.3. Les utilisations du manguier
1.4. Importance de la production de mangue
2. Les maladies et les ravageurs du manguier
2.1. Les ravageurs
2.2. Les maladies du manguier
2.2.1. Les maladies d’origine bactérienne
2.2.2. Les maladies d’origine fongique
3. Généralités sur les bio-pesticides et les pesticides
II. MATERIEL ET METHODES
1. Présentation de la zone d’étude
1.1. Description des vergers
1.2. Matériel biologique
2. Méthodes
2.1. Enquête et collecte de données
2.2. Echantillonnage
2.3. Maturation des fruits et expression des symptômes
2.4. Préparation de milieux de culture
2.5. Isolement et identification des champignons pathogènes
2.6. Vérification du pouvoir pathogène et réisolement des champignons pathogènes
3. Sensibilité de différents champignons pathogènes du manguier à des antifongiques biologiques
3.1. Effet des produits sur la croissance mycélienne
3.2. Effet des produits sur la germination des spores
Analyses statistiques
III. Résultats
1. Symptomatologie et caractérisation des champignons
2. Inventaire des champignons pathogènes du manguier dans les communes de Gandon et de Saint-Louis.
2.1. Les champignons responsables de maladies pré-récolte
2.2. Diversité des champignons phytopathogènes au niveau des vergers
3. Activité antifongique des différents produits biologiques sur la croissance mycélienne des champignons
4.1. Sur Alternaria sp
4.2. Sur Curvularia sp
4.3. Sur Lasiodiplodia s
IV. Discussion
V. Conclusion et Perspectives
Références Bibliographiques
Annexes

 

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