DYSPLASIES OSSEUSES FLORIDES DES MAXILLAIRES

DYSPLASIES OSSEUSES FLORIDES DES MAXILLAIRES

INTRODUCTION 

Les tumeurs bénignes des maxillaires représentent un groupe de lésions polymorphes d’origine et de nature diverses, les unes sont communes au reste du squelette, les autres sont électivement localisées aux maxillaires. Certaines dérivent des tissus pré formateurs de la dent et constituent le groupe des tumeurs odontogènes, d’autres naissent à partir des structures osseuses, vasculaires ou nerveuses de la mandibule et constituent le groupe des tumeurs non odontogènes. Les dysplasies osseuses sont des lésions bénignes des maxillaires associées à l’os dans lesquelles du tissu cémento-osseux remplace l’architecture normale de l’os. Il s’agit de lésions fibro-osseuses bénignes des maxillaires associées aux apex dentaires et contenant des calcifications amorphes qui correspondraient à du tissu cémentaire. La dysplasie osseuse floride (cémentome), tumeur odontogénique, constitue un des sousgroupes des dysplasies osseuses. En général elle s’observe chez les femmes de race noire d’âge moyen (40-50 ans) ou avancé (6,14). Cette pathologie d’évolution lente et asymptomatique est le plus souvent de découverte fortuite lors d’un examen radiologique de routine, cependant elle devient aujourd’hui motif de consultation odontologique suite à l’exposition endobuccale, post-extractionnelle, des masses cémento-osseuses. Il se produit ainsi leur infection et la survenue de symptômes à type de douleurs ou de suppuration et séquestration ; l’exérèse du tissu osseux infecté devient alors indispensable. Nous avons ainsi réalisé ce travail avec pour objectif d’étudier les aspects cliniques, radiographiques et thérapeutiques de la dysplasie osseuse floride. Dans la première partie de notre travail, nous ferons le point sur les dysplasies osseuses et en particulier la dysplasie osseuse floride (cémentome) avant de présenter dans la seconde partie deux observations cliniques relatives à cette pathologie.

LES TUMEURS ODONTOGENES BENIGNES 

Les tumeurs bénignes sont des néoformations qui résultent d’une accumulation excessive et anormale des tissus, par l’augmentation du nombre de divisions mitotiques elles mêmes normales. 

 CLASSIFICATION 

 Les tumeurs bénignes odontogènes, affections originales et spécifiques des mâchoires, constituent un groupe hétérogène dont plusieurs classifications, basées sur les différents stades de l’odontogenèse, ont jusqu’à présent été proposées : -les tumeurs épithéliales sans induction du mésenchyme. -les tumeurs épithéliales et conjonctives avec ou sans formation de tissu dentaire dur. -les tumeurs éctomésenchymateuses avec ou sans inclusion d’épithélium odontogénique. Ces tumeurs proviennent de la lame dentaire et des tissus dentaires préformateurs. Dans la classification de l’OMS (6) des tumeurs de la tête et du cou de 2005, les lésions fibro-osseuses sont décrites comme des tumeurs bénignes associées à l’os (Tableau 1). 4 Tableau I: Classification histologique des tumeurs odontogènes OMS (6) Classification histologique de l’OMS des tumeurs Odontogènes Epithélium odontogène avec stroma fibreux mature, sans ectomésenchyme odontogène Améloblastome Tumeur odontogène épithéliale calcifiante Epithélium odontogène avec ectomésenchyme odontogène, avec ou sans formation de tissus durs Odontome, forme complexe Odontome, forme composite Mésenchyme et/ou ectomésenchyme odontogène avec ou sans épithélium odontogène Myxome odontogène/myxofibrome Cémentoblastome Lésions associées à l’os Fibrome ossifiant Dysplasie fibreuse Dysplasie osseuse – Dysplasie osseuse périapicale (antérieurement: dysplasie cémentaire périapicale) – Dysplasie osseuse focale (antérieurement: dysplasie cémento-osseuse) – Dysplasie osseuse floride (antérieurement: dysplasie cémento-osseuse floride) – Cémentome gigantiforme familial Granulome central à cellules géantes Kyste osseux anévrysmal Autres tumeurs Tumeur mélanotique neuro-ectodermique congénitale I-2 Signes cliniques et radiologiques communs (9,5) Malgré leur grande diversité, les tumeurs odontogéniques partagent la même symptomatologie clinique ; celle-ci est, de surcroit, non spécifique car commune avec les tumeurs non odontogéniques et simples kystes maxillaires Asymptomatologique ou inaugurée par un épisode inflammatoire, elles font corps avec l’os. La muqueuse de recouvrement est normale ou légèrement congestionnée 5 – Les signes dentaires sont inexistants ou liés au développement tumoral adjacent : mobilité, rhizalyses, déplacement, anomalies d’évolution, retard de cicatrisation alvéolaire après avulsion dentaire intempestive sans un examen radiographique préalable – Les signes radiologiques nous renseignent sur:  La tonalité de l’image : radio-opaque, elle témoigne de la composante cémento ou ostéoformatrice de la tumeur, lorsqu’elle est radioclaire, elle prouve le caractère ostéolytique ou kystique  Le contour de l’image; bordure nette, soulignée d’une ligne épaisse, au contour nuageux et irrégulier  Le caractère mono ou polygéodique – Les rapports tumoraux avec le canal dentaire et les structures nasosinusiennes guident le bilan d’extension et le choix thérapeutique II- LES 

DYSPLASIES OSSEUSES

 Les dysplasies osseuses sont des affections bénignes des maxillaires dans lesquelles du tissu cémento-osseux remplace l’architecture normale de l’os. Il s’agit d’une lésion fibro osseuse bénigne des maxillaires associée aux apex dentaires et contenant des calcifications amorphes qui correspondraient à du tissu cémentaire. Les dysplasies osseuses sont classées en tant que lésions fibro – osseuses non néoplasiques. Avant la classification actuelle de l’OMS sur les tumeurs odontogènes en 2005, les dysplasies osseuses étaient appelées dysplasies osseuses cémentifiantes ou dysplasies cémentoossifiantes (DCO). La présence de cément dans ces lésions est restée longtemps controversée, aussi dans la nouvelle classification le terme de « cément » a été supprimé. Ces lésions bénignes se caractérisent par une altération de la structure osseuse. L’architecture normale est remplacée à l’image d’une métaplasie, par des fibroblastes et des fibres collagènes ; ces lésions peuvent contenir des quantités variables de substance minéralisée. Les dysplasies osseuses sont souvent découvertes fortuitement dans le cadre d’examens radiologiques standards. Toutefois, une infection peut survenir et la lésion passe en phase symptomatique laquelle se manifeste par une douleur, un exsudat purulent, une fistulisation et une séquestration. Elles se rencontrent en majeure partie dans les régions de la mâchoire portant les dents. Ainsi on dénombre différentes formes cliniques et radiologiques: 6 1. La dysplasie osseuse péri-apicale. 2. La dysplasie osseuse focale. 3. La dysplasie osseuse floride (cémentome). 4. Le cémentome familial gigantiforme.

Epidémiologie

 Les dysplasies osseuses sont très rares et peu rencontrées en pratique quotidienne dans les services de pathologie et de médecine buccale. Dans un recrutement fait en 1993 par GUILBERT et coll. (12), sur 455 cas de tumeurs odontogéniques, il est noté 3 cas de dysplasies osseuses, soit 0,67%. En 2006, SUMER, GUNDUZ et GUNHAN (22) ont trouvé que les cémentomes représentent 1 à 6,2% des tumeurs odontogènes. Généralement ce sont des personnes d’âge moyen (40-50 ans) qui en sont atteints (6,14). La dysplasie osseuse est supposée être une maladie qui atteint le plus souvent la race noire, et est souvent rencontrée chez les femmes d’après plusieurs auteurs : En 1992, ACKERMANN et ALTINI (1), dans une étude sur 127 cas, rapportaient que 96% sont des femmes. Heuberger (14) trouve dans son étude 90% de femmes. Cette prédominance de femmes est également confirmée par Benjalloun L et Waldron CA, (4 25). La mandibule est plus fréquemment atteinte que le maxillaire dans les proportions de 7 sur 10, la moyenne est de 85% à la mandibule et 15% au maxillaire. La mandibule postérieure est touchée dans 67,9% des cas (23). La tumeur peut atteindre des dimensions variables, mais souvent considérables et déterminer une hypertrophie des maxillaires. Elle est le plus souvent symétrique et peut siéger au niveau des deux maxillaires en même temps.

Etiopathogénie 

L’étiologie réelle des dysplasies osseuses étant encore mal connue, plusieurs hypothèses sont émises : 7 – Un phénomène d’induction (7, 10,20) Il est admis de manière générale que la dysplasie osseuse provient des tissus parodontaux pour deux raisons : association avec les apex dentaires. prolifération de tissu cémentaire. Histologiquement, le desmodonte, de structure très fibreuse, est composé de fibres de collagène et de fibres oxytalanes. IL contient des cellules dont le potentiel de différentiation peut varier suivant les localisations et donner des odontoblastes, des ostéoblastes et des cémentoblastes. Dans des conditions pathologiques, selon une influence stimulante indéterminée, de telles cellules peuvent engendrer des tumeurs pouvant contenir soit du cément, soit de l’os alvéolaire, soit du tissu fibreux ou une combinaison quelconque de ces trois tissus. – Le rôle des hormones sexuelles (7, 10, 22, 29) Puisqu’il est admis que la majorité des patients sont de sexe féminin, on suppose que les hormones sexuelles peuvent jouer un rôle dans l’étiologie, par la potentialité des œstrogènes à stimuler les tissus. ZEGARELLI et ZISKI en 1943 (29) suggèrent que l’hormone gonadotrophine contenue dans les urines des femmes enceintes, peut stimuler la formation de soi-disant tumeurs de grossesse, les fibromes, et serait peut être un facteur étiologique dans la formation des dysplasies osseuses. – Les traumatismes et le trauma occlusal Des traumatismes de différentes natures telles que les blessures, les coups, une occlusion traumatique et une pression anormale d’appareils de prothèse peuvent être un facteur favorisant la formation de dysplasie osseuse (2). – Cause métabolique (29) ZAGARELLI et ZISKIN (29) suggèrent que des perturbations endocriniennes puissent à l’occasion exister. 8 – Facteur constitutionnel, prédisposition individuelle Le fait que les cémentomes multiples familiaux soient fréquents et souvent associés à des hypercémentoses des autres dents, montre que l’étiologie serait d’ordre constitutionnel, marquant une prédisposition individuelle. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : 2Rappels
I- LES TUMEURS ODONTOGENES BENIGNES
I-1 Classification
I-2 Signes cliniques et radiologiques communs
II- LES DYSPLASIES OSSEUSES
II-1 Epidémiologie.
II-2 Etiopathogenie
II-3 Etude clinique
II-3-1. La dysplasie osseuse floride
II-3-2. Les autres formes cliniques
II-4 Traitement
II-4-1 Buts
II-4-2 Moyens médicamenteux
II-4-3 Moyens chirurgicaux
II-4-4 Moyens préventifs
II-4-5 Indication
A- La dysplasie osseuse floride
B- Les Autres formes cliniques
II-4-6 Evolution
DEUXIEME PARTIE17 : Nos Observations
1. Cadre d’étude
2. Méthodologie
3. Nos observations
COMMENTAIRES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

 

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