Eaux et ‘Terres Salées dans le Sine

Les stratégies de désalinisation

Les activités de sensibilisation 

Les séminaires Des séminaires de formation ont été organisés durant notre stage sous l’encadrement technique du personnel de l’ONG en vue de renforcer les capacités des différents intervenants dans le cadre du projet. Ces séminaires portaient sur les méthodes d’étude en zone rurale, l’encadrement de la population et leur initiation à la pratique « d’agriculture durable » et à la gestion des infrastructures hydro-agricoles. 

Les foras

Nous avons également assisté au forum qui a été organisé au niveau du village de Faoye sur la problématique de l’aménagement des terres salées. Ce forum était le lieu d’échange d’expériences entre acteurs du projet et population bénéficiaire. Ces expériences nous ont été profitables. 

Les actions de recherche 

L’étude hydrogéologique 

Le fonçage des piézomètres

Durant notre stage, nous avons participé au fonçage des piézomètres destinés au suivi de l’évolution du biseau salé dans les Bassin de Ndoff, Faoye et Mar Fafaco. Cette opération est réalisée en saison des pluies à l’aide d’une tarière manuelle. Les piézomètres sont équipés de tubes métalliques dans les zones les plus éloignées du bas fond et de tube en PVC au bord du bras de mer où la nappe est moins profonde. Au niveau de chaque bassin les piézomètres sont disposés en deux lignes. La première ligne correspondant à la lignel (L1) est alignée parallèlement à l’ouvrage de la digue anti-sel et une deuxième ligne (L2) située au milieu du bassin parallèlement à la première. Au niveau de la digue de Ndoff et celle de Mar Fafaco, nous avons réalisé deux lignes de piézomètre avec quatre piézomètres de chaque coté du bassin noté (LIPZ1, L1PZ2, L1PZ3, L1PZ4) pour la ligne une. Sur la ligne deux les piézomètres sont notés (L2PZ1, L2PZ2, L2PZ3, L2PZ4). L’exemple du bassin de Mar est présenté en guise d’illustration (figl2)  Figure 12 : Répartition des pièzometres dans le bassin versant de Mar Le bassin de Faoye comporte dix piézomètres avec quatre au niveau de chaque ligne disposés comme précédemment. Les deux autres sont placés l’un au niveau de l’ouvrage noté (PZO) et l’autre à la tête du bassin (Fig 13). 18 Figurel3: Repartition des piezometres dans le Bassin versant de Faoye 111.2.1.2 La délimitation du bassin de Faoye A l’aide du GPS de terrain, nous avons relevé les coordonnées de 59 Points correspondant aux limites du bassin. Ces points nous ont permis d’effectuer une carte du bassin. Le principe est de créer une table de données comportant tous les points associés a leurs coordonnées. Ces points sont disposés selon leur position sur le terrain à l’aide du logiciel Surfer. La liaison des points a permis d’obtenir une carte du bassin (Fig 14).

Le nivellement des piézomètres

Le nivellement est effectué avec une station en prenant comme point de référence d’altitude zéro le bas fond de la digue. Tous les piézomètres sont nivelés par rapport à cette référence. Les données sont récupérées dans une clé USB et comportent la distance qui sépare les différents piézomètres du point de référence mais aussi l’altitude des piézomètres par rapport à la référence zéros .Ce nivellement est utilisé pour tracer le profil du bassin parallèlement à la digue (Fig15). 20 e’ 1;1- .;;In (:5 b?) i\b ce` Distance (m) ig 15 : Profil transversal du bassin versant de Faoye 2,5 2 0,5 o —a—Altitude Le profil est tracé de la rive gauche (RG) coté village à la rive droite (RD) en passant par le bas fond du bassin correspondant à la référence d’altitude zéro et par les piézomètres de la ligne 1. Il représente l’altitude des points en fonction de la distance par rapport au point de référence situé au niveau du bas fond. Ce profil traduit donc la forme transversale du bassin de Faoye avec une dépression centrale correspondant au bas fond et des flancs à pente plus ou moins forte.

Les mesures piézométriques

Apres l’installation et le vidange complet des piézomètres, nous avons laissé reposer le temps que la nappe revient à son niveau d’équilibre avant d’effectuer des mesures du niveau statique a d’une sonde électrique au niveau de chaque piézomètre par rapport au sol dans les bassins déjà nivelés de Faoye et de Mar. Les résultats du nivellement nous ont permis de calculer la charge hydraulique avec la formule suivante. 11 = Z – NS NS=niveau statique Z=cote par rapport à la référence zéro (bas fond du bassin) H= charge hydraulique 21 Isopièze • pièzometre Limite du Bassin Sens d’ecoulement Bras de Mer 0 200 400 600 d00 L1PZ1 L2PZ1 N Echelle Legende Ces mesures de la charge hydraulique sont utilisées pour tracer les cartes piézométriques des bassins versants de Faoye afin d’avoir une idée sur le comportement de la nappe au niveau de chaque bassin et son influence au-delà de la ligne de crête. C’est ainsi que nous avons essayé de fusionner la carte piézométrique avec celle du bassin (Fig 16). Figure 16 : Carte piézométrique de Faoye L’analyse de cette carte montre que la charge hydraulique est plus élevée à proximité du bras de mer. Cette charge est imposée au reste du bassin. Les flèches orientées des hauts potentiels vers les bas potentiels traduisent le sens d’écoulement de la nappe. Ainsi la nappe présente un écoulement dominant dans la direction est-ouest et un léger écoulement orienté du bras de mer vers l’intérieur du bassin. Au niveau du piézomètre 1 de la ligne 2 (L2PZ1), la nappe 22 2010/06703 présente un écoulement orienté nord-sud. Cette partie semble être moins influencée par les eaux salées du bras de mer. 

L’étude pédologique

Des études pédologiques sont également en cours. Il s’agit de fosses pédologiques creusées au niveau de la zone pour la description des profils. Le matériel utilisé comprend : Un Piochon pour le rabotage, afin de mieux visualiser les limites des couches, le code de MURSELL pour déterminer la couleur du sol, une tarière et un mètre ruban. Des échantillons de sol sont prélevés sur chaque couche identifiée sur tous les profils situés en zone de plateau, intermédiaire et de bas-fond. Photo n°1 : fosse pédologique Au niveau de chaque fosse pédologique, des prélèvements d’eau de la nappe sont effectués. Les échantillons sont en cours d’analyse au niveau du laboratoire sols-eaux-plantes du CNRA de Bambey.

Les activités physiques  Construction d’une digue anti sel

Le choix de la zone Cette digue est installée sur une zone où, selon la population, la riziculture était très développée. Mais avec l’avancée de la mer qui envahit périodiquement ces parcelles rizicoles et qui après, laisse des dépôts de sel sur les couches de sol, ces terres et les eaux souterraines 23 ont fini par se saliniser. Ainsi, la végétation dont la tolérance au sel est atteinte voir même dépassée disparait laissant ainsi des tannes nues. Photo n°2 : La tanne de Faoye (zone à aménager) C’est ainsi qu’après l’expérience réussie de la construction de la digue de Ndoff par l’ONG GREEN Sénégal qui a pu récupérer plusieurs hectares pour la riziculture, les habitants de Faoye se sont mobilisés pour construire avec leurs propres moyens une digue destinée à freiner les eaux marines en vue de relancer la riziculture. Cette digue a été construite avec des moyens rudimentaires (piquets dressés suivi d’un remblaie en sable). Photo n°3 : La digue en terre 24 Cet ouvrage artisanal n’a pas pu résister à la première crue en raison du débit important de drainage du bassin de la tanne. L’aménagement type qui s’est montré performant consiste à construire une digue entre la rizière et la mer, résistant aux plus hautes marées (USAID, SOMIVAC, ISRA, 1985 ; cité d’après ALBERGEL et al. 1991 a). Cette zone regorge de grandes potentialités rizicoles qui ne peuvent être valorisées qu’après un aménagement réussi. C’est ainsi que l’ONG GREEN Sénégal est venue en aide à la population dans ses stratégies pour la récupération et la valorisation de cet espace en finançant la construction d’une digue anti-sel dans le cadre de ses projets d’appuis au développement local. Une initiative fortement soutenue par le comité villageois qui selon lui est la dernière chance pour arrêter l’avancée de la salinité qui a gagné une bonne partie de leur terre et pollué leurs nappes. Pour cela, il a donné une contribution financière en plus de leur propre mobilisation pour accélérer la construction avant l’arrivée des premières pluies. 

Le nivellement de la zone

L’aménagement d’un petit bas-fond nécessite la connaissance d’un minimum de paramètres caractérisant son fonctionnement hydrologique. La prédétermination, plus ou moins précise, de ces paramètres, permettra de prendre une décision sur le type d’aménagement à réaliser, de dimensionner les ouvrages de génie rural et d’élaborer les règles de la gestion des eaux (ALBERGEL et al.1992). Ce nivellement est destiné à évaluer la topographie et la pente du bassin. Ils permettent avant même le démarrage de la construction de la digue de déterminer : – les hauteurs maximums et minimums des marées extrêmes au droit de l’aménagement projeté. En effet, les hauteurs maximums des marées et la pente longitudinale du bas-fond règlent la hauteur de la digue et les hauteurs minimums déterminent l’altitude du seuil de l’ouvrage de régulation (canaux). -La production en eau douce du bas-fond en fonction de la pluviométrie. Les apports annuels doivent être prédéterminés pour connaitre les possibilités de lessivage des sols et la satisfaction en eau du riz durant tout son cycle végétatif sans risque de salinisation dans l’horizon racinaire. -L’amplitude extrême des marées : la prédétermination des amplitudes extrêmes des marées permet de définir la hauteur de l’ouvrage d’évacuation et la hauteur de la digue à protéger contre le battement de la marée (ALBERGEL et al. 1992). C’est sur ce principe qu’est basée LOOMInd• – prof» transversal da profil_lOngS Events la construction de la digue de Faoye qui est coffrée sur une longueur de 70m au niveau du bas-fond.