Efficacité de la vibration face à une autre intervention spécifique

Analyse des principaux résultats

Après avoir présenté les résultats des études sélectionnées, il faut maintenant analyser ces derniers. Il n’a pas été possible de réaliser de méta-analyse. J’ai voulu étudier ici l’efficacité de la vibration des muscles du cou dans la rééducation de la négligence en fonction de différents éléments. Ces comparaisons seront basées sur une analyse qualitative uniquement.

Efficacité en fonction du comparateur

Les résultats de l’étude n°3 Johannsen 2003 ont montré que l’application de la vibration des muscles postérieurs gauches du cou seule entraînait une amélioration de la négligence. Cet effet positif a été observé directement à la fin de la période de vibration et est resté stable plus d’un an après pour les 2 tâches mais significatif uniquement pour la tâche d’annulation. Cette étude démontre que ces vibrations ont amélioré la négligence spatiale en l’absence de tout traitement simultané. L’effet observé sur la tâche d’annulation a permis de montrer un recalibrage des systèmes de coordonnées égocentriques. Cependant, des éléments nuancent cette efficacité. Les auteurs n’ont pas effectué de tests pendant la période de vibration. Ils n’avaient donc aucune connaissance d’une quelconque amélioration ou dégradation durant cette phase. En dehors des tests statistiques fournis par l’auteur permettant de déduire de l’efficacité statistiquement significative, il n’y a pas d’autres données suffisantes pour envisager l’estimation de la variabilité d’effet de l’ensemble des sujets ou de la précision de cet effet.

Les vibrations ont permis d’améliorer la SSA de manière significative. Les moyennes et SEM obtenues pour chaque groupe ont permis de déterminer un intervalle de confiance. Ces résultats amènent à la conclusion que : la taille d’effet est plus grande dans le groupe CS lors de la phase T1 et dans le groupe SC lors de la phase T2. La taille de l’effet pour la période de suivi permet d’observer un effet légèrement plus important pour le groupe CS. Le traitement combiné a également entrainé une amélioration dans les tâches d’annulation, de lecture de texte et d’exploration tactile de manière significative. Cependant, dans ces tâches la précision et la taille d’effet ne peuvent être analysées en raison de l’absence de données suffisantes dans l’étude. L’effet observé dans ces résultats repose sur le calcul de la variabilité intra groupe dans les différentes phases de l’étude. Ainsi, malgré l’efficacité statistiquement démontrée par la différence des moyennes de score, l’intervalle de confiance ne permet pas de conclure à une estimation précise de cette efficacité. Il s’agit là encore d’une EECU qui rend le calcul de la taille d’effet inter groupe impossible.

Efficacité de la vibration face à une autre intervention spécifique

Deux études analysent cet effet : l’article n°1 Karnath 1995 et n°4 Schindler 2004. La première étude a comparé l’efficacité des NMV face à celle des TENS et de la vibration deLe même type de vibration sur une zone anatomique différente n’a pas obtenu les mêmes effets. Un autre type de stimulation sur la même zone anatomique n’a pas relevé les mêmes résultats, on peut donc également conclure à une activation spécifique des fibres afférentes Ia par la vibration mécanique. En effet, il semblerait que les vibrations mécaniques activeraient les fuseaux musculaires alors que les TENS activeraient les fibres nerveuses afférentes de façon non sélective. Cette étude présente néanmoins de nombreux biais venant nuancer l’efficacité démontrée. Aucun test statistique n’a clairement été effectué et aucun niveau statistique fixé ce qui rend moindre la fiabilité de l’interprétation de résultats. Il s’agit également d’une EECU effectuée ici sur 4 patients, les résultats obtenus ne pourront donc pas refléter l’efficacité potentiellement obtenue sur la population cible de cette revue. L’étude n°4 de Schindler 2004 compare l’effet des NMV par rapport celle de la VMS ou encore par rapport à la vibration mécanique de la main gauche. Les résultats développés précédemment ont montré un effet significatif de la VMSgauche sur le SSA. Cet effet est également observé pour la NMV mais pas pour la vibration de la main gauche. « Il a été suggéré que la vibration du cou fournit un signal d’entrée proprioceptif correctif modifiant l’orientation subjective du corps en modifiant la représentation tête sur tronc (Karnath, 1994). » L’étude confirme donc que les deux traitements entrainent une correction des représentations égocentriques déformées, par des canaux sensoriels. L’étude n°1 Karnath 1995 a permis de déterminer l’efficacité à court terme de ce traitement. En effet, les résultats obtenus mettent en évidence un effet pendant l’intervention, cependant celui-ci disparait juste après la fin des vibrations sur la majorité des patients que ce soit pour la tâche d’annulation ou de copie. Encore une fois, les résultats de cette étude sont en prendre avec précaution.

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