Élaboration d’une liste initiale des sous-habiletés d’expression orale

Élaboration d’une liste initiale des sous-habiletés d’expression orale

Après avoir consulté les études antérieures concernant l’expression orale en FLE, et mené une recherche théorique sur l’expression orale (cf. deuxième chapitre), j’ai composé une liste provisoire des sous-habiletés d’expression orale. Cette liste a été élaborée selon des critères relatifs aux élèves, des critères socio-culturaux, des critères méthodologiques et des critères concernant les sous-habiletés d’expression orale. L’élève en milieu naturel fait preuve non seulement d’un plus grand répertoire lexical par rapport à son homologue en milieu guidé, mais son emploi lexical se rapproche plus précisément de celui du locuteur natif (Galatanu, 2010 : 236). Le contact langagier en milieu naturel permet d’aboutir non seulement à une acquisition plus approfondie, mais aussi assurer l’acquisition des nuances de langue apprise. En ce sens, il convient de faire réfléchir les apprenants dans la langue cible : il convient de changer le rôle de l’apprenant qui se limite généralement à répondre aux questions posées de la part de l’enseignant. Chez l’élève, ce changement peut valoriser l’oral en tant qu’outil de réflexion et de communication. Il convient donc de prendre en considération les critères suivants : a) faire comprendre à l’élève qu’intervenir souvent à l’oral pour répondre aux questions de professeur ne le rend pas nécessairement bon ; b) lui faire comprendre que l’expression orale signifie principalement qu’il doit être compris des autres ; c) lui faire aussi comprendre qu’il est important de clarifier ses pensées.

Les situations de communication orale, qui peuvent être appliquées en classe, sont nombreuses et variées (Charmeux, 1997) : elles peuvent prendre la même forme que celles qui s’effectuent en public (lecture à voix haute, exposé, débat d’argumentation, etc.), ou en petits comités (interview, communication téléphonique, conversation, etc.). La langue n’est pas considérée comme simple instrument de communication, mais aussi comme expression d’une identité socioculturelle. En ce sens, les élèves d’origine étrangère sont impliqués dans une communication interculturelle qui est traversée par des représentations sociales que les cultures se font les une des autres (Ladmiral et Lipiansky, 1989 : 17). Il est donc souhaitable que la communication interculturelle soit prise dans le développement des sous-habiletés d’expression orale. En outre, la langue est composée à la fois de structures linguistiques et discursives (Achard, 1989 :43) : les valeurs lexicales et sémantiques des mots ne sont pas stables en langue, et dépendent entièrement de leurs emplois effectifs et de leurs référents. À cet égard, les productions langagières sont le résultat d’interaction entre la structure sociale et les éléments de personnalité des élèves. La langue contribue donc à créer un sentiment de solidarité entre les locuteurs (Garmadi, 1981 : 25) : elle contribue à les intégrer dans une communauté linguistique donnée en tenant à leur historicité, et à une tradition culturelle et littéraire.

Il est important de disposer d’une liaison cohérente et équilibrée entre les trois pôles principaux de l’expression orale (Chanfrault-Duchet (2005 : 35) : le parlé (qui est le produit co-constructif dialogique issu d’une interaction verbale entre des interlocuteurs), l’oral public qui représente le noyau dur de l’oral scolaire, et l’oralité qui est caractérisée par des codes identitaires (vocaux, gestuels et mémoriels). Dans cette optique, il convient de réunir les conditions qui aident les élèves à apprendre en établissant des relations entre les contenus et les processus d’apprentissage. En outre, il est souhaitable d’amener les élèves à oser parler en stimulant leurs réflexions et en acceptant leurs façons de réfléchir. Les sous-habiletés d’expression orale peuvent être définies comme des capacités de l’apprenant à utiliser à bon escient (en réfléchissant ou en activant les habiletés de réflexions d’ordre supérieur) ce qu’il sait et ce qu’il ne sait pas produire : savoirs, savoir- redire, savoir-faire et savoir-être. Toute expression orale se compose d’un fond (qui reflète un contenu, un sens, des idées, des réflexions, des sentiments, etc.) à travers une forme (qui porte le sens expressif) (Rondal, 2006 : 22). En ce sens, toute expression orale peut avoir plusieurs niveaux et plusieurs caractéristiques. Il convient donc de composer chaque sous-habileté d’expression orale en objectifs d’apprentissage à atteindre. Pour que chaque objectif soit un acte mesurable et évaluatif, j’ai formulé chaque objectif en phrase qui commence par un verbe et exprime une seule sous-habileté. Chaque sous-habileté correspond à une seule capacité, et permet aux apprenants de diagnostiquer leurs capacités.

 

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