ETUDE DE LA SEROPREVALENCE DE LA BRONCHITE INFECTIEUSE EN AVICULTURE TRADITIONNELLE

ETUDE DE LA SEROPREVALENCE DE LA BRONCHITE INFECTIEUSE EN AVICULTURE
TRADITIONNELLE

LA BRONCHITE INFECTIEUSE 

Historique

 La bronchite infectieuse aviaire a pour la première fois, été observée dans le Nord Dakota (Etats-Unis) en 1930. Initialement, cette maladie était décrite comme une atteinte respiratoire des jeunes poulets, d’où son nom. Ce n’est que plus tard qu’elle fut décrite sur des animaux âgés, notamment des poules pondeuses (Cavanagh, 1997). D’autres manifestations cliniques de la bronchite infectieuse furent décrites ultérieurement, telles que les chutes de pontes (années 40) ou des lésions rénales (années 60). Ainsi l’étiologie virale a été décrite en 1936, les premières cultures sur les œufs embryonnés ont été réussies en 1937 par Beaudette et Hudson. L’absence de protection croisée entre les souches pathogènes Massachusetts (découverte en 1941) et Connecticut (découverte en 1951) a été découverte en 1956 par Jungherr et ses collègues ; c’est la découverte de l’existence de plusieurs sérotypes du virus de la bronchite infectieuse.

Définition

 La bronchite infectieuse est une maladie virale affectant la poule, plus particulièrement les poules pondeuses et les poussins. Elle est due à un Coronavirus. Elle est caractérisée sur le plan clinique par des signes généraux de fièvre, d’apathie et d’anorexie associés aux signes respiratoires. Les principales pertes économiques sont surtout liées à une faible conversion alimentaire, aux condamnations à l’abattoir, à une mortalité due aux agents pathogènes secondaires tels que E. Coli, M. gallisepticum et enfin aux pertes chez les pondeuses suite à la chute de ponte ou aux déclassements des œufs (Venne et al., 1992). 

 Etiologie 

 Structure 

Le virus de la bronchite infectieuse, comme tous les coronavirus, est un virus à ARN monocaténaire enveloppé à polarité positive, d’un diamètre d’environ 80- 120 nm. Il comporte à sa surface de nombreux spicules (glycoprotéines S) de taille approchant les 20 nm. Cette structure en couronne (du latin corona) a ainsi donné son nom au genre des coronavirus. Les particules virales (virions) se forment par bourgeonnement interne à la cellule à partir de membranes cellulaires, non pas par bourgeonnement externe. Figure 1. Structure des coronavirus Source : Gonzalez et al. (2002) L’enveloppe est formée des protéines S (spicule), M et M’ (membranaires) et E (enveloppe). La nucléocapside (NC), formée par l’ARN génomique associé à la protéine N, est contenue dans la capside, elle-même entourée de l’enveloppe. La protéine S est responsable de l’attachement à la cellule, de l’hémagglutination, de la fusion membranaire et de l’induction de la neutralisation des anticorps. La protéine S est d’une taille importante comportant entre 1160 et 1452 acides aminés, et chez certains coronavirus, est clivée en 2 sous-unités S1 et S2 (Gonzalez et al., 2002). L’immunisation avec S seule peut induire la protection contre d’autre coronavirus. La protéine M possède entre 225 et 260 acides aminés et peut induire l’interféron-&. Cette protéine apparemment non-essentielle possède un domaine de fixation de récepteur (pour l’acide 9-Oneuraminique-acétylé), une activité d’hémagglutination et également des 8 activités de destruction du récepteur (neuraminate-O-acétylestérase). La protéine HE montre une séquence identique à celle de la protéine d’HémagglutinineEstérase du virus C de la grippe. La protéine E (80 à 109 acides aminés), avec la protéine M, joue un rôle essentiel dans l’assemblage des particules de coronavirus. La protéine N (d’une taille comprise entre 377 à 455 acides aminés) est une phosphoprotéine hautement basique qui module la synthèse d’ARN viral, se fixe à l’ARN viral et forme une nucléocapside en hélice. 

Classification 

Le virus de la bronchite infectieuse aviaire (VBI) appartient à la famille des Coronaviridae (virus à ARN). Cette famille est divisée en deux genres : le genre Torovirus et le genre Coronavirus. Les coronavirus affectent de nombreuses espèces mammifères (virus de la Péritonite Infectieuse Féline, Virus du Syndrome de Détresse Respiratoire Aigu (SARS) de l’Homme, virus de l’entérite transmissible du porc), et aviaires (Coronavirus de la dinde, du pigeon). Ce genre est divisé en trois groupes, selon des critères historiquement antigéniques. Depuis, le séquençage du génome a confirmé cette classification. Ainsi, le virus de la bronchite infectieuse (VBI) appartient au Groupe 3, qui ne comprend que des coronavirus aviaires (Cavanagh, 2007).

 Distribution géographique 

La bronchite infectieuse est une maladie à distribution mondiale. Aux EtatsUnis, après l’historique Massachusetts (Mass) découvert en 1941, plusieurs sérotypes, ont été identifiés depuis le début des années 50. Des souches du sérotype Mass ont été identifiées en Europe depuis les années 40. Bien d’autres sérotypes, différents de ceux découverts en Amérique du Nord, ont été isolés en Afrique, en Asie (Chine, Japon, Inde et Corée), en Europe et en Australie (Cavanagh, 1997). Des émergences de la bronchite infectieuse apparaissent régulièrement à travers le monde, même parmi des troupeaux vaccinés

Epidémiologie de la bronchite infectieuse

 Epidémiologie descriptive

L’infection naturelle de cette maladie est décrite chez les poulets et les faisans qui sont les seuls hôtes du virus. La Bronchite infectieuse est une infection virale aiguë, hautement contagieuse des poulets de tous âges ayant des effets néfastes sur la qualité et la production des œufs, et se caractérise par une dépression élevée pendant la période de croissance en particulier dans les poules pondeuses (Cavanagh, 1997). Dans un élevage, la maladie évolue sous une forme clinique aiguë en 48 heures chez les sujets de moins de six semaines. La morbidité est 9 proche de 100%. La mortalité est souvent faible (sauf pour la souche à tropisme rénal). L’incubation est courte (18-36h). 

Epidémiologie analytique  

Facteurs de réceptivité et de sensibilité • Facteurs extrinsèques : Le système divagant favorise la persistance de la maladie et contribue à sa diffusion dans le milieu extérieur. • Facteurs intrinsèques : a) Espèces : L’espèce affectée est la poule (Gallus gallus). Le faisan est également cité comme hôte naturel. La bronchite infectieuse n’est pas une zoonose. b) Age : La maladie affecte les oiseaux de tout âge mais elle est plus sévère chez les poussins (Brugere-Picoux et al ., 1992).  Sources du virus : Les oiseaux infectés sont les principales sources du virus. Le milieu extérieur est contaminé par les déjections. L’excrétion virale par le jetage dure environ deux semaines, avec un taux maximal d’excrétion pour les oiseaux infectés à 2 semaines d’âge (Animas et al., 1994). Les aliments contaminés et l’eau souillée constituent également des sources de virus.  Matières virulentes : Elles sont constituées par les fientes, le matériel et les installations, les aliments et l’eau contaminés ainsi que les organes (trachée, poumon, reins et bourse de Fabricius) et les produits d’excrétion.  Mode de transmission : La transmission est principalement de type horizontal. Le virus se transmet d’un oiseau infecté à un oiseau sain par aérosol. Le matériel et les installations contaminés constituent la source potentielle de transmission directe.  Voie de pénétration : La voie respiratoire reste la voie de prédilection pour le virus. Les voies de pénétration sont entre autre trachéale, intranasale, ou par une goutte dans l’œil (Cavanagh, 1997).  

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LE SECTEUR AVICOLE TRADITIONNEL
CHAPITRE 1. GENERALITES SUR L’AVICULTURE TRADITIONNELLE
1.1. Aviculture traditionnelle dans le monde
1.2. Aviculture traditionnelle au Sénégal
1.3. Contraintes de l’aviculture traditionnelle
1.3.1. Mauvaise alimentation
1.3.2. Amélioration génétique
1.3.3. Commercialisation
1.3.4. Contrôle de maladies
CHAPITRE 2. LA BRONCHITE INFECTIEUSE
2.1. Historique
2.2. Définition
2.3. Etiologie
2.3.1. Structure
2.3.2. Classification
2.4. Distribution géographique
2.5. Épidémiologie de la bronchite infectieuse
2.5.1. Épidémiologie descriptive
2.5.2. Épidémiologie analytique
2.5.3. Épidémiologie synthétique
2.6. Diagnostic
2.6.1. Diagnostic clinique, lésionnel
2.6.2. Diagnostic de laboratoire
2.6.2.1. La virologie
2.6.2.2. La sérologie
2.6.3. Diagnostic différentiel
2.7. Traitement
2.7.1. Prophylaxie sanitaire
2.7.2. Prophylaxie médicale
2.8. Usage du système d’information géographique dans l’épidémiologie des pathologies aviaires
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE 1 : MATERIEL ET METHODES
1.1. Zone et période d’étude
1.2. Matériel
1.3. Méthodes
1.3.1. Description de l’étude
1.3.2. Données recueillies
1.3.3. Analyses au laboratoire.
1.3.3.1. Principe
1.3.4. Gestion et analyse des donnée
CHAPITRE 2. PRESENTATION DES RESULTATS
2.1. Résultats de l’enquête
2.1.1. Hygiène des élevages
2.1.2. La mortalité en fonction des symptômes observés
2.1.3. Mortalité en fonction du traitement de la volaille avec antibiotiques
2.2. Résultats du laboratoire
2.2.1. Résultats sérologiques
2.2.2. Variation de la mortalité en fonction des titres d’anticorps
2.3. Discussion des résultats
2.3.1. L’échantillonnage
2.3.2. Méthodes au laboratoire
2.3.3. Résultats de l’enquête
2.3.3.1. Hygiène des élevages
2.3.3.2. La mortalité en fonction des symptômes observés
2.3.3.3. La mortalité en fonction du traitement de la volaille malade
2.3.4. Résultats du laboratoire
2.3.4.1. Résultats sérologiques de la BI
2.3.4.2. Variation de la mortalité en fonction des titres d’anticorps
Recommandations
Conclusions
Références bibliographiques

 

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