EVALUATION DE L’ETAT CORPOREL DU PORC ADULTE DE RACE METISSE LARGE WHITE

EVALUATION DE L’ETAT CORPOREL DU PORC ADULTE DE RACE METISSE LARGE WHITE

 Première phase de la partie expérimentale de l’étude 

Dans cette étude, la majorité des porcs évalués avaient un score d’état corporel de deux selon la méthode de Patience et Thacker(1989), la moyenne étant de 2,4±0,6. L’étude ayant été effectuée sur des porcs de race métisse abattus aux abattoirs, trouver une note extrême (1 ou 5) a été rare. Charette et al. (1996) rapportent une note moyenne non loin de la nôtre (2,7). Ces derniers auteurs donnent, dans leur étude, un poids vif moyen de 193,09 kg et une épaisseur du lard dorsal moyenne de 16,57 mm. Ces résultats sont nettement différents des nôtres (poids vif moyen de 75,77 ±14,69 kg et l’épaisseur du lard dorsal moyenne de 21,87 ± 6,50 mm). Les porcs métis issus du croisement entre la race locale et la race Large White n’expriment pas leurs potentiels de production aussi bien que les races exotiques telles que les Yorkshire ou les Landrace qui ont donné les métis sur lesquels ont travaillé Charette et ses collaborateurs. Ceci expliquerait le faible poids moyen dans notre étude. L’élevage de porcs dans les pays développés optimise une alimentation équilibrée minimisant l’obésité des animaux alors que dans nos élevages le contrôle de l’obésité est rare. Ceci expliquerait l’épaisseur du lard dorsal moyenne élevée dans notre étude. 

Détermination de composantes principales à partir de la relation entre le poids vif et l’épaisseur du lard dorsal 

L’étude de la corrélation entre le poids vif et l’épaisseur du lard dorsal a donné un coefficient faible (r=0,29) par rapport à celui rapporté par Terry et al. (1981) qui donnent un coefficient de 0,54 chez les métis issus des races exotiques (Duroc, Hampshire, Yorkshire et spot) en milieu expérimental aux Etats Unis ou encore à celui rapporté par Charette et al. (1996) qui obtiennent 0,46 comme coefficient chez les truies métisses Yorkshire – Landrace dans les élevages porcins au Canada. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que nous avons travaillé sur des populations porcines différentes. En effet, contrairement à leurs études, nous avons travaillé sur les porcs (mâles et femelles) métis issu du croisement entre la race locale et la race Large White acheminés aux abattoirs. 23 De la relation poids vif – lard dorsal ont été déduites les composantes principales. La première composante principale représente 64,82 % de la variation observée et la seconde composante 35,18% de la variation. Charette et al. (1996) rapportent, dans leur étude, que la première composante, relative au poids vif, représente plus de variation observée que la seconde, relative à l’adiposité (73% et 27% de la variation observée sont représentées respectivement par la première et deuxième composante principale).

Equations estimatrices des composantes principales 

Nous avons déterminé de nouvelles équations de prédiction différentes de celles de Charette et al. (1996) malgré leurs coefficients de déterminations plus élevés (r2 de 0,78 pour la première composante et de 0,58 pour la deuxième), car selon Rozeboom et al. (1994) les équations de prédiction du poids vif, de l’épaisseur de lard dorsal sont plus fiables pour estimer l’état corporel des animaux que lorsque ces animaux sont physiologiquement et génétiquement semblables aux animaux sur lesquels les équations ont été obtenues. Delate et al. (1990) ont montré que la nature d’une équation d’estimation du poids vif de porc varie en fonction du type génétique. Les équations n’utilisant que les variables qualitatives (notations visuelles) sont plus faciles à utiliser sur le terrain car ils sont plus rapides et ne nécessitent aucun matériel. Elles seraient donc plus utilisables par les éleveurs.

  Deuxième phase de la partie expérimentale de l’étude

 1. Répétabilité et reproductibilité des méthodes d’évaluation visuelle de l’état corporel

 Il s’est avéré que la méthode d’évaluation de l’état corporel mise en place dans la première phase de la partie expérimentale de l’étude (détermination des composantes principales par notation visuelle) a affiché une répétabilité moyenne (r1= 0,84 pour la Dim1 et 0,49 pour la Dim 2) et une reproductibilité faible à moyenne (r2= 0,64 pour la première composante et 0,047 pour la deuxième composante). La méthode décrite par Charette et al. (1996) au Canada sur les races exotiques est plus répétable (r2= 0,92 pour Dim1 et 0,88 pour Dim2) et plus reproductible (r2= 0,91 pour Dim1 et 0,83 pour Dim2). La répétabilité et reproductibilité de la méthode la plus couramment utilisée [celle décrite par Patience et Thacker, (1989)], ont été moyennement satisfaisantes dans notre étude avec 0,75 comme coefficient de répétabilité et 0,66 celui de reproductibilité. Charette et al. (1996) donnent une répétabilité de 0,89 alors que Fitzgerald et al. (2009) rapportent 0,76. 24 Quant à la reproductibilité, le coefficient de 0,77 est donné par Charette et al. (1996) contre 0,24 donné par Fitzgerald et al. (2009). Notre étude a donné des coefficients de répétabilité et de reproductibilité plus faibles que ceux trouvés par les auteurs cités plus haut car les observateurs employés par ces autres auteurs étaient plus expérimentés et familiers avec les méthodes d’évaluation en question, ce qui n’était pas le cas dans notre étude. 

2. Comparaison de méthodes d’évaluation de l’état corporel aux paramètres indicateurs de l’état corporel

 Les composantes principales ont une bonne corrélation avec l’épaisseur du lard dorsal ainsi qu’avec le poids. Ceci est en accord avec les résultats de charrette et al. (1996) qui rapportent un coefficient de corrélation de 0,70 pour cette corrélation. Knudson et al. (1985) affirment que la relation entre la notation visuelle de l’état corporel et les réserves corporelles est peu fiable et d’une validité douteuse. Ainsi nous avons trouvé une corrélation faible entre le lard dorsal et les scores de l’état corporel (r= 0,27). Ce coefficient est inférieur à 0,46, coefficient constaté par Maes et al. (2004) et est inférieur à celui de 0,47 rapporté par Fitzgerald et al. (2009). Comme Young et Aherne (2005), Hughes et Smits (2002), nous avons remarqué une forte dispersion de l’épaisseur du lard dorsal pour une même note d’état corporel. Nous avons constaté que les notes d’état corporel (selon Patience et Thacker) ont une bonne corrélation avec la première composante (r = 0,60) mais moyenne avec la seconde composante (r = 0,36). Nos résultats corroborent ceux de Charette et al. (1996) avec des coefficients de corrélations différents (r = 0,73 avec la première composante et r = 0,22 avec la seconde composante). Il ressort de ces constats, en accord avec Charette et al. (1996), que la notation visuelle de l’état corporel par la méthode de Patience et Thacker (1989) est une mesure de la masse globale du corps vue comme une variable de taille plutôt qu’une mesure d’état d’embonpoint (maigre ou obèse). Ceci s’illustre par la bonne corrélation entre les notes d’état corporel et le poids vif (r=0,70). En d’autres termes, cette notation permet d’évaluer le porc sur l’axe de poids mais ne permet pas de déterminer l’état d’embonpoint. Les composantes principales ayant une bonne corrélation avec les indicateurs de l’état corporel, ils représentent mieux l’état corporel de porc métis large white. Ceci a été constaté chez les métisses Yorkshire – Landrace par Charette et al. (1996). 25 III.1.3. Comparaison de notre méthode à celle de Charette et al. (1996) Notre étude a été réalisée en s’inspirant des travaux de Charette et al. (1996). La différence entre nos résultats et ceux de ces deniers auteurs pourrait être expliquée par plusieurs facteurs présentés dans le tableau VIII. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L’EVALUATION DE L’ETAT COPOREL DE PORC
CHAPITRE I : ELEVAGE DE PORC AU SENEGAL
CHAPITRE II : ETAT CORPOREL DU PORC
II.1. DEFINITION
II.2. QUALITE DE L’ETAT CORPOREL DU PORC
CHAPITRE III: EVALUATION DE L’ETAT CORPOREL DU PORC
III.1. METHODES D’EVALUATION DE L’ETAT CORPOREL
III.1.1 Evaluation du poids vif
Evaluation des réserves adipeuses
III.2. FIABILITE ET PRECISION DE LA METHODE DE NOTATION
VISUELLE DE L’ETAT CORPOREL
III.2.1. Répétabilité de la méthode de notation visuelle de l’état corporel
III.2.2. Reproductibilité de la méthode de notation visuelle de l’état corporel
III.2.3. Comparaison de la notation visuelle de l’état corporel à l’épaisseur du lard dorsal (indicateur de l’état corporel)
III.3. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE L’EVALUATION VISUELLE DE L’ETAT CORPOREL DES ANIMAUX
III.3.1. Avantages
III.3.2. Inconvénients
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. ZONE D’ETUDE
I.2. MATERIEL
I.1.2. Matériel animal
I.1.4. Autres matériels
I.3. METHODES .
I.3.1. Description de l’étude .
I.3.2. Population et échantillonnage
I.2.3 Gestion des données et analyses statistiques .
CHAPITRE II : RESULTATS .
II.1. PREMIERE PHASE DE LA PARTIE EXPERIMENTALE DE L’ETUDE : MISE EN PLACE D’UNE METHODE D’EVALUATION DE L’ETAT CORPOREL DE PORC METIS LARGE WHITE .
II.1. 1. Détermination des composantes principales à partir de la relation entre le poids vif et l’épaisseur du lard dorsal
II.1.2. Equations estimatrices des composantes principale
II.2. DEUXIEME PHASE DE LA PARTIE EXPERIMENTALE DE
L’ETUDE : FIABILITE ET PRECISION DE METHODE D’EVALUATION
DE L’ETAT CORPOREL
II.2.1. Répétabilité et reproductibilité des méthodes d’évaluation visuelle de l’état corporel
II.2.2. Comparaison des méthodes d’évaluation visuelle de l’état corporel auxparamètres indicateurs de l’état corporel .
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
III.1. DISCUSSION
III.1.1. Première phase de la partie expérimentale de l’étude
Deuxième phase de la partie expérimentale de l’étude
III.1.3. Comparaison de notre méthode à celle de Charette et al. (16)
III.2. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE

 

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