Evaluation et mise en oeuvre des systèmes de production cyclique

L’évolution de l’environnement des entreprises et l’avènement de la philosophie de production en juste à temps ont transformé la nature des relations entre ces entreprises, qui de simples relations d’achat entre clients et fournisseurs se sont transformées en des rapports plus contractualisés et plus durables. Ces derniers imposent à ces entreprises de revoir leurs méthodes de gestion et de production pour une meilleure synchronisation de leurs flux : physiques, informationnels et décisionnels.

Nous nous intéressons dans ce travail de recherche à une relation particulière entre clients et fournisseurs, celle fondée sur le principe de livraison cyclique. Selon ce principe, le fournisseur s’engage, sur le long terme, à livrer des quantités de produits fixes à des intervalles de temps fixes et de façon répétitive. L’intérêt de ce mode de livraisons est qu’il permet aux donneurs d’ordres, une gestion extrêmement simple des approvisionnements et facilite l’ organisation des activités de réception et des autres services de ces approvisionnements.

La production cyclique constitue alors une réponse naturelle pour faire face à ce type de demande. Fondée sur le principe de synchronisation des flux de production et de livraison, elle s’inscrit totalement dans les principes du juste à temps. Par son caractère répétitif, elle simplifie très fortement la gestion des unités de production et favorise les processus d’acquisition d’expérience et d’apprentissage.

Le recours à ce mode de production dans les systèmes manufacturiers est encouragé par plusieurs facteurs. (Castro et al., 2003) soulignent l’intérêt que représente l’établissement d’un ordonnancement, cyclique, pour les entreprises évoluant dans un environnement concurrentiel et pour lesquelles les demandes concernent un seul produit – ou un petit ensemble non diversifié- pour des périodes relativement longues. (Hall, 1988) quant à lui indique que l’intérêt de la mise en place d’un système de production cyclique réside dans la répétitivité du schéma de travail, lequel contribue considérablement à la qualité, la productivité ainsi qu’à l’amélioration de chaque aspect de la production.

L’étude de (Campbell et al., 1996) montre les avantages entraînés par la mise en place d’un ordonnancement cyclique en terme de simplicité de planification, de facilité de description, de compréhension et de gestion. Par ailleurs, (Campagne et al., 2001a) exposent une application de la production cyclique dans le domaine automobile, tant chez les constructeurs automobiles que chez les équipementiers de premier rang, lorsqu’il s’agit d’approvisionner des composants à faible variété et faisant l’objet d’une demande régulière.

La production cyclique dans l’industrie 

Parmi les nouvelles formes d’échange entre donneurs d’ordres et fournisseurs est apparue depuis quelques années la notion de contrat de partenariat, laquelle repose sur le principe des livraisons cycliques et permet aux fournisseurs d’avoir des informations extrêmement précises, à long terme, sur les calendriers de livraison.

La production cyclique constitue dès lors une réponse naturelle pour faire face à ce type de livraisons cycliques. L’importance d’une telle production réside dans la simplification des communications dans l’atelier et de la coordination des activités de gestion des ressources humaines, de maintenance et d’approvisionnement des plans cycliques ainsi que leur cohérence en regard des principes juste à temps (Leorch et al., 1994).

Dans l’industrie du bois 

L’industrie du bois représente un secteur où la compétition est féroce. Elle est également considérée comme l’une des industries exploitant le mode de production cyclique pour atteindre ses objectifs et réaliser des gains en terme de délais de livraison et de respect des contrats. Nous pouvons citer comme exemple la Société Okaply Industries, Québec.

Dans l’industrie de la pharmacie

L’industrie pharmaceutique est l’un des contextes d’application des systèmes de production  cyclique. Ceci est justifié par la nature répétitive et plus ou moins stable de la demande, ce qui favorise le recours au mode cyclique.

Nous pouvons citer comme exemple, la compagnie Schering AG (Allemagne), qu’est une société pharmaceutique multinationale employant 2000 personnes et réalisant des bénéfices annuels nets de 327 millions d’euros. La compagnie exécute pour le compte des sociétés pharmaceutiques toutes les fonctions ayant pour objectifs la recherche, le développement et la production (produits chi.tiriques, pharmaceutiques), leurs ventes et distributions.

Dans l’industrie de l’automobile 

L’industrie de l’automobile utilise fréquemment le principe des livraisons cycliques, lequel est en voie de généralisation chez les constructeurs automobiles et les équipementiers de premier rang lorsqu’il s’agit d’approvisionner des composants à faible variété et faisant l’objet d’une demande régulière. Notons aussi, que le domaine automobile est également l’un des contextes où l’on observe, de jour en jour, le degré de compétition s’élever. Et le fait d’utiliser les techniques de production cyclique a apporté d’énormes gains tant au niveau qualité, que respect des délais et contrats.

D’autres industries mettant en œuvre des programmes cycliques (répétitifs) existent et se situent tant dans un contexte d’automatisation de traitements informatiques que de production manufacturière. La mise en place de tels programmes nécessite des méthodes adéquates et bien adaptées.

Table des matières

Introduction
Chapitre 1 :Contexte général et problématique
1.1. La production cyclique dans l’industrie
1.1.1. Dans l’industrie du bois
1.1.2. Dans l’industrie de la pharmacie
1.1.3. Dans l’industrie de l’automobile
1.2. Le problème objet de la recherche
1.3. Objectifs de la recherche
Chapitre 2: Revue de la littérature
2.1. Introduction
2.2. Classification des problèmes traités dans la littérature
2.3. Analyse de la littérature
2.3.1. Cas d’une demande déterministe statique
2.3.2. Cas d’une demande dynamique
2.3.3. Le cas d’une demande cyclique et déterministe
2.4. Conclusion
Chapitre 3 : Approches proposées
3.1. Cadre général de l’approche proposée
3.2. Détermination de la durée maximale du cycle de production
3.3. Calcul des quantités à fabriquer
3.3 .1. Cas où le cycle de production est un multiple entier des cycles de livraison
3.3.2. Cas où le cycle de production n’est pas un multiple entier de tous les cycles de livraison
3 .4. Condition nécessaire et suffisante de réalisabilité
3.5. Détermination des séquences de passage des lots sur les machines
3.5 .1. Utilisation de la méthode de Campbell, Dudek et Smith (la méthode CDS)
3.5.2. Utilisation de la méthode de Nawez,Enscore et Ham (la méthode NEH)
3.6. Construction d’un calendrier d’opérations réalisable
3. 7. Méthode pour améliorer la solution obtenue
3.7.1. Actions réduisant le coût d’une solution
3.7.2. Actions susceptibles de réduire le coût d’une solution
3.7.3. La méthode d’amélioration proposée
3.8. Variantes de l’approche proposée
3.9. Conclusion
Chapitre 4 : Evaluation de 1′ approche proposée et résultats numériques
4.1. Récapitulatifs des méthodes proposées
4.2. Rappel de la méthode de Hacid (Hacid, 2000)
4.2.1. Hypothèses de travail de la méthode Hacid
4.2.2. Résumé des étapes de la méthode Hacid
4.3. Similitudes et différences avec l’approche proposée
4.3.1. Comparaison des contextes
4.3.2. Comparaisons des hypothèses
4.3.3. Comparaisons des deux approches
4.4. Adaptation proposée de la méthode de (Hacid, 2000)
4.5. Générateur de problèmes aléatoires
4.6. Résultats numériques
4.7. Analyse des résultats
4.8. Conclusion
Chapitre 5: Conclusion

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