Évaluer la compétitivité de l’Afrique opportunités à saisir et obstacles à lever pour transformer les économies africaines

Évaluer la compétitivité de l’Afrique opportunités à saisir et obstacles à lever pour transformer les économies africaines

L’édition 2015 du Rapport sur la compétitivité de l’Afrique paraît à un moment où cette région enregistre une forte croissance, qui n’est surpassée que par l’Asie émergente et en développement. De fait, ces dernières années, les pays avancés ont été secoués par des turbulences économiques qui ont épargné l’Afrique. La croissance revient dans certains pays avancés, en particulier aux États-Unis, mais elle reste anémique dans une grande partie de l’Europe, au Japon et dans d’autres économies avancées. Acontrario, de nombreux pays d’Afrique subsaharienne continuent d’afficher des taux de croissance supérieurs à 5pourcent en moyenne. Néanmoins, même si sa forte croissance se maintient depuis plus d’une décennie, l’Afrique pâtit de ses faibles niveaux de productivité et sa compétitivité globale stagne. Cette préoccupation est exprimée depuis le premier Rapport sur la compétitivité de l’Afrique, paru en 1998.Ce déficit de compétitivité pose problème pour deux raisons. À court terme, il rend les pays de la région vulnérables à un grave choc économique, tel qu’un ralentissement de l’activité sur les marchés émergents ou les conséquences du plancher atteint par les cours du pétrole sur quatreans et de la baisse des prix d’autres matières premières pour les économies d’Afrique riches en ressources naturelles. À moyen terme, ce manque de compétitivité amène à se demander si le continent africain pourra mettre à profit son dividende démographique: sa population (plus d’un milliard de personnes) constitue un vaste marché de consommation émergent et une main-d’œuvre qui offre des opportunités de croissance non négligeables.1 Dans ce contexte, il sera fondamental d’accroître la compétitivité des pays d’Afrique. Le Rapport de cette année cherche à déterminer si les transformations structurelles qui sont cruciales pour stimuler cette compétitivité sont engagées. Il se demande également si les pouvoirs publics mettent en place les fondamentaux qui maintiendront la trajectoire de forte croissance nécessaire pour améliorer le niveau de vie de la population.

Après un bref examen de la structure actuelle des économies de la région, ce chapitre évalue en détail la compétitivité sur l’ensemble du continent et dans les différents pays couverts par le présent rapport. L’analyse des forces et faiblesses de l’Afrique et la comparaison des économies africaines à d’autres régions et pays du monde procurent aux autorités, aux chefs d’entreprise et à d’autres acteurs un précieux outil, qui les aidera à formuler des politiques propices à la compétitivité. Elles permettront aussi un examen plus approfondi de la transformation structurelle dans les chapitres suivants.LE DÉFICIT DE COMPÉTITIVITÉ DE L’AFRIQUE Nombreux sont ceux qui se demandent si les récents taux de croissance économique de l’Afrique sont durables à moyen et long terme. L’analyse réalisée dans le cadre du présent Rapport peut éclairer ce débat, étant donné que les niveaux de compétitivité des pays africains sont d’importants déterminants de la productivité. En d’autres termes, si la compétitivité des économies africaines s’améliore, il y aura aussi davantage de prospérité dans cette région (graphique1).

La transformation structurelle

Il est largement admis que la dernière décennie a annoncé une ère nouvelle, celle d’un renouveau de l’Afrique grâce à ses robustes taux de croissance moyens. Depuis, la question la plus cruciale dont les observateurs et analystes débattent est de savoir si la région pourra continuer d’enregistrer une croissance aussi soutenue et d’améliorer le niveau de vie de ses habitants. Les opportunités qui découlent de son expansion démographique rapide (tout particulièrement la présence d’un vaste marché de consommateurs et d’une main-d’œuvre jeune et dynamique) contrastent fortement avec les structures actuelles des économies, qui se caractérisent, dans une large mesure, par leur dépendance vis-à-vis des produits primaires, par les failles de leur système éducatif (à la fois quantitativement et qualitativement) et par des indicateurs de développement qui restent faibles.2 Comme l’ont suggéré certains observateurs,3 la croissance récente d’une partie de ces pays s’explique par le renchérissement des matières premières, et elle risque donc de se tasser sous l’effet de la baisse actuelle des cours de ces produits. D’autres considèrent que des politiques macroéconomiques plus saines et un environnement économique plus efficient sont décisifs pour une croissance plus durable en Afrique.4 De surcroît, l’Afrique est aujourd’hui bien plus stable.

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