Evolution des idées

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Les premières utilisations de la plante

Le cannabis est une plante qui tire son nom du vieil assyrien quonnabou, que les gréco-Romains transformèrent en cannabis, devenu cannapus en latin populaire et enfin chanvre en français. (34) En France, son usage psychotrope se développa après que Bonaparte l’eut rapporté d’Egypte en 1798. Vers 1840, Theophile Gautier créa le club des haschischins dont firent partie Delacroix, de Nerval, Daumier, Baudelaire, Flaubert, etc. (56) Gautier donnait dans un registre littéraire une description clinique où la composante hallucinatoire était très présente, mais cette description a longtemps été minimisée et mise sur le compte de l’esprit romantique qui était le courant littéraire prédominant à l’époque. Le produit utilisé était du dawamesc, une confiture de haschisch très fortement concentrée. Ce n’est qu’à la fin du vingtième siècle que des produits contiendront un taux de principe actif comparable : le niderwiet ou le skunk par exemple. Le cannabis a été rapidement utilisé sur le plan médical chez les pestiférés et dans le traitement de certaines affections mentales. Le psychiatre Jacque-Joseph Moreau de Tour a publié une thèse en 1845 intitulée  » Du haschich et de l’aliénation mentale » où il décrivait les effets de la substance psycho active. Le cannabis rentrait dans la composition de nombreux médicaments jusque dans les années 1930, puis il fut progressivement retiré du marché en raison de ses effets psychotropes négatifs. La dérive toxicomaniaque du cannabis apparaît tardivement en Europe occidentale, vers 1950 seulement, et la France le prohibe dès 1953. C’est en effet dans cette époque, après la seconde guerre mondiale que les chercheurs discutent l’existence de psychoses cannabiques.

Les psychoses cannabiques

Ce sont des psychoses qui regroupent les syndromes psychotiques aigus survenant de manière concomitante à la consommation de cannabis. Elles se caractérisent par des idées délirantes et/ou des hallucinations dans un contexte de grande labilité émotionnelle. (35) Ces psychoses sont légères et passagères, surviennent immédiatement après la consommation ou dans les 48h suivantes, et ne peuvent être rapportées à une autre substance. Selon certains auteurs, il existerait deux types de psychoses cannabiques : la psychose fonctionnelle et la psychose toxique. (51) 

Psychose fonctionnelle

Elle se caractérise par : – une durée maximale de deux semaines – cliniquement, des délires francs (paranoïa, mégalomanie…), de la dépersonnalisation, des éléments d’hypomanie, une légère désorganisation de la pensée, un léger émoussement de l’affect et parfois des hallucinations tout autant visuelles qu’auditives. – sa manifestation chez des consommateurs présentant préalablement des traits schizotypiques.

Psychose toxique

– Elle dure en général quelques jours – Elle se présente avec des éléments d’organicité (confusion et désorientation) – Elle semble se manifester à de très fortes doses chez des consommateurs inexpérimentés, sans vulnérabilité psychotique. 3. L’usage du cannabis : entre la banalisation et l’interdiction a. L’usage du cannabis en tant que drogue Dans les années 60, l’usage du cannabis est largement diffusé avec l’appui de la génération hippie, qui lance alors un appel mondial pour la légalisation du cannabis et de ses dérivés. Sa consommation s’est notamment propagée par les groupes de musique rock. Dans les années 70, les rastas ont un engouement pour la consommation de l’herbe appelée alors ganga, « nourriture de l’esprit». La consommation du cannabis a été longtemps banalisée. Actuellement, l’usage du cannabis est devenu un fléau social et les données épidémiologiques sont alarmantes. b. Le cannabis : « une plante à vertus thérapeutiques » : Le cannabis a plusieurs propriétés thérapeutiques connus depuis l’antiquité et qui font l’objet de plusieurs études actuellement. L’objectif de ces études est d’éliminer les effets psychotropes du cannabis pour profiter uniquement de ses qualités pharmacologiques, mais le but est encore loin d’être atteint. Parmi les qualités thérapeutiques de cette plante, et plus précisément de son principe actif, le THC (tétrahydrocannabinol), nous citons : (38) 6 – des propriétés antiémétiques et analgésiques. Ainsi, le THC synthétique (Dronabinol®) a été utilisé de 1987 à 2003 aux Etats Unis dans l’indication : « Nausées et vomissements réfractaires aux autres antiémétiques, en particulier chez les patients traités par chimiothérapie anticancéreuse et par traitements antirétroviraux ». (34) -des effets analgésiques supérieurs au placébo -une action anti glaucomateuse -une action anticonvulsivante -une action myorelaxante -une action antihypertensive -un soulagement de l’asthme -un rôle dans le traitement de la sclérose en plaque II. Quelques définitions 1. Le cannabis Le cannabis est une plante appartenant à l’ordre des urticaires de la famille des cannabinacées. Les deux principales variétés sont le cannabis sativa sativa ou chanvre textile, et cannabis sativa indica ou chanvre indien. Le cannabis sativa sativa est le chanvre textile. Ces plantes peuvent atteindre deux ou trois mètres voire six mètres de haut, dans des conditions de culture idéale. Dans les pays chauds, le cannabis indica se présente plus trapu, plus petit, groupés en cymes compactes, et ne produit que peu de fibres. Pour se protéger de la chaleur, il produit une résine présente en abondance dans les feuilles et les sommités fleuries. Il s’agit alors du cannabis indica ou chanvre indien. Cette plante est riche en principes psychoactifs, la plupart de la famille des terpenophenols ; parmi ceux-ci le tétrahydrocannabinol (THC) est le plus actif. (44) La concentration de THC est moins importante dans les feuilles (concentration de 0,2 à 1,4 %) que dans la résine (de 20 à 40 %). Les concentrations des principes psychoactifs et notamment du THC peuvent varier considérablement en fonction des conditions de culture. En France, en accord avec la loi, le chanvre textile ne doit pas contenir plus de 0,3 % de matières sèches. Le chanvre indien, lui, peut voir sa concentration s’élever à 8 % Mais les cultures venant des Etats Unis ou des Pays Bas peuvent donner de la résine à 30 %. Le cannabis en tant que drogue peut être attribué à l’une des catégories suivantes : 7 – L’herbe : c’est un mélange de sommités fleuries et de feuilles séchées et réduites en poudre. C’est le Kif du Maroc, la marijuana du Quebec, le dagga de l’Afrique du sud, le griffa du Mexique, ou le takrouri de Tunisie. La sinsemillia, qu’un groupe de musique français a choisi comme nom est une préparation de sommités femelles d’une variété privée de graines. Le ganja de l’Inde, est composé uniquement de sommités fleuries fécondées et se présente sous forme aplatie par foulage aux pieds. Toutes ces préparations sont destinées à être mélangées au tabac (pétard, joint) ou pur : Kif, ou encore utilisées avec un narguilé ou pipe à eau (40) – La marijuana : (19) fleur de cannabis intérieurement produite et importée. Elle peut contenir jusqu’à 25% de substance psycho active. Les feuilles ou plus souvent les boutons floraux sont séchés et fumés sous forme de joint de marijuana le plus souvent en association avec le tabac, mais peuvent aussi être ingérés dans des aliments par exemple sous forme de gâteaux «le maajoun » : dans ce dernier cas, l’effet peut se prolonger jusqu’à 12h. – Le haschisch : il s’agit de la résine cannabique comprimée et peut contenir jusqu’à 10% de substance psychoactive. Le délai de survenue des effets sera rapide en cas de cannabis fumé (le plus souvent par inhalation), alors qu’il est retardé et variable selon les individus en cas d’ingestion. Il est important de noter que les effets du cannabis varient d’un individu à l’autre, et aussi chez le même individu. 

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