EVOLUTION DES PARAMETRES HYDRAULIQUES ET SEDIMENTAIRES AU COURS DU QUATERNAIRE DANS LE BASSIN PARISIEN

EVOLUTION DES PARAMETRES HYDRAULIQUES ET SEDIMENTAIRES AU COURS DU QUATERNAIRE DANS LE BASSIN PARISIEN

Les deux premiers chapitres nous ont permis d’étudier les différents processus mécaniques et chimiques de l’érosion, les facteurs régionaux, le climat, les variations du niveau marin et la surrection tectonique, qui contrôlent l’évolution générale du paysage, ainsi que l’influence des paramètres locaux qui génèrent des différences dans la réponse des cours d’eau ou du transport sur les versants au sein d’un même espace géographique. Nous présentons dans la première partie de ce chapitre, une synthèse théorique conceptuelle de l’enchaînement, et des interactions, entre les divers mécanismes qui ont façonné le paysage au cours des cycles climatiques et abouti au modelé actuel des vallées du Bassin parisien. Cette reconstitution a permis de définir et construire ce nous appelons dans la suite notre « modèle temporel », c’est-à-dire le facteur multiplicatif qui relie les valeurs passées prises par les paramètres hydrologiques et sédimentaires (le débit, la largeur du chenal, le taux de dénudation des versants et l’apport latéral de sédiments dans les cours d’eau) au cours de chaque période climatique et celles que ceux-ci ont actuellement. Ceci nous permet de proposer enfin une reconstitution de l’évolution de chacun de ces paramètres au cours du dernier million d’années, qui repose sur le signal climatique que nous avons présenté précédemment.

De nombreux géologues et géographes se sont intéressés à la réponse du paysage aux changements climatiques. Nous proposons ici un condensé des diverses études qui ont tenté d’expliquer les interactions et la part de chacun des processus conduisant aux changements de style et de comportement des rivières ainsi qu’à l’érosion des versants dans le Bassin parisien. mpéré : les hivers y sont doux et humides et les étés plutôt frais. La pluviométrie est la plus importante du cycle (entre 800 et 1100 mm/an) et les précipitations sont réparties plutôt unLe couvert végétal est bien installé et essentiellement composé de feuillus et de pins, et pendant l’optimum climatique également de noisetiers et de chênes. Le réseau racinaire est profond et les eaux pluviales peuvent s’infiltrer dans le sol (24 % du volume des précipitations s’infiltre dans les sols selon Pomerol & Renard, 1989). De plus l’évaporation est intense et permet d’évacuer jusqu’à 60 % du volume des pluies (Pomerol & Renard, 1989). Aujourd’hui en région parisienne, la forêt tempérée est mixte (feuillus et conifères), les fonds de vallée sont des prairies humides mais les espaces agricoles sont dominants (70 % du territoire, selon le rapport Andra C RP ASMG 03.104).

Les plateaux sont érodés par effet de dissolution (1 à 4 m en 50ka) (Bioclim D2, 2002). La pédogenèse est très active et les sols profonds peuvent se développer (rapport Andra C RP ASMG 03.104). Les glissements de terrain restent accidentels et les pentes des versants sont stables. Le ruissellement est le mécanisme d’érosion prédominant mais il est très faiblement efficace. La zone active de ruissellement est étroite et resserrée au bord des fleuves et au bas des pentes. L’écoulement des fleuves est relativement continu du fait d’une circulation souterraine active qui alimente les cours d’eau toute l’année. Le débit des rivières est faible et la charge sédimentaire provenant des versants l’est également. Les rivières, sous dimensionnées, divaguent sur leurs plaines alluviales en faisant des méandres. Les crues saisonnières sont peu étendues et érodent très peu les dépôts alluviaux, qui sont plutôt fins. Lorsque la période interglaciaire est bien établie, l’activité fluviatile est plutôt faible (pas d’érosion long terme ni de dépôts importants) : le profil de la rivière est alors relativement stable et c’est l’une des rares périodes où l’on peut considérer que celui-ci est proche du profil d’équilibre au sens où l’on n’observe pas d’érosion ou de dépôts importants le long du cours d’eau.

 

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *