FACIES PETROGRAPHIQUE

 FACIES PETROGRAPHIQUE

 La connaissance géologique de la partie Sud du socle de Madagascar peut être tracée grâce aux études de MOINE (1962) et RATSIMBAZAFY (1974). On prendra alors comme base la synthèse de leurs œuvres pour expliquer le support géologique de cette zone. 

L’ensemble migmatitique

 Les migmatites sont les formations les plus répandues et les plus courantes dans la région de Fianarantsoa (fig. 2). Elles présentent des faciès complexes allant de rubanées aux granitoïdes. Les migmatites rubanées donnent généralement des reliefs plus accusés. On peut en discerner plusieurs groupes : ∗ Les migmatites embréchitiques à biotite : c’est un ensemble migmatitique constitué par des interpénétrations d’autres faciès pétrographiques sans que l’un d’eux soit réellement dominant. Riches en biotite, elles sont constituées par des migmatites simples avec des gneiss grossiers où les éléments gardent des aliénations apparentes se dégageant sur un fond rose, et des migmatites granitoïdes qui se rencontrent surtout dans la vallée de Mandranofotsy (à l’Ouest de la colline de Kianjasoa) et sur les cotés Ouest de la rivière Tsiandanitra. (Fig. 2) ∗ Les migmatites oeillées à biotite : ce sont des migmatites aux yeux feldspathiques automorphes, mais à la limite de contact avec les autres faciès, ces yeux feldspathiques s’étirent et diminuent de dimension. Elles sont bien individualisées du coté d’Antananambony et de Kianjasoa. (Fig. 2) ∗ Les migmatites grises à pyroxène : ce sont des migmatites avec des bandes claires à dominance feldspathique. Elles sont reparties immédiatement à l’Est des migmatites oeillées, généralement restreintes vers le Sud. Ce faciès s’élargit vers le Nord et peut montrer par endroits des lames qu’on peut rencontrer dans le secteur d’Ambalavato (Nord-Est de Kianjasoa). ∗ Les migmatites embréchitiques à amphibole : ce sont des migmatites riches en amphibole avec des faciès différents suivant la grosseur de leurs grains. On peut ainsi les distinguer en trois groupes : ∗ les migmatites à grains fins avec une structure presque rubanée dont on les rencontre sur le coté ouest de la rivière Tsiandanitra, (Fig. 2). ∗ les migmatites à grains grossiers qui ont une structure granitoïde. ∗ les migmatites oeillées rencontrées surtout du coté d’Ampanenjanana.  

L’ensemble granitoïde 

La région de Fianarantsoa peut se subdiviser en deux zones suivant l’intensité de la granitisation des formations du socle. A l’ouest dominent les granites et les migmatites granitoïdes tandis que le fond de la région Est est constitué par des migmatites embréchitiques et des gneiss. Ces deux divisions correspondent à la division géographique suivant les caractères du relief. On peut ainsi distinguer les formations suivantes : ∗ Le granite et migmatite granitoïde : les granites formant les massifs comme Kianjasoa correspondent à un mode de gisement stratoïde en lame épaisse (c’està-dire à grosse graine contrairement au granite porphyroïde). Les granites stratoïdes sont des roches avec de gros cristaux qui favorisent son individualisation. Leur manifestation en boules est très fréquente sur ces massifs. Au sud- ouest le granite qui constitue cette région se rattache par son faciès et sa situation au granite Andringitréen largement développé dans la région d’Ambalavao. C’est un granite rose localement porphyroïde tandis que les autres massifs sont formés de granite moins franc nettement orienté. On peut distinguer plusieurs types comme le faciès particulier du granite porphyroïde du Tafia qui atteint le nord de la Matsiatra. Mais on peut rattacher le faciès de Kianjasoa au groupe de granite Andrigitréen puisqu’ ils sont datés de 550 millions d’années. Les migmatites granitoïdes constituent en outre la plus grande partie des hauts reliefs à l’ouest de Fianarantsoa, qui offrent des paysages plus significatifs. ∗ Le granite migmatitique à amphibole et pyroxène : ce faciès se rencontre surtout dans la partie sud-est. La granulométrie est variable généralement de fin à moyen. Des apports quartzo-feldspathiques constituent souvent des vaines de puissances décimétriques à grains très grossiers avec rare biotite. Ces apports interrompent généralement la continuité de cette unité.  

CADRE STRUCTURAL ET TECTONIQUE 

A partir de ces données, on peut dire que l’ensemble migmatitique occupe la majeure partie du fond de la région avec un plongement variable entre 40°W et 60°W. Il correspond à une migmatisation de 1125 millions d’années (MOINE, 1962). L’interpénétration de faciès est courante dans la zone qui témoigne de la complexité de la migmatitisation. L’ensemble granitoïde serait d’âge postérieur à la migmatitisation et se rattache à la granitisation de 550 millions d’années. Vers l’ouest cette granitisation suit la schistosité générale avec un passage latéral progressif au faciès migmatite oeillé. Ce faciès granitoïde réapparait plus au nord du coté de Kianjasoa. Du point de vue tectonique cassante, une seule cassure importante mérite d’être signalée : partant de Kianjasoa, elle passe par Ambalapaiso, rejoignant le stade pour aboutir au nord de Beravina. De direction générale N60°E, elle se traduit par un effondrement du compartiment sud (Fig. 2). Ces roches qui constituent l’essentiel du substratum cristallin présentent en eux divers modes de gisement parfois concordants parfois discordants. On peut citer quelques formations qui sont concordantes avec les formations encaissantes comme les quartzites et les cipolins. 

La tectonique 

Les grands ensembles structuraux sont orientés par deux directions tectoniques (Fig. 2): ∗ La direction principale N10° à N30° Est : correspond à une première phase de plissement et de granitisation. C’est la direction des principaux axes anticlinaux et synclinaux dans la région. On peut surtout le rencontrer sur la partie ouest de Fianarantsoa sur des paysages collinaires multiconvexes avec apparition de boules à la base et au sommet. ∗ La direction N40 à N60° Est : elle recoupe les unités tectoniques de direction précédente et correspond à une phase tectonique postérieure.Dans l’ensemble, les pendages Est sont très forts, et vers l’Est. Ce qui laisse attendre que l’activité de l’érosion se concentre ces plis amoindris vers l’ouest

 La pétrographie

 En réalité, l’ensemble de la zone d’étude bien qu’elle multitude de roches différentes. ils sont intercalés par plusieurs lames et bancs de granite Fig. 3 : COUPE GEOLOGIQUE DE KIANJASOA Source : Carte géologique de Fianarantsoa Fig.3 : COUPE GEOLOGIQUE DE KIANJASOA 10 Dans l’ensemble, les pendages sont généralement inclinés vers l’ s, et donnent une tectonique de plis couchés ou fortement vers l’Est. Ce qui laisse attendre que l’activité de l’érosion se concentre sur les cotés Est de vers l’ouest comme la colline de Kianjasoa. (Fig. 3) La pétrographie l’ensemble de la zone d’étude bien qu’elle soit restreint différentes. Les migmatites dominent sur de plus grandes surfaces, mais ieurs lames et bancs de granite stratoïde épais de 50 à COUPE GEOLOGIQUE DE KIANJASOA Carte géologique de Fianarantsoa : COUPE GEOLOGIQUE DE KIANJASOA inclinés vers l’ouest mais les une tectonique de plis couchés ou fortement déversés sur les cotés Est de restreinte abrite une plus grandes surfaces, mais de épais de 50 à 100 m.

Table des matières

INTRODUCTION 
PARTIE I : UN CADRE STRUCTURALE DOMINE PAR LE SOCLE
CHAPITRE I : Les migmatites a structure plissée : formation principale de la région de Fianarantsoa 
CHAPITRE II : Une morphologie favorable à l’érosion 
CHAPITRE III : Un ensemble pédologique vulnérable à l’érosion 
PARTIE II : LES PRECIPITATIONS ET SES CONSEQUENCES SUR L’EROSION
A KIANJASOA 
CHAPITRE IV : Les précipitations mensuelles et les processus de surface 
CHAPITRE V : Variation interannuelle du climat et l’évolution des grandes excavations 
CHAPITRE VI : La place des perturbations cycloniques dans les processus locaux d’érosion
PARTIE III : L’INSTALLATION HUMAINE ET CONSEQUENCE DE L’EROSION 
CHAPITRE VII : Présentation historique du peuplement et l’occupation du sol
CHAPITRE VIII : Les impacts physiques et économiques de l’érosion
CHAPITRE IX : Restauration et réhabilitation 
CONCLUSION GENERALE

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