Façonnage d’ondes de matière dans un réseau optique dépendant du temps
Rappel sur la condensation de Bose-Einstein
Un condensat de Bose-Einstein est un etat de la mati ére dans lequel un nombre macroscopique de particules bosoniques partagent le même etat quantique. Cet état de la matiére n’apparait pas naturellement : Il n’est observe qu’en laboratoire, ou l’environnement du gaz peut être contrôle avec une grande precision. Le but de cette partie est de donner un aperçu du formalisme théorique permettant de decrire ces gaz quantiques.
Description de Bose et Einstein : le gaz ideal
Dans les prochains paragraphes, nous allons introduire un parametre qui détermine si le gaz d’atomes que nous considerons doit étre décrit par la physique quantique plutot que par la physique classique. Il s’agit de la densite dans l’espace des phases D qui compare la distance entre deux particules avec la longueur d’onde thermique de de Broglie λT .
Description du modele
En 1924, Satyendra Nath Bose propose une nouvelle maniere de consid erer le rayonnement du corps noir [44] : il considere ce rayonnement comme un gaz de particules indiscernables. Il envoya son article a Albert Einstein qui le g enéralisa a toutes les particules bosoniques, en particulier les atomes . Les particules sont considerées comme un gaz id éal contenu dans une boite en trois dimensions de coté L. L’hamiltonien de ce systeme est donc simplement la somme des energies cinetiques de chacune des particules de masse m et du potentiel du piege . (2.1) En utilisant les conditions aux limites periodiques, les états propres de l’hamiltonien (2.1), sont les ondes planes hr|ϕki = ϕk(r) = e ik·r L 3/2 avec kx,y,z = 2π L nx,y,z, (2.2) ou les ni sont des entiers positifs ou negatifs. L’ énergie correspondant a un etat est éi = 2π 2~ 2 mL2 (n 2 x + n 2 y + n 2 z ). (2.3) Le resultat principal de ce mod éle est que, pour des bosons, le nombre de particules moyen Ni dans un niveau d’energie éi est donne par Ni = 1 e β(Ei−µ) − 1 , (2.4) ou µ est le potentiel chimique et β = 1/kBT avec kB la constante de Boltzmann et T la temperature du gaz. Cette equation est connue sous le nom de statistique de Bose-Einstein. A partir de cette description du gaz, le nombre total moyen de particules est donc la somme des particules de tous les niveaux d’energie i qui peuvent etre dégénérés gi fois Ntot = X∞ i=0 giNi = X∞ i=0 gi e β(Ei−µ) − 1 . (2.5) Nous allons etudier un chemin qui conduit a la condensation de Bose-Einstein en analysant com- ment le gaz se comporte lorsque la temperature T diminue a nombre de particules Ntot et volume V fixe. C’est un chemin ”proche” de ce qui est réalis é en pratique : exp érimentalement, nous diminuons la temperature et le nombre de particules mais avec des lois d’ échelle di fferentes, la temperature du nuage diminue ”plus rapidement” que le nombre de particules. Un chemin alternatif vers la condensation serait d’augmenter Ntot a T ,V fixes mais ce proc édé rencontre des limitations experimentales. D’une part, pour des pressions trop élev ées le gaz de- vient liquide ou solide 1 mais on s’affranchit de ce probleme en utilisant des pi eges magn etique ét/ou optique avec des parois non materielles : aucune gouttelette ne peut se former sur celles-ci ce qui empeche le gaz de devenir liquide puis solide. D’autre part, les volumes de capture de ces pieges ne sont malheureusement pas assez grands pour envisager d’augmenter su ffisamment la 1. Cette remarque est egalement vraie quand la temp érature diminue. 34 densite de particules pour atteindre la condensation de Bose-Einstein.
Densite dans l’espace des phases
Nous allons etudier comment les particules qui composent le gaz se r épartissent sur les niveaux d’energie lorsque la temp érature du nuage diminue. Pour cela, nous allons consid érer la contribu- tion de l’etat fondamental s épar ément des autres niveaux d’ énergie. Prenons comme origine des énergies l’ énergie de l’ état fondamental é0 = 0, suppose non d égénéré, c’est- a-dire avec g0 = 1. Les nombres d’atomes dans l’etat fondamental et les états excit és sont alors respectivement N0 = e βµ 1 − e βµ , Ni>0 = X∞ i=1 gie βµ e βEi − e βµ . (2.6) Le nombre de particules total etant fix é, nous avons la relation Ntot = N0 + Ni>0. L’idee du raison- nement est de determiner une expression de la population des états excit és pour en d éduire la fraction de la population dans l’etat fondamental au fur et a mesure que la temp erature du nuage diminue. Pour cela, evaluons l’ équation (2.6) en remplaçant la somme sur les niveaux d’ énergie par une integrale sur la densit é d’ états 2 [46] Ni>0 ‘ Z ∞ 0 4π 2 k 2ρ(k) e βµ e βE(k) − e βµ dk avec ρ(k) = L 2π 3 . (2.7) Avec le changement de variable x = βE, la densite d’ états est donn ée par [46] ρ(x) = V λ 3 T 2 √ π √ x, (2.8) ou on a introduit λT la longueur d’onde thermique de de Broglie λT = s 2π~ 2 mkBT . (2.9) C’est une quantite essentielle a la physique des atomes froids : la longueur d’onde thermique est une grandeur statistique qui represente la longueur d’onde de de Broglie moyenne des particules qui composent le gaz a une temp erature T . Elle caracterise donc l’ étalement spatial moyen d’une particule .
Table des figures |
